on y reviendra.
vendredi 25 juillet 2008
ciego's pause
on y reviendra.
couvre-feu (carnet du plumaçon 7)
jeudi 24 juillet 2008
tic tac toc (carnet du plumaçon 6)
mercredi 23 juillet 2008
pinchos (carnet du plumaçon 5)
mardi 22 juillet 2008
Ecumes (carnet du plumaçon 4 )
lundi 21 juillet 2008
Une ombre et une étoile ( carnet du plumaçon 3 )
dimanche 20 juillet 2008
Aleph (carnet du plumaçon 2)
samedi 19 juillet 2008
approches ( carnet du plumaçon 1)
"Lorsque je me retourne vers le Sud voilà
cette haute main cette paume sur le soir et noire
d'astres criminels...
quan m'arreviri entà Meiijorn aquera
hauta pauma de man suu véspe soma
de lugrans criminaus..."
(Bernard Manciet / "Per el Yiyo"
traductions de l'auteur
éd. L'Escampette/1996))
samedi.
c'est le jour du voyage.
pessac/mont-de-marsan.
les landes girondines d'abord
après avoir laissé les vignes.
l'ancienne N10.
la chaleur ici c'est le feu.
puis la sérénité et l'ombre des premiers platanes.
puis celles des pins.
l'incise à leurs troncs
sert de rosaire pour aller jusqu'au cimetière de trensacq.
là où repose le grand corps de Manciet.
le chantre même s'il s'en défendait.
je me rappelle olivier me racontant.
sa carcasse de commandeur ébrouée
sous l'effet des lampées aurifères du jurançon.
quelque temps avant sa mort.
les vers qui ont troué sa chair doivent avoir aujourd'hui un goût de petit manseng.
encore la route.
la bruyère comme une borne.
la litanie des villages qui rapprochent l'odeur des mousses et des aiguilles de celle de la fête.
les trilles et le craquements des mues de serpent
du bruit des cuivres et des chants de soif.
il y a de la lumière dispersée sur les fougères.
le vent.
Moustey.
on s'approche
on voudrait pourtant tout ralentir.
les taureaux font gicler du sable de leurs sabots.
la poussière étale sa temporalité.
le mayoral a les yeux dans ceux de ses protégés.
ils se scrutent.
pourquoi ne m'as-tu pas laissé là-bas ?
je t'ai choisi pour m'accompagner.
demain je serai fier de toi.
si tes yeux le disent...
vendredi 18 juillet 2008
Madeleine blues (V et fin)
Jeudi. Madeleine pleurera ? A l'heure des bilans certainement. De rage et de désillusion.
A midi je suis désarçonné. Tout à côté un groupe de commensaux parle de flamenco. C'est un salmigondis de culture échafaudée à partir de spectacles ingurgités, de disques passés en bouillie de fond sonore , d'escapades andalouses en bus et de passages de troupes " festeras " sous les toiles suintantes des casetas des ferias françaises. Ils adorent " Cameron de la Isla " et trouvent la danseuse du groupe de leur peña trop allumeuse. Et j'arrête là parce que la suite est moins reluisante encore. Les bas-fonds du débat. Je m'assoupis sous un soleil extrait d'une parcelle de Sauternes. Je pense tout bas : " Saber escuchar " est aussi valable et d'actualité en taureaux, en flamenco, comme en pitrerie.
L'après-midi. Bonheur de retourner aux arènes avec l'ami. Les pas mesurés, les arrêts de soif, la fumée des cigares, l'émotion des paseos importants.
Mais cette année tout est vicié. L'air ambiant est quelque part irrespirable. L' harmonie municipale joue beaucoup trop fort. On sait d'avance que la musique silencieuse du toreo sera à la peine. Elle le fut.
Victorinos moruchos, fades ou alors incisifs et intéressants mais remisés entre les plis de serges rouges " effectistes " , fatiguées ( Padilla, Meca) ou tirant démesurément sur le vert tendre ( Robleño ). Public exécrable et n'attendant que la fin pour pouvoir enfin se défouler en scandant les noms des responsables du désastre. Il fallait que ça éclate. Ce fut bien timoré, un peu rassis et à moitié juste ( la commission taurine de la ville, la politique des édiles, rien de tout cela ne fut conspué ).
Madeleine a un goût de beurre rance et d'œuf pas frais. Mais c'est Madeleine. C'est irremplaçable. Je crois qu'un type a déjà écrit quelque chose là-dessus…
Epilogue : le soir même. Peña " A Los Toros " .
Je suis dans la demie obscurité que forment souvent les palabres et le vin. Je pense à Mathieu qui n'a pas pu être là. Pour la première fois depuis plus de vingt ans…
Zocato et Serge parlent, j'interviens un peu, le rosé exhale , j'en bois beaucoup. Ils m'ennuient délicieusement avec leurs chiffres, leurs moqueries, leurs indignations …ils ont raison, c'est sûr, c'est eux qui ont raison…
Mais je suis déjà parti, je m'évapore dans la terre qui mène à la lune des taureaux. Celle des yeux verts dont rêvait Fernando Villalon .
jeudi 17 juillet 2008
Madeleine blues (IV)
Le problème avec le mercredi c'est que c'est un peu le ventre mou de la fête.
Mon problème avec ce mercredi, c'est que la veille, après les bulles et la soleà por buleria déjà chroniquées, il a fallu continuer à s'instruire. En finissant le marathon de la tchatche et de la soif à la peña escalier 6.
Ceci dit , j'ai l'air malin aujourd'hui après la scandaleuse répétition du Conde-show de la veille.
Sinon Cesar Jimenez a du voir et revoir les vidéos d' Ortega Cano sauf qu'au niveau du toreo c'est pas encore ça.
Julien Lescarret assure, c'est à dire qu'il ne s'est pas attaché les "machos" juste pour de la figuration, mais n'est pas bien. On me dit qu'il a été cet après-midi à l'inverse de tout ce qu'il a montré à Vic et puis aussi à Bougues. Eh bien tant mieux, " otra vez sera " .
Pour anecdote les opposants provenaient de l'élevage d'Alcurrucen . Malheureusement le début de la phrase en est le paradigme : " pour anecdote.. ".
mercredi 16 juillet 2008
Le ciego n'aime pas les gens
Charlie Hebdo est en vente libre.
"A mon pote le chanteur
Tu as gagné pour Ingrid,
tu gagneras pour les taureaux."
ben quoi ! z'avez pas vu le séchan avec une moustache colombienne un jour, un béret vénézuelien un autre, une machette et un coupe-coupe dans la jungle par-ci, aux commandes d'un hélico par là ? allons, un effort...oui, ça y est. ben oui, Ingrid libre, c'est lui.
et c'est pas fini, donc.
tantantan ! les taureaux maintenant !
question : comment va-t-on arrêter celui qui a gagné pour Ingrid, nous, simples et vils aficionados ? épargnera-t-il , magnanime, la partie du bon peuple tauromache qui a a pétitionné, monté des comités, foulé le pavé, pleuré devant la télé en faveur de la nouvelle égérie médiatique ?
peut-être. un quasicon mais disciple de victor hugo, du commissaire moulin, de derrida et madame de fontenay a un sens de l'humanisme qu'aucun des barbares qui montent aux arènes ne peut soupçonner. comment le pourrions-nous, nous dont les seules lectures seraient le chasseur français et mein kampf (quand nous savons lire, bien sûr) ?
par contre , moi je prépare mes valoches parce que perso j'ai rien signé.
pour la betancourt, s'entend.
pour le reste, voyez de ce côté.
autre question ,corollaire de la précédente : ou se contentera-t-il de faire une chanson de merde de plus pour gagner trois picaillons ?
bon, sur ce je vous laisse, j'ai un civet de conil à la moutarde qui m'attend moi.
le ciego ne vous salue pas, il soôort.
nb : cette rubrique se retrouvera par la suite dans le menu "de tertulia" à droite.
parce qu'on ne mélange pas les broncas et les serviettes.
lundi 14 juillet 2008
Madeleine blues (III)
En cale sèche et aux arrêts … Corrida en eau saumâtre.
La nuit ça c'est amélioré.
vendredi 11 juillet 2008
Zeus, un titanio y el pesquero (noche de cante)
mercredi 9 juillet 2008
confrontation totale ?
Madeleine blues (II)
Le lundi ça s'aggrave au niveau de la gueule de barrique. C'est descendu vers le foie. Tout tourne au ralenti. Même Madeleine. Surtout Madeleine.
Devant nous, depuis quelques années maintenant, à peu de rangs de distance, le coin est " animé " par une bande d'énergumènes. En fait, au départ, ils ne font rien d'autre que s'arroger un moment important et folklorique ( au bon sens du terme ) en vigueur dans certaines arènes : la merienda ( le goûter ) au 4° taureau. Celles de Pampelune ou d' Almeria sont célèbres. La première par son apparence de bacchanale; la seconde parce que la course s'arrête carrément et que les napperons sont de sortie.
La tendance de nos oiseaux de tendido est hybride. C'est soft-gras et sâoulographie-light . On dirait des buveurs mondains harnachés en " festayres " du feu de dieu. Bien sûr ils ont aussi le monopole de la répartie, de l'invective, du trait qui fait mouche et qui mouche, de la drôlerie en baril, de la voix qui tonne et troue le silence de quelques bons mots ou leitmotivs adéquats ( cette année " mùsica " aux moments, forcément, les moins appropriés ). Tout ça dans un espagnol de casse-croûte, comme de bien entendu. Mais qu'ils s'assument nom de dieu ! Qu'ils mènent " batsare " jusqu'au bout ! Ils m'énervent avec leurs petits sandwichs et leurs petits plats mitonnés et rangés dans des barquettes en plastique. On dirait une réunion Tupperware aux arènes ! Et ils ne font jamais tourner les bouteilles ces égoïstes et ça…ça me met vraiment en rogne. Malgré la langue de trois kilos que je me tiens.
Sinon aujourd'hui , au menu, il y avait 6 taureaux de JL Marca , qui auraient fait une excellente daube au Corbières accompagnée de carottes confites sauce au verjus, ainsi que trois messieurs en bas roses qui plissent et dont j'ai déjà oublié le nom.
Ah non ! il y avait le Juli, " Mù bien " , très " torero ", technicien hors-pair avec ce qu'il faut de profondeur pour oublier quelque peu la vacuité des bovins.
Il y avait aussi Matias Tejela qui a coupé deux oreilles…C'est bien pour l'escalafon ( c'est le classement ATP des matadors ).
mardi 8 juillet 2008
humeurs de foi en crise
lundi 7 juillet 2008
Pamplona, Triana et Perpignan
pincements
Oltre le dolcezze del l'Harry's Bar
e le tenerezze di Zanzibar
c'era questra strada...
Oltre le illusioni di Timbuctù
e le gambe lunghe di Babalù
c'era questa strada...
...Questa strada zitta che vola via
come una farfalla, una nostalgia,
nostalgia al gusto di curaçao...
...Forse un giorno meglio mi spiegherò...
...Et alors, Monsieur Hemingway,
ça va?...
Et alors, Monsieur Hemingway,
ça va mieux?...
Paolo Conte
on n'était plus là-bas mais il y avait la voix de paolo. on écoutait ça toute l'année en se disant que "ya falta menos". ça nous donnait juste la griserie des souvenirs du gas, de santo domingo, de los del bronce, du bar el ruedo, des côtelettes d'agneau, du chicochica (copa de anis medio seco y medio dulce), de la peña au-dessus de la plaza del castillo, du caldo con yema, des litres d'eau qui tombaient des fenêtres, des jours passés à se chercher sans se trouver, des jours passés à trouver d'autres locos sans les chercher , des cabezudos, de l'apartado , des fois où on s'est promis de courir et où on a juste acheté le diario de navarra, de la verbena, des dianas, des seaux de champan montés jusqu'au haut des arènes, des plumes et du goudron, de la douche du collège, de la sangria lancée au piqueros, des bocadillos salvateurs, du bonheur de se lever n'importe quand et de trouver un cosmos en fête permanente, des drapeaux français barrés d'un boicot rageur, de la chaleur, des transactions pour avoir les tickets para bullfight, des regards des coureurs, du bruit des sabots, du frisson de la foule entre 8 h et 8 h10 parfois plus, des reins des filles qui dansaient les fandangos navarrais, de l'attente au petit matin dans la voiture de jean luc que la guardia ouvre la frontière, des manifs, des bancs pours'endormir un peu enfin , des kalimotxo, des conseils de michel bres dans toros pour aller voir le txiki, de la queue coupée d'espla, de "bim bam bùm ! la revolucion " !, de "guerre à la tristesse", de françois coupry racontant comment il avait cru au divin en voyant galan porté a hombros après son coup d'épée sous l'orage, de rafa cañada en sans piqué et jean-luis haurat courant dans le callejon avec les épées à la main, de la cuajada au goût d'herbe sauvage, des vibrations qui montaient quand ceux de san juan passaient sous la porte, des calicots, de carasucia de guardiola fantoni, des amours perdus, des amours réveillés, des bougies mouillées de larmes du pobre de mi, de la peña des suecos, de la chica yeye, du blanc, du rouge, des cachirulos, des blusas, des almohadillas exhibées en trophée, des tapas de la iruña, du clarete des voisins de tendido venus de la guardia où paissaient les toracos de molero hermanos, de ronceveaux et de burguete, du soleil se lève aussi, de la statue de papa ernest bâti à sa mesure et de la canzione de paolo qu'on a toujours fredonnée sans savoir ce que disaient exactement les paroles...
aujourd'hui je préfère écouter gian maria testa et lire erri de luca mais vers le 6 juillet à midi j'ai toujours un pincement dans les cordes du piano à gauche sous la poitrine et je fais toujours semblant de souffler dans un kazou imaginaire...
allez savoir pourquoi.
vendredi 4 juillet 2008
Archipiels 9
ce churri
un surin
une dague
ce code des saigneurs
c'est une sémiotique
pour traverser les baïnes
le col de sa veste relevé.
mais sa vie a forme hottentote de guitare
qu’il tient au chaud à l’étui.
tout à l’heure il rentrera ses yeux
derrière ses lunettes
il prendra épaisseur.
au bout des doigt
et des ongles en biseau
s’élèvera son ombre de rage.
celle des côtes flottantes du gitan
avec ce goût de corde brûlée.
en forme douce et brisée.
jeudi 3 juillet 2008
Batacazo
mardi 1 juillet 2008
Madeleine blues (I)
J'ai retrouvé, en fouillant dans les archives, cette chronique vraisemblablement vieille de 4 ans.
tronçonnée, cette madeleine blues viendra ponctuer les jours qui nous séparent du 19 juillet, date ouverture officielle des fêtes.bonne lecture.
Précision : je la sers en pinchos bruts, le ciego ne sachant même pas comment c'est foutu un micro-ondes.
Madeleine, Madeleine … blues.
Les dimanches de Feria sont un peu à part. Il y a les vernissages d' expos, la visite aux corrales, la gueule de bois de la veille, le repas familial qui traîne, l'envie de faire la sieste et l'amour jusqu'à l'heure du premier paseo. Bref, toutes les retrouvailles aimables, amicales, cordiales, détestables, haïssables du peuple des aficionados.
Arènes du Plumaçon, Tendido alto, escalier 5, avant-dernier rang, 138 pour moi, 139 pour Hélène.
18 heures. Les pentes bigarrées du volcan s'agitent. Des milliers d'éventails tentent de prendre leur envol mais restent englués aux mains poisseuses de leurs agitateurs. indéfectiblement.
Soldeville et Soldeville Jr, sorte de Dupont et Dupond fringués à la mode de Philippe II, la plume au vent, caracolent, récupèrent la clé, font un tour d'arène, ouvrent la promenade des 3 matadores, 9 banderilleros, 6 piqueros, des monosabios et du train d'arrastre. C'est vraiment eux les chefs ! Ils en ont le ridicule vaniteux et pathétique en tout cas.
La craie du fer d' Adolfo Martin se détache sur l'ocre du sable. C'est drôlement bien dessiné … Adolfo c'est le cousin de Victorino mais comme on dit : on choisit ses amis mais rarement sa famille. Ma reseña s'en tiendra là.
Ah si ! les hommes ! si , ceux qui se sont mis devant … J'ai failli les oublier car tout le monde était censé venir voir les " patapouf - patapouf " d'adolphe.
Heureusement qu'ils étaient là : le Fundi, hérault de la lidia et du pundonor. Avec cette pointe de maturité qui en fait aujourd'hui un torero semblable à un Porto Vintage au goût de rancio prononcé mais sans lourdeur. Ce qui est amusant, c'est de le voir applaudir par les gens qui , il y a quelques années, le conspuaient, le ravalaient au rang de souffre-douleur de ces corridas interminables aux tercios de banderilles interminables et aux combats interminables livrés à des animaux à la vie de bœuf interminable. Ben tout ça c'est terminé ! On applaudit son savoir-faire, sa sabiduria, sa solidité, son sens du combat, ses harpons harponnés recta et même un soupçon de toreria. Quelle hypocrisie !
Le Cid, très bien. On sent qu'il pétrit son pain quotidien dans le hors-classe. Un grand monsieur.
Et je ne me souviens plus du troisième.
... (à suivre)