samedi 31 janvier 2009

Un si joli bébé


diego carrasco est un allumé des verbes et brodeur des sens. il dit de la buleria :
"la solea est "la mare del cante" (la mère du chant), selon les "flamencolicos" (ça, c'est de morente , on est entre la pique et la tendresse )mais, si elle a une maman, elle a aussi assurément un papa. non ? alors si la mère c'est la solea , le père c'est la siguirya. et c'est à travers le chant de la paquera de jerez qu'on entend tout cela. et qu'on comprend pourquoi le bébé est si beau, si riche et si complexe. à l'infini."

(je mets des guillemets mais, en fait, je me suis simplement autorisé à passer par mon filtre à sons noirs et mauves un compte-rendu ,a posteriori, de la conférence que carrasco donna à nîmes il y a 10 jours environ sur la buleria. merci joss,merci pierre et merci jose ).

pour deleitarseavec un regard sur el diego de jerez à nîmes durant le festival flamenco, c'est sur campos y ruedos et c'est toujours par là avec la suite de la correspondance flamenca.

jeudi 29 janvier 2009

Ida y vuelta ( correspondance flamenca )


une pause au creux de cette faena d'encre.
juste pour signaler que vient de se terminer le festival flamenco de nîmes.
et que le ciego ne s'y est pas rendu.
c'est loin, c'est loin,
c'est pour les beaux jours où on pourra fermer le bar en semaine et le week-end aussi. on concrétisera alors tout ce qu'on a toujours rêvé de faire : la feria de muchamiel et le festival flamenco de nimes.
entre autres choses.



mais françois bruschet de "campos y ruedos" m'a proposé tous les jours ou presque des photos à partager.
de belles photos.
habitées par la lumière des corps qui cherchent le chant.
car que l'on danse une pata por buleria ou que l'on joue por rondeña sur le manche d'une guitare esteso, ou a fortiori lorsqu'on entre por alegria par le fameux "tirititran" , on est dans la recherche de l'appel du chant, sa lutte des forces primordiales, son écho ancestral qui peut laisser exangue.
sans le chant, rien.
nous avons donc entamé une correspondance , un aller et retour des mots, entre son oeil avec sa main réunis (la main mène au coeur, l'oeil au cortex mais souvent ça se mélange) et mes impressions lointaines , subjectives, imprécises mais ouvertes à la sincérité des images et des mots de françois, mes digressions aussi, alliées à mes envies de communier cette aficion al flamenco qui taraude toute une partie de ma vie.
si la gageure vous dit, c'est par là.

mardi 27 janvier 2009

Le lancier / El varilarguero


La cigarière n' a pas planté
où il fallait
son oeuillet noir.

La cigarière l'a effeuillé
sur un mauvais destin.

Elle aurait dû s'apercevoir,
que le centaure a les doigts jaunes
de tabac brun.


No le clavo la cigarrera
donde hace falta
su clavel negro.

La cigarrera lo hojeo
en mal fario.

Habriase dado cuenta,
que el centaurio tenia
amarillados dedos
por el negro.




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samedi 24 janvier 2009

Capote




La bête plante
sa féconde abondance
au capote
jusqu'à la trame intime.

Curro et Rafael
en font des parchemins , équinoxes
ou solstices aigus
de l'oeil qui sait lire :
"Il n'y a pas que ce qu'il y a
mais d'abord la persistance..."


El burel clava
a chorros fecundos
el capote
hasta el mas intimo
de su trama.

Curro y Rafael
hacen pergaminos , equinoccios
o agudos solsticios
del ojo que sabe leer :
" No hay solamente lo que hay
pero primero lo que se resiste ..."




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mardi 20 janvier 2009

Sortie / Salida



Tu étais
bos taurus aquatique
caché au fond des lacs.
Tu deviens
Taureau des étoiles,
dieu de la lyre d'Ur
conservant ta semence cosmophore.

Le ciel dur n'est que bleu,
tu mugis
comme avant l'orage.


Fuiste
bos taurus acuatico hundido
en la profundidad de lagos.
Te vuelves
Toro de estrellas,
dios de la lira de Ur
vigilando a tu semen cosmoforo.

El cielo fuerte
no es mas que azul,
muge igual
que antes de la tormenta.



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vendredi 16 janvier 2009

Paseo



Entre le patio des chevaux
et le premier sable
cette matrice
imbibe sous la dentelle,
le carton bouilli
les bas rosés, le métal précieux.

La sueur est une horloge.

Puis c'est le soleil
ce surin dans la nuque.

Chacun laisse dans l'air
sa peau
et sur l' inexorable
une trace se creuse :
un sillon de caravane.

(vite, que viene el toro
pour être sûr d'un moment de calme. )

Entre el patio de caballos
y la arena primera
la matriz
empapa bajo del encaje,
del carton hervido
de las rosas medias, del precioso metal.

El sudor es un reloj.

Pues se da el sol
esa faca en la nuca.

Cada uno deja en el aire
su piel
y por el ineludible
una huella se abre :
un surco de caravana.

(de prisa, que viene el toro
por sentirse cierto de un tiempo de calma )




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mardi 13 janvier 2009

Campo




Un frisson lisse ses ailes
dans la neige amère.
Ce mai andalou oublié,
de pharaonnes et de baisers d'azur,
de taureaux mauves aux cornes d'oranger,
ne pas s'inquiéter.
Une brise les ramènera.


Un escalofrio sus alas alisa
en la nieve amarga.
Este mayo andaluz olvidado,
de faraonas y de besos azules,
de toros morados con cuernos naranjeros.
Que no se apuren.
Una brisa les hara renacer.





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jeudi 8 janvier 2009

Prélude / Preludio


Prélude

Quelques heures
sous la lune déjà.
Il contemple la rousse cithare
allumeuse des sentiers,
des deuils en sursis.
Presqu'un jour
à fouiller les flancs d'une mère
avec cette sentinelle de rosée
limon laiteux par-delà les déserts
les marais.
La luna, torito, la luna
de l'obscurité le moyeu
alluciné
puis exsangue
tu seras le captif.

Preludio

Unas horas ya
por debajo de la luna.
A la citara rojiza admira
como prenden los senderos
los lutos condicionales.
Casi un dia
en hurgar los lomos maternos
con la sentinela de rocio
legamo lechoso mas alla de desiertos
de marismas.
La luna, torito, la luna
del cerrazon el cubo
alucinado
y palido
seràs su cautivo.




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mercredi 7 janvier 2009

Noir toro blanche arène ( hommage, archipiel y trasmontes )



en 1999, jacques bacarisse, peintre, ami, mentor, père spirituel et beaucoup d'autres choses encore me demanda de l'accompagner dans une aventure picturale qu'il voulait attachée à retracer la vie d'un toro brave, du campo jusqu'aux derniers souffles sur le sable * .
il s'agissait de lui donner autant de textes que de dessins qu'il comptait de son côté travailler pour mener à bien ce projet. Ce fut un plaisir, un bonheur et une réusite.
tiré sous forme de livre d'artiste, à 150 exemplaires seulement et introduit par une préface adhoc de l'ami miguel darrieumerlou, cette belle histoire qui s'avérait aussi la manière la plus gracieuse de sceller notre rencontre plus de 10 ans auparavant s'intitula « noir toro blanche arène ».
l'été suivant j'eus l'honneur de lire ces textes en préambule d'une exposition (un mano a mano bacarisse / sodore ) en l'église de bauciet au début de la feria de la madeleine.
depuis l'idée me turlupinait de trouver un moyen de faire connaître ce fruit de notre aficion commune et de nos émulations artistiques à un plus grand nombre. Elle fut évoquée. s'évapora.
Puis jacques partit en laissant un puits où son absence nous assombrit mais où son exemple et son humanité, sa générosité et son talent, font qu'il y a toujours de l'eau pour s'étancher la soif de vivre en pensant à lui.
dès que le zinc des « pinchos » fut prêt, je sus qu'un jour proche arriverait où j'aurais l'envie et l'occasion de partager à nouveau ce cadeau que jacques m'offrit de façonner avec lui.
alors voilà. ce seront mes étrennes.
à tous ceux qui s'arrêtent par ici.
le texte est parfois retouché (quelques maladresses, quelques repentirs...) mais les illustrations sont rigoureusement celles du livre ( avec en en-tête le dessin de la page qui introduisait le titre des péripéties de la vie d'un taureau de combat et en « fermoir » le dessin qui accompagnait le texte à droite ).
la publication sera d'un texte par semaine environ car je vais passer par la traduction afin d' inviter les “hispanohablantes” de ce blog à goûter à l'hommage envers celui à qui je dois la fierté d'être encore aujourd'hui aficionado a los toros.

*sur le sable, un joli texte de nadège vidal ce matin.

en 1999, jacques bacarisse, pintor, amigo, mentor, padre espiritual y muchas cosas mas me pidio de acompañarle en una aventura pictural que planeaba para recordar la vida de un toro bravo, del campo hasto sus ultimos soplos en la plaza * .
necesitaba tantos textos como dibujos suyos que se proponia de grabar para conducir el proyecto hasta su rumbo. fue todo un placer, una alegria y un exito.
publicado debajo la forma de un libro artistico , de 150 tiradas unicamente y introducida con un prologo del amigo miguel darrieumerlou, esta preciosa historia, que fue tambien la manera la mas graciosa para sellar un encuentro pasado ya de mas de diez años, se titulo : « noir toro blanche arène » o sea « negro toro virginal arena ».
el verano siguiente tuve el honor de leer estos textos en preambulo de una muestra de pintura (un mano a mano bacarisse / sodore ) en la iglesia de beauciet al empezar la feria de mont de marsan.
desde unos tiempos me estimulaba la idea de encontrar una medida de llevar a conocimiento de los demas este fruto de nuestras pasiones y emulaciones artisticas . Fue evocada. pues se esfumo.
y jacques se fue, dejando un pozo donde su ausencia nos asombro pero donde tambien su ejemplo y su humanidad, su generosidad y su talento, hacen que siempre hay agua para curarse de la sed de vivir pensando en el.
desde que me encontre listo en la barra de los pinchos sabia que llegaria un dia para satisfecer el deseo de compartir de nuevo este regalo que jacques me propuso de faenar con el.
aqui estamos. esto seran mis reyes.
para todos los que paran un ratito aqui.
a veces el texto resulta corregido (unas torpezas, unos arrepentimientos...) pero las ilustraciones son exactamente las de la obra. ( por arriba el dibujo de la pagina que introducia el titulo de las peripecias de la vida de un toro de lidia, por abajo el dibujo que acompañaba el texto a su derecha).
mas o menos publicare un texto cada semana porque quiero traducir los textos al español y , asi, nuestros amig@s hispanohablantes podran disfrutar de este homenaje al hombre a quien debo el orgullo de ser hoy un aficionado a los toros.


*en cuanto a las arenas del redondel, un hermoso texto de nadège vidal esta mañana.



miguel,dans sa préface ( qu' il me pardonne de ne pas la citer in exteso ) , écrivit :
" Alchimie des mots et du geste, secret mano a mano du rêve et du trait, le taureau couleur de nuit quitte ses rocailles pétrifiées de soleil et foule à jamais l'anneau incandescent d'une arène écrasée d'attente. Un taureau noir naît brusquement au mitan de la piste : il nous conduit aux portes du rite..."

voilà. le ciego vous laisse avec cet aguardiente à la bouche et dès demain : al grano !

miguel, en su prologo ( que me perdona no citarlo in extenso ) decia :
" alquimia de las palabras y del gesto, mano a mano secreto del sueño y del trazado, el toro color de noche deja su rocas petrificadas de sol y pisa para siempre el anillo incandescente de un redondel aplastado por la espera. Un toro negro nace de repente en los medios : nos trae hasta las puertas de un rito..."

bueno, el ciego se despide con este sabor de boca a aguardiente y mañana : al grano !





nb : je remercie pascaline "papi" bacarisse, sa famille et miguel darrieumerlou pour avoir autorisé cette publication en ligne. oui, merci. vraiment. va por ustedes.

le agradezco a pascaline "papi " bacarisse, a su familia y a miguel darrieumerlou el permiso de publicacion. que si, gracias, realmente. va por ustedes.