vendredi 22 juillet 2011

Et puis c'est tout

Una feria de saldo ! de rebajas ! de baratura ! de gran ganga ! calamares por aquí, boquerones por allá ! je crois que le fond fut touché. je crois qu'il va y avoir du chahut. enfin, j'espère.
Je ne précise pas que je parle de Mont-de-Marsan, tout le monde a déjà compris.
Retenons quand même , la " frescura" de Talavante si éclatante après les faenas de rond-de-cuir de la veille ( et un , deux et trois dere-cha-zos de destoreo et vite, vite, tournicoti-tournicoton, viva el toro del tiovivo que nos mola a tope ), les séries à gauche superbes de Tejela, la décision de Ponce de courir à la fois et la main et derrière des toracos, los Samueles, qui menèrent des combats, certes de couards imprévisibles ou de bravucones peu fijos,  et pas des saynètes de boulevard à la répétition affligeante et donnant la nausée, un bon taureau de Margé ( le reste, sin clase, perso la course ne m'a pas plu ) et puis c'est tout.

Depuis, le ridicule a été fracassé par le poisseux, l'imbécilité.
Alain Montcouquiol disait sur France-culture, dans une matinale de cette semaine en direct de Montpellier, que consacrer sa vie à combattre la tauromachie et ça seulement était stupide. qu'il ne laisserait pas à un anti le droit de déverser sa haine à propos d'un médecin ami, altruiste et fierté de sa profession auprès des plus démunis, qui vient de quitter ce monde , sous prétexte qu'il pourrait le juger seulement au prisme de son aficion. oui, cher Alain que j'aime, mais quand on trouve la même connerie de l'autre côté du manche...c'est à dire du nôtre, on est sidéré jusqu'à l'écoeurement. si vous voulez en savoir plus, l'imbécile c'est viard et c'est là. et si vous désirez lire une réponse dignement indignée, c'est chez Don Xavier et c'est là. et puis c'est tout.

Heureusement, Orthez et le Gave puis les vacances au bord du Canalazzo vont venir laver tout cela.
ensuite, Flor de Jara , Parentis, I hope, Madrid pas sûr ou Roquefort et Bilbo, parce que c'est Bilbo. en attendant Saint-Sever et ses onze toritos  issus de onze encastes du 11/11/11. et puis c'est tout.

jeudi 14 juillet 2011

La terre promise

C'est un des matins
baveux, où se joint à la nuit
encore maquillée la salive du jour proche.
le sang de Lebrija marche à côté de moi,
met la clef et démarre.
j'essaie d'arranquer avec cette voix des aurores
et en donnant des coups a compas sur la bakélite du volant
una buleria pa'escuchar
en plissant les yeux pour me souvenir de Jose Valencia
tout à l'heure.

Pour écraser la cervelle
du duende, lui, Jose,
tapait du plat
et du poing de sa main gauche
sur le mostrador de la peña.
les filles éblouies
derrière avaient cessé de glisser les glaçons dans les tubes des verres où ambraient les whysky.
c'est le "Tana" qui avait lancé la sarabande.
 un gitan de la Vienne,
si modeste
que son cousin lui en veut
de ne ramoner la suie de sa gorge de cantaor jondo
que trop peu souvent,
seulement aux comptoirs,
à des heures impossibles,
celles où les payos qui proposent des contrats sont couchés ou morts-saoûls.
les premiers jaleos de vérité ont surgi.
alors
à l'autre bout de la pièce, une autre voix s'est cherchée la vie,
comme l'étoile d'une vitre frappée par un lanceur de pavé.
"El Trini" derrière ses lunettes en cul de chopine regardait dans la direction du maestro,
autrefois Joselito aujourd'hui Jose.
Jose,
el de la Casa irriguée par le jus des raisins de Jerez
de Los Valencia de Lebrija
 celle de son oncle Luis,
de Manuel de Paula,
de sa mère Ana et de la Rumbilla
de tant d'autres.
"El trini" a visé juste et fort.
Jose ne peut que lui rendre hommage, lui dire la pareille 
le défier à son tour. 
les chariots des letras tordues dans le filin de ses lèvres
portés par nos coups de"olés"
prouvent
que le coeur est un muscle.
son chant, c'est un coup de bâton sur la mer rouge.
quand il le referme, nous sommes engloutis.

Le moteur  ronronne en bas dans le jardin où je me suis garé.
je devrais
aller me coucher, je n'ai plus une seule buleria prise dans le larynx.
alors quoi ?
rien,
je reste juste à savourer cet instant,
le moment où le primo du Tana m'a alors pris le bras et m'a glissé :
" je crois que nous avons aperçu la terre promise".

Mont-de-Marsan/Pessac/juillet 2011