vendredi 23 avril 2010

Prohibido el cante ( Archipiel 31 )


D’un coup l’autre dégaina sa voix
dans son larynx dormant
une seiche
énorme. Elle crachait son encre sur les murs.
Alien y el cante.





La table
avec les testicules à vif
d’une jonchée d’œillets
J’étais le seul à la voir ?










C’était ça.
Igual à des petits tas de viandes
hachées froides . Un amoncellement de ça.

Et puis
le crotale de la guitare
enflé dans les nœuds
du bois trois fois saint *.




Voilà,
Le rituel empalait les simulacres.



Quelqu’un avait passé
une robe de bure
sur le gravier du ciel.
L’autre allait la crever
d’un ayeo d’une cascarelle
de ce hoquet terrible
qui termine la siguiriya gitane.



Alors
toute cette pluie de morsures .
Sainte tétanie
n’ayez point pitié de moi.


* palo santo : un des bois utilisé par les luthiers


"Prohibido el cante" est une inscription que l’on pouvait lire dans les tavernes populaires pour interdire le chant durant le franquisme. Vampirisé durant cette période de l’histoire, le flamenco est devenu le symbole de la culture espagnole. Ce voyage visuel rend compte du parcours du flamenco, des ventas aux tavernes en passant par les tablaos, des cafés jusqu’à l’entrée des académies de danse, sur les scènes de théâtre jusque dans le milieu de la mode internationale. Un parcours culturel et artistique, qui retracera les chefs-d’œuvre de nombreux artistes.
L’exposition réunit quelques 150 clichés réalisés par des artistes internationaux, qu’ils soient des grands maîtres du genre ou des artistes qui ont croisé accidentellement la route de l’art flamenco. A découvrir du 5 au 30 juillet au Musée Despiau-Wlérick

Du 5 au 30 juillet, le Musée Despiau-Wlérick abritera l’exposition "Prohibido el cante. Flamenco y Fotografia".

samedi 17 avril 2010

Alimonades ( II )



Being beauteous


Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s’élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s’élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, — elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d’un nouveau corps amoureux.

Arthur Rimbaud ( illuminations )


 
nb : merci Marc.

samedi 10 avril 2010

Aficion con estomago


- ciego ?
- si, chinorré, que pasa ?
- que es tener aficion, exactamente ?
- exactamente, no se. pero el dia que vas a comer mariscos con gente de la oficina y, que entre que si la Bruni y que no la Dati - o al reves, te sorprende en desplegar la mini toalla del limpiadeos pa' iniciar una media veronica redonda como el estomago der Rafaé, ya te puedes decir aficionao.
- solo eso ?
- no, que no. que como no hay papelito mojao que huele a limoncito sin langostinos, sin toro la cosa es de Barychni"cow" y no de tauromaquia. vale ?
- pues, vale.
- te apetece otro platillo de gambitas ?
- bueno , pero al vinito invito yo.
- coño, como que si. el aficionao de veras siempre paga su ticket para bullfight.

samedi 3 avril 2010

Oratorio


...j'y avançais pour humer l'animal qui semblait disparu son odeur et son bruit.
dans un oratoire intérieur palpitaient autant de loses sur ma route.
la patience du palimpseste et des terrassements poussés à l'envers
se soulevait des brumes d'encre qui giclent des seins du taureau cuit.

à peine on les noue.

avec un cheveu de blé...

Ludovic Pautier  (  en pensant à Juan del alamo, à Jean-Luc et aux 6 taureaux 6  de la corrida-concours, ce matin et cet après-midi en Arles )

nb : peinture de Josep Guinovart