mercredi 26 mai 2010

' Tain ( fait chaud )


Fait chaud, pas lourd encore mais chaud.
‘tain sont tous à Vic.
et moi, là à picoler. un plongeon bacchique dans la Loire. celle de François Chidaine, clos baudoin, 2006, appellation Vouvray. c’est l’ancienne parcelle du domaine Poniatowski. j’ai les princes polish qui galopent dans la bouche. droit. c’est aussi ample que minéral et grillé. c’est amorantao.
je fête ma diète gersoise et l’homme de la Puebla vient aux narines me titiller les synapses.
il fête quoi lui ? ah oui, les 50 ans de la disparition de Rafael el Gallo. divin , chauve et fort coutumier de la suerte de la silla.
moi aussi, je suis assis. le clos baudoin tourne dans le verre. Jose Antonio Camacho a toréé en hommage au vieux fumeur de havane sur une quatre barreaux, une dossière au rembourrage un peu rouge vulgaire, laquée de blanc vif, bon marché sûrement.
ça tient la route, je veux dire c’est assez solide pour du Morante.
on connaît son art de la citation in-situ. parfois un peu soulignée à mon goût. mais bon, la faena est à caméra relâchée, croisée.
le Vouvray touche au but.
fait toujours une cagne de tonnerre bien qu’on ne l’entende pas encore.
‘tain, Vic , les Palhas, les Escolar, la concours…merde. les pieds nus et un peu gonflés des braillards de tendido, les bobs, Chambas bourré, les piqueros qui s’essuient la bouche dans le sable qui vole sous les sabots, le bruit du frontal dans le matelas du peto, les han des types en bas les rôts des types en haut, les triomphes aux dépouilles, la tauromachie qui dézingue fort et qui fait honneur à ce qui plastronne au fronton des arènes : « Plaza de toros ».
à nîmes morante fait humer son chenin.
le taureau - le taureau ? – est conforme à ces courses matinales dans le coso gardois : anovillado, un peu flappi, un brin mangeur de miel, a little bear not a grizzly. transparent presque. donc aux embestidas claires bien qu’il ait l’air d’avoir aussi chaud que moi. on comprend qu’il veuille se pintocher dans la franela du torero. il a si soif qu'il en tire la langue.
ce théâtre de sang , quand même, laisse un goût un peu bâtard, fils de la saoulographie et de la pantomime. il éclot ,dans l'avant zénith de certaines ferias, nimbé d’une aura artistique légèrement mûre mais pas blet , ni putride, parce que la beauté de la porte consulaire appelle tout de même le raffinement décadent de l’empire romain , c’est à dire le spectacle de notre filiation et pis c'est tout.
enfin,d’une de nos filiations.
c’est un marronnier nîmois depuis plusieurs années.
les artistes imprévisibles se lèvent tôt, ils savent bien (surtout leurs empresarios et la Casas production number one in the world and mañana of the galaxy ) que le duende, ce lombric velu qui ne laisse à personne le soin de finir son jaune au « Prolé » , se laisse surprendre plus facilement au matin petit, sa resaca sacrée dans la besace, un peu pataud, d’où les taureaux proposés, on comprend mieux.
mais ce réveil, généralement, se passe mal, ou pas très bien.
trop pillao por la tajada , le duende.
alors ça ronque et ça ronfle jusqu’à pas d’heure.
la corrida s’étire en longueur, c’est insupportable, on voue le djin en pijous aux gémonies et on sort de là rincé, cuit, affolé par notre côté imbécile heureux qui croit encore à la vierge.
des fois c’est mieux, il se laisse tirer l’oreille voire plus rarement les deux. On en parle un peu dans les pages du Midi-libre, quelques lignes dans Sud-ouest, un post insipide et/ou raccoleur dans Mundogato.
c’est juste attendrissant un duende qui rigole quand on lui chatouille la plante des arpions et qui s’étire, les yeux pleins de lagagnous.
cette année par contre Morante lui a tiré sur la queue et ça, le duende, ce pervers, il adore !
alors forcément la dithyrambe a mis en ébullition la presse qui fabrique et exploite les icônes sans vergogne. on lit des trucs comme quoi il fallait être là pour vivre l’Histoire et qu’ainsi ceux qui n’y étaient pas s’en mordront les couilles pendant des lustres. on fait la nique, quoi !
à Vic certains perçoivent ces laudes malgré le fracas des armes et du pousse-rapière. mais évidemment , eux, ils entendent « nananananère » type cour de récré de maternelle.
" quoi, on est là dans nos pénates gasconnes à s’empoigner sur la caste des Flor de Jara de la veille et on nous surine avec cette…cette…sourdine angélique. les trophées, le coup de la chaise. Et non, on n y était pas non, ubiquité et nous ça fait deux, gros malin ( c’est ce qu’ils diront dans quelques jours, mois, années )."
 mais quand même, cette nîmoise symphonie habituellement un peu bourge et empesée, altière mais concon qui prend là, en deux coups de capotes d'un derviche né au bord du grand oued,  un tournant de sacre du printemps ( enfin, c’est ce qu’on veut faire croire aux gogos )...
tiens je finis mon verre sous l’auvent et je me délecte des coups de vent que soulève la prose des absents.
 ‘tain, c'est bon, fait un pelin moins chaud.
c’est parti :
et la chaise, ce bluff, c’était prémédité ! les gros titres,c’est l’effet loupe médiatique ! et le bicho, vous l’avez vu le bicho, hein, ben non, on l’a pas vu, jejejeje, et pour cause ! et dire qu’ici on s’envoie des trains ! La bataille du rail de rené Clément c’est la version électrique du père Noël à coustat ! quelle indécence ! quelle imposture ! et Aparicio en la UCI ! et les ocho litros de JT ! et les Palhas dans les corrales ! et les cuadri-moteurs - Repose In Peace ô Dubos Georges- de Las Ventas, de la gnognotte o what ? parlons de ce qui est important , por fa'.
bref, cachez ce sein que je ne saurais voir.
rebref :  Morante, comme les autres, torée, bien, un taureau, chèvre, dans une arène, del mozofeliz,en Mai 2010, comme chaque année, et, parce qu’il se trouve que dans le ronron habituel de Pentecôte il y a deux appendices auriculaires, un caudal et une chaise à la con mais qui fait honneur à un très vieux très gitan très fantasque torero dont c’est l’anniversaire post-mortem, eh bien ça landernaute.
‘tain, n’importaouak.
‘ tain fait chaud.
’tain le Chidaine est KO.
‘tain et les ostrogoths de campoyruedo qui doivent signer à tire-larigot leur ‘tain de bouquin alors que j’attends encore une réponse de leur éditeur, pas grand-chose, ‘tain , juste un mot, Monsieur Bruno.
fait chaud, ‘tain.




mercredi 19 mai 2010

Oasis Saltillo



tout se vaut.
un triomphe à Muchamiel et une déroute à Madrid. un borrego gracié au milieu des pipas, des chips goût bacon et un toro con cuajo cinq herbes et du moteur, qui fait sauter le verrou de la - Maître vidal dixit - acorazada de picar .
des types - oui, des types ! - viennent fouler l'albero le plus sacré pour nous autres, Las Ventas del Espiritu Santo, et ils tombent les mêmes niaiseries comme à gravelotte au micro d'une télé qui ne respecte plus rien sauf son audience, c'est à dire son fric et ses annonceurs, et son auto-satisfaction outrecuidante.
le public de la catedra semble sans boussole. viennent les figuras et leurs habitus paraissent tissés de massepain plus que cousus d'or.


les taureaux passent, personne n'applaudit ni n'aboie. on s'embourgeoise. San Isidro n'est plus qu'un défilé de prises de vue de beautés souriantes jusqu'à la nausée où tout rutile mais où rien ne brille. ce sont, paraît-il , les enchantements. pauvres de nous.
et puis Doña Dolores. et puis Don Jose Joaquin. de cette dernière novillada excitante je vous livre la reseña signée par notre amie La condesa de Estraza dans son " De pezon a rabo ".
qui écrit encore comme cela ? c'est à dire avec cette plume tellurique fichée dans une langue aux images aériennes ? plus grand monde...
avancez donc un peu pour voir .



Sobre la novillada de Saltillo

Cuando la plaza de toros de Madrid vive un acontecimiento extraordinario, y la novillada de ayer lo fue porque pasarán años y los presentes estaremos hablando de ella hasta convertirla en anécdota, al día siguiente la afición padece como una especie de resaca colectiva y está de un humor imprevisible, de perros casi, que suele pagar con los de abajo.



Así se verá el festejo de hoy, la muy poco profesionalmente encajada corrida inmediata de El Puerto de Loren, siempre en el filo, tras la garantía de raza que trae consigo lo de Moreno Silva, toros charros de la charrería lígrima para El Cid, Castella le Coq y Rubén Pinar, tres toreros de ferias, que no figuras.


También el personal venteño, en bloque, cuando presencia un acontecimiento extraordinario desvaría mucho y son tantas como testigos las versiones que circulan acerca de lo ocurrido, las cuales -tópicos de los aficionados tópicos aparte- vienen a enriquecer lo vivido por cada cual en la inolvidable tarde.




Pertenezco al grupo de los que consideran la novillada de Saltillo de José Joaquín una extraordinaria novillada, me gustaron todos, los bravos y los mansos, y otra tarde eché de menos a toreros ante ella y no a tres mantas con coleta negados para la profesión a la que aspiran, y eso que la que firma así mismo pertenece al grupo de los que jamás se han cebado con la novillería. Novilleros hoy en manos de auténticos capos, unos cuantos muchachos atolondrados que se creen que venir a Madrid es pasaportar a la "tora" haciendo contorsiones en despegada y arrítmica danza, como si Las Ventas fuera un gache de talaqueras.


Me encantó la novillada, ya digo. Extraordinariamente bien presentada y criada, degollada como le corresponde familiarmente, fina de cabos, esos toros de pata de cabra con pezuña mínima, pezuñas de toros de los que no se caen. El matamoscas del rabo como una hélice y los países bajos abundantes, duros y macizos como las pelotas que los boxeadores utilizan para calentar, lo cual dice mucho, químicamente hablando, de su criador.


La novillada, que vendió su vida cara, no se comía sin embargo a nadie, ni se emplazó ni esperaba al hombre reservona, ni pegaba hachazos ni tornillazos, simplemente pedía toreros dispuestos a pisarle los terrenos con capacidad para disimular el miedo, que cundía, mientras los animales se hacían los dueños del ruedo e imponían su ley hasta la muerte.



 Tras traicioneras puñaladas en las barrigas bravas, dos se fueron vivos a los corrales, que con el del día anterior de Emilio de Justo suman tres toros con los que sus matadores no pudieron, en veinticuatro horas escasas y en plena feria de San Isidro.


Y la gente salía de la plaza intentando recordar cuándo fue la última vez que en la Monumental de Madrid había ocurrido algo parecido, dos toros vivos al corral en una sola tarde, con otro la tarde anterior, y José Luis Suárez-Guanes era breado por tirios y troyanos que le estrujaron la memoria.




Y ocurrió, claro que ocurrió y muchos fuimos testigos, que tres toros se fueron vivos, no en dos festejos, sino en el mismo. Fue el 12 de julio de 1987 con Antoñete, Curro Romero y Rafael de Paula en un cartel ¡de verano! y toros del Marqués de Albayda. Antoñete mató a los dos suyos a trancas y barrancas pues en uno de ellos escuchó dos avisos y a punto estuvo de caer el tercero, Curro Romero se dejó uno vivo y con el otro acabó como pudo, que no es poco, y Rafael de Paula no mató a ninguno de los dos. A su primero por la lógica impotencia de un genio frente a un búfalo y al segundo porque no le dio la real gana de darle ni uno. No es que no le diera ni uno bueno, es que no le dio ni uno ni con el capote ni con la muleta: ni uno. Que no se acercó al toro, vamos, que dejó Rafael que pasaran los tiempos reglamentarios refugiado en las tablas de los terrenos del 7 pues Rafael sabe mucho de terrenos benignos, el 7 le respetó y allí no pió nadie ni mueca alguna se hizo contra el gitano, y minutos después salieron los tres chamanes a almohadillazos que caían por los alrededores de la puerta de cuadrillas en racimos como las uvas, mientras la gente bramaba.


Ninguna de las dos tardes me aburrí y ambas las recordaré mientras viva. Con una diferencia, en la tarde de ayer yo no he visto correr jamás en una plaza de toros a tantos tíos a la vez, tirándose de cabeza al callejón, tíos en la flor de la vida como Paco Chaves, Miguel Hidalgo y Antonio Rosales, más los peones, se entiende que con ansias de hacer carrera en el toreo tanto unos como otros.

 En la corrida de Alfonso Albayda, y eso que estamos hablando de tres cincuentones pasados de todo y con los huesos hechos puré de volteretas mil, no corrió ni uno de los tres inolvidables maestros, ni uno, ni una carrera que recordar se pueda en toda la tarde aquella.



que les postulants au débroussaillage linguistique de la langue des ibères m'excusent, je ne me lancerai pas dans une traduction. il y a une tessiture des mots, un fumet aussi qui doivent rester tapis dans l'ombre et ne surtout, surtout, rien avoir à faire avec cette maladie contemporaine de la transparence.
lisons et relisons dans le jus.
il y a là cette truculence de l'influence " rayana " ( se dit de qui a balbutié puis appris à "toréer" avec les mots dans cette bande de terre collée à la raya, la frontière hispano-portugaise ) et l'héritage de tout un contingent de savoirs taurins frotté aux tertulias les plus coriaces comme les plus lettrées c'est à dire l'antithèse du palco des m'as-tu -vu.
chapeau , Condesa. enhorabuena señor ganadero.
si vous voulez savourez un résumé de cette course de visu, il faut aller .


nb : photo de Gorka Lejarcegi, Manon, Nestor Botta et Nepthys.
on reconnaît sans mal le rond de Las Ventas et les  " toros de pata de cabra con pezuña mínima " et leur mayoral ( saluant pour une autre course, où on voit l'aficion effectivement sans sextant se détourner de la quête de la caste, misère ! ) . le reste des illustrations provient du Museo del desierto de la ville de  Saltillo, nom éponyme de l' origine génétique des Moreno de Silva et de toute la cabaña brava du Mexique. la dernière montre  un monument, una cruz, sise aux portes de cette même métropole. quant au Monsieur sous le chapeau qui essuie une larme en souvenir , aussi , du 12 Juillet 1987 et de bien d'autres , tout le monde l'aura reconnu.

jeudi 13 mai 2010

Picasso y Arias, pasion por los toros


En el museo taurino de Las Ventas, sala " Antoñete ", hoy se inaugura la expo " Picasso y Arias, pasion por los toros".
yo no estaré y por eso me remito a lo que escribe el comisario del acontecimiento, Carlos Abella, pinchando aqui .

pero estaran  Pedro, el alma de su hermano, y pasaran seguro Carmen, Angel y muchos otros. Por corazon y sol de la amistad.

lundi 10 mai 2010

Como el pan y el oro



" El ring es un hombre solo. El boxeador es un hombre solo. El ring es un cuadrado blanco, marcado por la sangre, el sudor, el agua, el polvo y la resina donde se representa el drama. Sangre, sudor, lagrimas.. Exitos raros y fracasos frecuentes. Una toalla vuela como una paloma derribada por un disparo."

Eduardo Arroyo



"...simple y puro , como el pan y el oro."

Ernest Hemingway ( à propos de Kid Tunero )



"...promène à travers le monde un numéro qui permette de voir le spectacle de ta force fragile. La compétition est peu de choses comparée aux trésors de ta danse terrible."

Jean Cocteau ( carte adressée à Panama Al Brown )



Joselillo ramassé par la douleur des Dolores
comme Cravan
Arthur
cueilli par la corne du gant
de Jack Johnson
au premier assaut
en la Monumental de Barcelona
el 23 de Abril
1916

Rafaelillo
fragile
et têtue sardine
baignant sa muleta dans l'huile 
de l'allonge d' Al Brown

ay ! ! !
tu toreria
Fernando
est un langage des signes
dans lequel s' enmurent les ombres
de la misère muette d' Eugène Criqui

je n'étais pas à Madrid, Las ventas del Espiritu Santo un dimanche de Mai, mais il me semble avoir vu ce qui s'y est tramé en arpentant quelques jours avant la Sala del Museo de Las Francesas , Valladolid , expo " boxeo y literatura" , autour de l'oeuvre et les objets fétiches rassemblés par Eduardo Arroyo dans sa quête d'amateur du noble art. on sort de là et nos yeux pleurent du cuir et les gongs fêlent nos têtes. presque comme une émotion d' Aguirres balancée en uppercut au menton.