jeudi 30 juin 2011

Avis pour la, non ! les balades



Pas peu fier, je me contente de transcrire ceci :
signature-rencontre autour de l’ouvrage
Balada Flamenca (Atelier In8 éditions)
de Jean-Louis Duzert (photos) et Ludovic Pautier (textes)
dans le cadre du festival Arte Flamenco le mercredi 6 juillet de 17h à 18h30 à la librairie "Caractères" de Mont-de-Marsan
le livre sera aussi en exclusivité au Musée Despiau - Wlérick avec l'expo éponyme de Loulou jusqu'au 29 Juillet puis disponible dans les librairies de France, de Navarre et de la galaxie à partir du 20  Octobre.

 Mais cuidao, ce n'est pas tout. mis à part les spectacles, in et off, la bodega, la rue, le théâtre pour enfants dont on peut tout savoir en cliquant là,  il y aura...tatatam...




l'expo de nos compadres Benjamin Flao ( auteur de l'affiche ) et Christophe Dabitch réalisée à partir de leur travail en résidence l'année dernière et aussi, surprise anti-élégiaque qui me ravit :

La présence sur le festival du livre de Montero Glez "Pistola y cuchillo" traduit par André Gabastou ( un grand ! ) aux éditions Tango Bar ( ??? ) . titre en gabacho ?  "Moi, je suis le vent". une écriture au salpêtre, une atmosphère d'entre chien et loup, des protagonistes consistants tels des volutes de Ducados, une intrigue au  tragique classique mais baignant dans le puits du ciel noir et de la terre radieuse des bleds chaulés  qu'écorchait si bien ,si fatalement bien, la voix de José. ce 4 Juillet nous serons en l'an 19 et deux jours ap. CDLI, et ce livre tombe à point. je ne tire que plus de bonheur d'avoir écrit pour "balada..." un texte qui tente de narrer comment nous vécûmes cette inoubliable nuit de 1990 qui chamboula la vie du festival et même de certains qui assitèrent à ce morceau de bravoure.vite, que viene lunes, que viene !

jeudi 23 juin 2011

Cuidámela (Trasmontes)

A Loli,

Una mañana ponemos la radio. eco. eco feo del mundo.
y esa misma mañana  apagamos la radio. hartos. hartos del rostro que adivinamos en cuanto se desgranan los ascos  que flotan ya en el aire. es el humano.  con su letania.con su ganga. ganga de la letania de las palabras que cuajan nuestros pensares.
« yo no quiero verla » decia Federico. la muerte del amigo a traves de la sangre derramada.
yo no quiero oirla. la fealdad de la voz que corre por las ondas.

Me llama la amiga. me dice. me dice que ha vuelto de Cadiz. y me cuenta. me cuenta argo del maestro Chano, de su fin de vida y del misterio florido de su escultura :

Las ultimas temporadas del cantaor son muy duras. por la enfermedad. por la esperanza que se vuelve resignacion. por las dificultades . de hablar, de jadear, de los ojos con la luz, de las noches sin dormir, del cansancio de los huesos ¿ quien sabia que los huesos podian doler tanto ? y de la ausencia de un amor. este amor es su ultimo amor. frente al dolor se ha refugiado bajo otra ala protectora y sana. ajena , sin mascara de la violencia de la vida que galopa fuera del cuerpo querido pero tullido, de los labios balbuceantes antes graciosos.
el la necesita por ultima vez. viene, musa y linda. viene con su nuevo pigmalion. por respeto . y saben que no desea que se escondan. relaciones sencillas, llanas. sin valores rancios. hablan, de todo un poco. dificilmente.  el cantaor  concluye dificilmente este ultimo encuentro, ordenando, al dirigirse al hombre y mirandola  con toda la miel que le queda en el mare nostrum de su corazon : « Cuidámela ».
Hombria de este « Cuidámela » caballeresco de pudor libertario. gaditano, puro, Chano.

Desde la muerte del dueño de los « tirititran », cada semana, viene una pareja con una rosa  recien cortada. el portero del centro de flamenco que linda la estatua  cuenta. cuenta que deja la flor en el puño de bronce entregado que acompaña  a los paseantes  hasta  la muralla de su Caí . cuanta que se inclina, tocando sus  labios la piel de metal, para susurar : « Cuidámela ».

Una mañana colgamos el telefono .
 y el mundo nos aparece tembloroso.

samedi 4 juin 2011

Un dimanche de(ux) papier(s)

Dimanche 29 Mai.
je n'ai plus faim, je rôte avec facilité et légèreté, pousse l'assiette que remplit encore un dernier rogagnon de tourtière grasse à souhait, puis j'attape comme à chaque fois cet éternel convive endimanché qui traine à table.
SOD.
on l'appelle comme cela depuis des années chez moi.
" t'as pensé à prendre le SOD ? merde le SOD ! faut que j'reparte chez fanfan le chercher...je ramène du pain pour ce soir ?"
le SOD, pour les impétrants c'est l'institutionnel Sud-Ouest Dimanche, fleuron de cette presse dite PQR, tout le mépris qu'on peut concevoir à son égard étant contenu dans les deux premières lettres de cet acronyme...
 attention ! SOD échappe en général à cette latrinisation. certains pensent et trouvent pourtant que la brillante équipée du début s'est étiolée pour n'être bientôt plus qu'une flanquée d'explorateurs poussifs des bordures vicinales. la vérité c'est que le journal tient bien la route malgré une refonte de la politique d'indépendance de la rédaction liée à des plans déconomie, de rationnalisation, de refonte des critères de...etc, etc, épargnons-nous  la litanie des jurons de gestionnaires dont les brain-storming regorgent . les plumes qui trament les papiers écrits par les actuels journaleux osent souvent la huppe érectile. dont acte.

 là, Dimanche 29 du mois de Marie, donc, le SOD en mains, j'ai les troisièmes phalanges déjà bien noircies quand surgit quelque chose comme un verre d' Orujo jetée sur la torpeur épaisse des braises digestives qui ensuque même nos abattis. Un article relate enfin la splendeur et l'importance d'une oeuvre et de son ouvrier fidèle : j'ai nommé Gabriel Okoundji.
 le texte s'intitule " De Congo et de Garonne pétri " . il est signé Danièle Hoursiangou et nous informe que le poète a obtenu récemment  le Grand prix de littérature d'Afrique noire comme avant lui Senghor, Amadou Hampâté Bâ  ou encore Boris Diop, par exemple. mon coeur, le garlochi , bondit de joie.
Okoundji est ce poète qui entraine dans sa maïeutique les origines et les territoires. les anciens et les hommes en devenir. la sensibilité et l'expérience. il écrit en français et en tengué, la langue natale.
paradoxalement ce sont les régionalistes qui le découvrirent et le traduisirent d'abord en occitan .
Il dit :
 " Je fais entendre la cosmogonie, je revendique mon animisme, dans l'ensablement des deux langues."
à la lecture de cette phrase, je baisse les yeux. je remonte le temps...

librairie Georges, Talence, il y a trois ou quatre années. Gabriel lit à voie égale les deux versions de ses textes. la foule, car il y a beaucoup de monde, se balance sur le dos de l'éléphant qu'elle ne comprend pas et se trouve percée de la flèche dont elle saisit le sens.imparable.
j'ai aussi le souvenir d'avoir travaillé avec Okoundji le médecin, le psychiatre lettré qui cite Genet en pleine équipe éducative pour parler d'un enfant de ma classe que nous voulions voir repartir au pays, en Afrique , pour qu'il cicatrise son histoire d' être brisé par le déracinement brutal, l'enlèvement à la grand-mère nourricière, à la brousse fondatrice et qui explosait de ne pas savoir comment répondre à ses frustrations imposées. plus tard, en lisant Tobie Nathan, j'ai mieux compris que nous avions certainement sauvé cet enfant grâce à lui.
il y eut aussi nos échanges autour de la poésie, ses encouragements devant ce que je lui fis lire...

en refermant ce bon vieux SOD du dimanche 29 Mai, j'étais heureux, j'en avais même oublié, après en avoir bien ri, la grande lèche limacière consacrée dans le même jour à  un " gardien" d'un " pays" où règne une "identité, un idéal chevaleresque...une éthique de vie", encensant celui qui ne "cache pas" sa " vision du monde, même si elle n'est pas en concordance avec la pensée unique", bref vous avez reconnu l'auto-proclamé " page de garde du toro" ( don't laugh..."je vous demande de vous arrêter" , gronderait le grand Ballamouchi ). car il faut le lire pour le croire, que celui qui s'appuie sur les interventions septiques de Marine Le Pen pour étayer sa "pensée"  voudrait pour les jeunes toreros recalés du Mundillo " la création d'un passeport universel " qui  leur permettrait d'accéder gratuitement à toutes les arènes du monde (don't cry...car "Dans toutes les larmes s'attarde un espoir " tel l'a bien dit et compris le castor).

Allez Gabriel, je ne sais pas ce que tu penses de "los toros" et ceux qui les combattent, mais merci pour tes mots du Dimanche 29 Mai.
pour ta dignité.
pour ta véritable stature d'homme de cultures, ici et là-bas, qui balaient les épigones du discours et de la parade. 

"...L'effort pour rendre l'autre fou

qui dit mieux, qui dit mieux dans cette fabrique du vertige ?
oyez ! oyez ! je t'haimne ! moi aussi ! que dis-tu miroir ?
- les Dieux veillent, les anges ne sont pas moins traîtres ! -

Zéralda ô Zéralda ville cruelle

ton ciel échange un corps contre une âme !


que personne ne se dérobe, il n'est pas permis de somnoler
- voici la règle du jeu, elle est parfaite -
une plume dans la main droite et dans la gauche la toxine
- avis aux œdipes ! -
et que commence le bal qui déchiquette les silhouettes
et que périsse toute voix qui balbutie le cri d'amour


Zéralda ô Zéralada ville meurtrière
les fleurs de ton paradis sentent bon ! "

(Gabriel mwéné Okoundji /  L'effort pour rendre l'autre fou / Juillet 2009/ poème écrit lors du PANAF )

nb : biblio de Gabriel Okoundji

Stèles du point du jour ; Dialogues d'Ampili et Pampou, éditions William Blake and C0 édit., 2011

La mort ne prendra pas le nom d'Haïti, éditions Ndzé, 2010
Au matin de la parole, éditions Fédérop, 2009
Prière aux Ancêtres, texte bilingue français/occitan, traduit par Joan Peire tardiu, éditions Fédérop, 2008 - (Prix Poésyvelines 2008)
Souffle de l'horizon tégué, destinée d'une parole humaine, poèmes audio sur CD, AFAC, 2008 - (Prix "Coup de Coeur 2008" de l'Académie Charles Cros
Bono, le guetteur de signes, éditions Elytis, 2005
Vent fou me frappe, éditions Fédérop, 2003, deuxième édition 2010
L'Âme blessée d'un éléphant noir, éditions William Blake and C0 édit., 2002
Gnia, (ma moni mè), texte bilingue français/occitan, traduit par Joan Peire Tardiu, éditions Cahiers de Poésie Verte, 2001
Palabres autour des paroles de Sory Camara, Presses universitaires de Bordeaux, 1999
Second poème, éditions L'Harmattan, 1998
Cycle d'un ciel bleu, éditions l'Harmattan, 1996 (Prix Pey de Garros 1996).