samedi 27 mars 2010

Alimonade ( I ) *



 " L'instant explose
Le gravier l'herbe
Après l'herbe un appel
Ce qui est nous
Si les récifs se hâtent

Si la lumière
Se souvenait
Et le commencement
Dont l'autre image
Gronde parmi les fleurs

Avec l'étoffe
Où voir enfin
A emmené la preuve
Romarin et
Sable dans le virage

Le désir sans
Rien effacer
Nudité si rapide
Comme crierait
L'air qu'aucun mot ne montre "

Bernard Vargaftig ( in " VOICI ou un souffle à travers " Journal du regard " de Bernard Noël " / éd. AEncrages & Co - collection voix de chants )

* nouvelle rubrique façonnée dans le limon de l'alimon où  " faènent " de concert l'image et le son des mots par un tour de perlimpinpin dont seul le hasard est absent bien qu'il y préside. elle surgira quand bon leur semble . mais je m'y emploierais.

nb : torear al alimon c'est donner à deux des passes de capote à un toro, ou à la vie.
nb 2 : " faéner " est un allègre néologisme subjectif assumé.
nb 3 : perlimpinpin  ou encore birlibirloque.

mercredi 17 mars 2010

Si que dijo Miguel ( Pierre Arias )

Eh oui, Ludo, le voila parti le Delibes de tous les champs, depuis la terre dite française de ses ancêtres jusqu'au terreau de son nom habillé de meseta et de perdrix castillane. C'est simple, il a dit la vie au ras des chaumes, au feu des sarments et au clair des espoirs. Il a su la rage incommensurable des innocents écrasés, il a su la dignité profonde, il a su les lignes de vie. Il a dit, Miguel, et nous pourrons toujours l'écouter aimer.

Pedro

Pues si, Ludo, que se nos fue el Delibes de todos los campos, desde la tierra supuestamente gala de sus antepasados hasta el mantillo de su apellido vestido de meseta y perdiz castellana. Es facil, dijo la vida a ras de rastrojos, a fuego de sarmientos y al clarear de las esperanzas. Supo la rabia incomensurable de los inocentes abrumados, supo la dignidad honda, supo las lineas de vida. Si que dijo Miguel, y siempre podremos escucharle amando.

Pierre

Delibes un hombre que suena a literatura y a Castilla - RTVE.es

dimanche 14 mars 2010

Delibes

la corde qui nous guide dans nos labyrinthes ibériques a le chanvre triste : Miguel Delibes est parti.
le deuil court de Valladolid à Sedano. il s'arrête ici aussi.  comme certainement chez Alain, qui savait faire aimer, en les lisant si bien,  ses vieilles histoires de Castille.

 "Après être tombé sur l’Aniano, sous le peuplier de l’Elicio, j’ai pris le chemin de Pozal de la Culebra, avec mon baluchon sur l’épaule, en discutant de tout et de rien avec le Commissionnaire, car dans mon village, on ne donne pas trop d’importance à ces choses-là ; si quelqu’un s’en va, il reviendra sûrement ; si quelqu’un tombe malade, il guérira sûrement ; et s’il ne guérit pas, qu’il meure et qu’on l’enterre. Après tout, le village demeure et il reste quelque chose de chacun, accroché aux collines, aux peupliers et aux champs de blé. Dans les villes, quand on meurt, c’est pour de bon ; pas dans les villages ; votre chair et vos os se transforment en terre ; si le blé et l’orge, les corbeaux et les pies, grandissent et se reproduisent, c’est parce que vous leur avez donné votre sang et votre chaleur, et c’est tout."



Sedano avec San Estaban de Moradillo  en fond


nb : il faut absolument aller sur le lien des éditions Verdier . là, il y a possibilité de visionner " Un siècle d"écrivains" consacré à Delibes et réalisé par Jean-michel Mariou. ou plus rapide, cliquez ici.

mercredi 10 mars 2010

Mais la lumière


( A Jacques Ancet )

Bordeaux un soir. le tram  longue murène glissant vers son aquarium. sur les escaliers la course d'un tapis rouge . la bibliothèque des silences.
quatre lettres accrochent la pierre la stèle de Goya.
les planchers craquent. sans précipitation . par la porte dérobée, c'est mieux.
un homme lourd entoure de ses deux mains un livre. le souffle prend entre ses lèvres. ce n'est pas une respiration mais la lumière, à chaque fois que ses lèvres bruissent, qui frappe un coup .
La Garonne retient ses limons.
Antonio Gamoneda lit quatre poèmes d'Une clarté sans repos.



nb 1 : Vidéo réalisée à l'instituto Cervantes / Bordeaux / Février 2010
nb 2 : tableau de Charles Lacoste.

dimanche 7 mars 2010

C'est tout




une daffodil
( piquée dans la chevelure d' Hélène  belle comme un bois flotté  )
La Caita
( pa' ti Carmen )
Ted Hugues
...
" Nous n'avions toujours pas appris que les jonquilles ne sont pas
L'immortalité, mais son reflet seulement. Ni reconnu
Le vol nuptial des éphémères, les plus rares :
Nos propres jours ! "



et je pisse à la raie del señor Mosterin.
c'est tout.
c'est tout.