vendredi 28 décembre 2012

Question palpitante


"Ce qui nous reste est ce qui ne nous reste pas" dit le vers de Calderon, que nous avons naguère rappelé comme une définition suprême(...)de l'art baroque espagnol en général. Particulièrement en littérature, en poésie. Cette évasive sensation, comme celle du toreo, ni vue ni connue ( l'art abracadabrant ), celle du chant profond et de l'arpège cadencé de la guitare - ainsi que de la danse andalouse - (...) nous laisse (...) sans elle et sans rien. Et on ne peut faire autrement que de (la) trouver très baroque, dans son exhaustive simplicité, dénudé(e) , dépouillé(e) de rhétoriques superflues, et de la sorte fin(e), aiguisé(e), agile.. *

in José Bergamin "Le toreo, question palpitante" (Editions Les fondeurs de briques/ Traduction Yves Roullière)

* Bergamin s'exprime à propos d'un livre de Daniel Tapia Bolivar, j'ai donc du adapter la citation , d'où le passage au féminin.

Nb : Ce livre est à mettre, absolument, entre nos doigts encore gluants des restes de dinde. Il y a chair d'homme, là. Son titre affirme d'ailleurs cette insolence sensible qu'on peinerait à trouver dans n'importe quel opuscule faisant pompeuse allusion à la philosophie -si vous voyez ce que je veux dire... : "Le toreo, question palpitante" !
Nb 2 :  A la sortie du livre chez les Fondeurs, Jacques Durand écrivit, comme à son habitude, une belle recension profitant au passage de livrer quelques anecdotes concernant l'écrivain et le citoyen que fut Bergamin. On peut y avoir accès en taquinant le bouvillon virtuel.

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lundi 24 décembre 2012

J'vous ai mis ça au pied du sapin



Aragon Aragon, une envie d'Aragon.
30 Noëls sans.
C'est pas qu'un peu.
"C'est quand l'ombre m'emplit amère
Que je retrouve ce vin doux
Et Valence du bord de mer
L'étole d'os sur Cordoue"
La Morelli trémolote.
Pas grave,
"Il m'arrive parfois d'Espagne
Une musique de jasmin"
et tout le reste pfffff,
Soyeux Noël.

vendredi 2 novembre 2012

Vous faîtes quoi dans les neuf prochains jours ?


Voilà, c'est reparti pour un tour. Cela fait 28 ans que la chaloupe Jeune Aficion tire des bords depuis Saint-Sever pour atteindre Novembre.
Novembre et sa semaine taurine, "Arte y toros" plus exactement comme le proclame fièrement quelques pulls rouge pétard confectionnés il y a de cela quelques années maintenant et agrémentés du logo et du slogan idoines. Des pulls ? ah c'est vrai qu'on est loin des fines liquettes griffées des ferias de standing. C'est qu'il fait froid en Novembre ! Ce n'est pas l'aficion en bermudas et chanclas qui embarque pour le cap de Gascogne notre Cythère à nous, l' "aficion de peu" au sens sublime de Pierre Sansot, qui aurait aurait su, QEPD, l'exprimer mieux que moi. Mais je crois que vous me comprenez...


Cette année pas de Flamenco. La faja de la crise serre les budgets. Mais Samedi 10 le grupillo "Keko Raton" de Coria del Rio pointera ses accords dans le sens, débridé, de la juerga alors ne nous plaignons pas.
Sinon , que du trad', du sur mesure, du bel ouvrage monté tout au long d'une année et qui permettra d'allier Morante, Chinito et Julien Lescarret en terna dissociée en terme de chronologie, voire même par procuration ( de l'image cinématographique ) pour l'homme de La Puebla, mais totalement inédite pour le public qui viendra la voir, dans sa manière d'appréhender le paseo : en film donc pour Jose Antonio, en confidences et souvenirs pour Lucien et en approche picto-musicale pour le landais. Et comme dans toute bonne corrida il faut des cuadrillas à la hauteur il y aura  le cinéaste Ander Duque pour capter les ellipses et la plénitude de Morante, Jacques Maigne -le comparse d'un autre Jacques, Durand celui-là, avec qui il écrivit "Guadalquivir" et "L'habit de Lumières" ( pour écrire ainsi deux coeurs valent mieux que quatre mains)- pour "bréguer" en compagnie de Lucien Orlewski ( il faut l'entendre raconter, ou le lire dans sa bio éditée par Atelier Baie, comment son apoderado parvint à"l'enquiller" pour une novillada de San Isidro - époque Jardon - c'est picaresque) et enfin Bruno Grangé Cassou (plasticien) et David Passicos (musicien) aux banderilles artistiques avec Lescarret pour une "alchimie de saveurs et de talents" promet l'affiche.
En préambule de la "conférence" du Mardi 6 on pourra se délecter de la prose endiablée d'Olivier Deck, qu'ici aussi on  ne présente plus, qui sera là avec le club de lecture de St Sever. Que bien !



Mais la vedette cette année c'est un coiffeur. Un barbier très exactement. Celui de Pablo Picasso, Eugenio Arias. J'ai déjà narré, ici même, la trajectoire d'amitié qui unissait les deux hommes. Le fils d'Eugène, Pedro dont les lecteurs du blog connaissent l'existence, a accepté que quelques pièces jamais vues en France puissent être exposées au regard des curieux, des habitués ou des impétrants de la semaine taurine. Ce sera au caveau du cloître des Jacobins, exceptionnellement réouvert pour l'occasion. Attention à la tête en descendant, mais c'est simple et beau. Gracias Don Pedro.
La grande expo annuelle sous la coque de la grande salle "toro Expo" n' y a pas perdu ses droits, au contraire : 8 artistes présenteront leurs travaux en cours , escortés des encres du regretté Jean-Jacques Baylac.


Bon, il y aura des taureaux quand même ? maugréent les aficionados obtus ( je plaisante, tout doux, tout doux...). Ben ouais. Tu croyais qu'on allait lâcher le morceau ? Non, au contraire, dans l'ordre d'idées qui taraudent la peña depuis quelques années maintenant c'est à une journée placée sous le signe des encastes au grand pedigree mais à la santé fragile, parce que la "juanpedrite" ça se chope sans qu'on n'y prenne garde, du campo charro que nous aurons droit : Pilar Poblacion, Castillejo de Huebra, Miguel Zaballos et, plus classique, Adelaïda Rodriguez. En festival les premiers, avec dans la brega Varin, Nazare ( me tarde de le voir el gitano honrao) et Dieguez. En sans piquée les autres pour un mano a mano Soler/ "Juanito".
Pour parler de tout ce monde à cornes, des éleveurs et un des "The specialists" de l'élevage du taureau de combat, Thomas Thuries, le samedi précédent cette journée du 11 Novembre.
Des "bious", vous en voulez encore ? Il y  aura aussi de la vache sans cordes et des coursayres dès demain aux arènes définitivement baptisées Henri Capdeville, dont la moustache doit se friser de bonheur là-haut à voir un si alléchant programme. A Vos, Maître.


Bon, je crois que je n'ai rien oublié...siiiiiii, et justement "Mitou" ne m'aurait pas pardonné de passer ces aspects du programme sous silence : tout d'abord ce sont les 80 ans des arènes de Morlanne et une expo retrace leur histoire et ensuite il y aura agapes et rondes de vinos à toute heure du jour et de la nuit, agrémentées de bonne musique aux "Burladeros", le local de la PJA. Salud y libertad !

Bonne semaine à nous, à vous, à tous quoi.

Nb : ah oui ! l'affiche est signée Mathieu Sodore. Mais ça, tout le monde le sait depuis 28 ans.

mardi 11 septembre 2012

Courzyvite, courzyvite


On dirait une accroche à la Yvon Audouard : " Librairie Teissier" ( spécialisée en ésotorisme certainement, attention livres sur écoute, lecteurs du 3° Décan fuyez ! ) / "11 rue Régale" ( "La rue du boxon de Nîmes sioûplait ?" " Ben rue Régale , bonhomme ") / " Tinto y aceitunas " ( même en Corée du Nord les vernissages font plus cossu, oui, mais ça sonne espingouin )...Pourtant je crois que si vous êtes dans le coin il faudrait y aller parce que " Ya portrait, Portrazo même, non ? ". Et si tout est de ce tonneau...
C'est Delon, et dans le Delon tout n'est pas bon - heureusement- mais rien n'est sans passion.
Sinon on peut commander un catalogue tiré à 40 exemplaires...pour en savoir plus cliquez là :
http://photosmotstoros.blogspot.fr/2012/09/jme-la-pete-grave.html


Sans faute non plus...courez aux deux endroits où seront exposées les transcendantales photos de Cazalis Carlos. De surcroît, sachez qu' à La Marmite on se restaure fort bien et on y boit de l' Elian Da Ros par exemple. Ensuite, rue Godin, Pfifferling  le magicien de L'Anglore , proposera un Rosé de José. le jeu de mots vaut ce qu'il vaut mais la chopine doit, elle, mériter son pesant de pur raisin.
Des taureaux, des toreros, du vin, des olives, des photos, de la bonne chère, des amis...profitons tant que tout ceci est encore constitutionnel.

samedi 8 septembre 2012

Ya estoy en Jeré donde se comen las papas enteras

Ca commence pas mal pas mal
à l'espagnole
Une petite clé dorée arrive sur un coussin affreux tenu à bout de bras par un loufiat rondelet se frayant un passage entre les invités
tout le monde au garde-à-vous
Paula prend l'ustensile et ouvre la boîte de Pandore
C'est parti

D'abord il faudrait des sièges
pour qui pour qui
Pour ces dames, ces dames là au fond , debout, je suis le seul à ne pas voir au travers ou quoi ? sont pas translucides pourtant.

Dans le in/in brou/brou
Ils apparaissent
ces fauteuils bleus capitonnés pour augustes fondements de parador's VIP
Rafael les a convoqués, "convocatoria" il le dit
pour qu'ils puissent accueillir les fesses qui doivent se serrer devant tant de regards tournées vers elles, elles les danseuses épouvantaillées en peluches sévillanes, on les avait laissées derrière , elles doivent danser après, pendant le gros dîner, elles ont voulu voir le Maestro, ce gros monsieur pas rasérasé, il est sublime il les invite personne n'y avait pensé on va pas faire se vautrer le petit personnel non mais
Ah elles ont vu
et entendu...

Bueno
poum
les mains tapent un peu sourdement le rebord de la table de séance
si je suis venu c'est parce que j'ai voulu
pas parce qu'on me siffle comme un chien et j'accours
ça jamais
Ni toi chef du Parador decorum
Ni toi
Mairesse toutou des adjoints
qui croit qu'elle commande
Parce que c'est moi
que les gens viennent voir
peu nombreux, c'est un fait mais
Bueno
poum
Ah le peintre
le peintre
Que si Dieu te prête vie
au moins qu'il te reste du temps pour apprendre
à peindre
à peindre bordel de cul
Là c'est des fotografias, de la repro qui surfe sur le concept qu'on ne trouve qu'en partie dans la sphère des taureaux : le peintre taurin, c'est comme les marines du port de Capbreton mais c'est plus cher et plus chiant.
Vd no es pintor
première vérité,
Et de ce livre je ne veux même pas en parler
rien que le titre et ça y est, je ne veux pas en parler
On ne déguerpit pas
on n'est pas acclamé
on est dans l'extase
et le bruit est à l'intérieur de soi, bronca torera, si seño'
Alors ce titre pervertit ce livre, la editorial muy mal d'avoir essayé d'enfiler ça par les trous de l'intellect diafoireux
Mon fils pardon mais c'est comme ça
c'est comme ça
Je suis venu pour ça , vous dire ça
et pour ça :
la convocation
Je plie la lettre en 4 , en 8, en 12 si je pouvais je le ferais
la clé en toc je vous la laisse
d'abord rien ne va  plus et tout est faux
je vais rentrer
parce qu'à Jerez
c'est là  où on mange les patates entières
Et voilà.

Quelques rires contraints effritent la pâte de stupéfaction montée dans les pognes du silence du petit nombre venu voir Paula , et comment va-t-il , il a encore pris du poids, c'est bien de lui donner en premier à lui la clé de Ronda, il pourra peut-être en tirer profit, il a des ennuis financiers, toujours, toujours...les gitans...ouais, les gitans, ouais t'as raison

Il a dit pas d'espantada
il prends sa canne, son baston de mando
se lève
regarde
et se retire
La caméra ne le zoome pas, on le voit passer entre deux piliers trois plantes vertes
chacun reprend son rôle
Personne n'a remarqué qu'il se barre avec la serviette de toilette du Parador de Ronda autour des épaules ça doit valoir au moins cinq biftons de cinq à la tienda de l'hôtel...
 "Sacred monster" aurait dit Orzon Güe,
Monstre sacré,
cosas de Rafaé.

Nb1 : c'est pas le buzz c'est The video de l'année.





samedi 1 septembre 2012

Lettre à soif ( A la vuelta con Alberti )



Au Puerto Santa Maria, les rues se croisent à angles droits en longs corridors où le soleil fond sur les murs. Les caves dynastiques des faiseurs de vins salés et de liqueurs anglaises ont aujourd'hui la lèpre craquelée des splendeurs anciennes. Osborne, 501, Gutierrez-Colosia, Terry, Grant...se visitent derrière le cordobes et le pas d'un montreur de tonneaux comme autant de singes en bois cerclé, dans l'atmosphère folkloriste d'un roulement de castagnettes, hembra y macho. De la séduction bien organisée, aux mollets lisses dépassant pile-poil de la jupe à ronds de lune. Modernisme et tradition préfabriqués.

Il y a pourtant , embastillée calle Zarza, un lieu où affleurent encore les sirènes et même les fantômes un peu effrayants de la bodega véritable. Le sol est imparfait, les affiches encroûtées. Un solitaire, dignement éméché, s'est adossé près du cartel où les prix sont écrits à la craie et regarde la main du tenancier qui ouvre et ferme le baril où dorment les élixirs. La vapeur de moût presque cuit barbote nos sens. Elle reste sur la peau même quand on la lèche une fois ressorti. Au fond , un catavino bien juteux de manzanilla à la main, on butte sur la pénombre, un grillage surveille la maturation dans le chais profond... c'est là que la capataz "peigne le vin" nous apprend-on. Par Bacchus ! que c'est beau et mystérieux. On y boit aussi de la bière glacée, quelquefois on s'y délecte de délicieuses berzas lourdes de chicharos con habas. On voudrait être né là, avoir passé sa jeunesse les yeux et le nez dans la houle des buveurs et des négociants, dans le run run des tertulias autour des barriques renversées, sous les auspices d'une fraîcheur abritée par les toits si hauts quand on revient de la pêche aux anémones de mer, les ortiguillas. Et on aimerait y finir ses jours, un dernier soupir dans l'éclat d'un bouchon qu'on décalotte, sa vie accomplie en mille brisures de paradis perdu que le retour au chais de l'enfance rassemble.


Passe un ange, avec une casquette et une chemise de marinier. Il vole entre les jambes des habitués et des touristes égarés. Une voix lui court après : "Rafael ! Rafael !". C'est lui, Alberti, le grand poète politique de l'Espagne meurtrie, né ici au Puerto. Il pêche encore son âme avec les cannes de son utopie. Bientôt il devra renoncer, arraché à sa mer par les tremblements qui s'annoncent et qui le conduiront à l'exil. Pourtant il retrouvera ses bords d'Atlantique et ses vagues mourantes à l'âge où les cheveux eux aussi se chargeront d'écumes.



Peut-être a-t-il alors, Rafael Alberti au soir de sa vie, franchi le seuil d'une Bodega identique à celle d'Obregon, Calle Zarza, pour y réciter de sa voix pacifiée ce morceau de poème écrit à 25 ans : 

"La flor del vino, muerta en los toneles,
sin haber visto nunca la mar, la nieve.

La flor del vino, sin probar el té,
sin haber visto nunca un piano de cola.

Cuatro arrumbadores encalan los barriles.
Los vinos dulces, llorando, se embarcan a deshora.

La flor del vino blanco, sin haber visto el mar, muerta.
Las penumbras se beben el aceite y un àngel la cera.

He aqui paso a paso toda mi larga historia.
Guardadme el secreto, aceitunas, abejas."

(extrait de "El angel de las bodegas" in "Sobre los angeles")

Si c'est le cas, il est certainement reparti réconforté, avec sous le bras, une quille de cette Manzanilla...



...coulée directement de la bota, l'étiquette collée en un tournemain par un jeune portuense. Lequel s'est demandé qui pouvait bien être cet abuelo marmonnant dans la cour de derrière, entre les vieux tonneaux.

A tod@s, Salud y Libertad.

Nb : Ce texte a d'abord été écrit pour le blog "La solitude du chorizo" auquel j'ai l'honneur de collaborer et qui est tenu de main de maître par Eugénie (cf colonne de droite). Ses recettes et sa connaissance du vin et des vignerons qu'on débusque -à rebours du ronron imposé par la GD, les Nicolas et autres sempiternels vendeurs de vins en rond - font merveille.

mercredi 1 août 2012

" Caí ", tacita de plata



Al toque, Luis Habichuela. Los comparses : Fernando Quiñones ( como goza este tío cada vez que se arranca El Flecha ) y el cantaor Chaqueton que tenia su peña que tanto amaba yo, calle Legazpi. El "pellizco" c'est maintenant ( un chiste frances amig@s relacionado con nuestro nuevo presidente ). Gracias Angel y Alfredo por las direcciones y las recomendaciones. Volando voyyyyyyyy...

mardi 31 juillet 2012

Aubais


L'affiche, superbe je trouve, est de Claude Viallat.
On y sera. On y sera parce que Chinito, Varin et Andaluz sont dans nos panthéons. Parce que Piles je ne l'ai jamais vu devant une paire de cornes et ça s'ajoutera au panthéon. Parce qu'il y aura soutien à Durand *. Parce que son vieux complice , l'autre Jacques , Monsieur Maigne y sera aussi. Parce que la performance musicale je demande à voir et à entendre. Parce que Bruno et  l'Atelier Baie ( et qu'accessoirement je le précise il m'édite et j'en suis fier ) et parce qu'Aubais c'est Beau.

* Tiens d'ailleurs l'autre jour au Moun, tous à pleurer, ses confrères, sur la disparition de sa page taurine dans Libé. Et que les méchants bobos de Paris et que nous on est fier de nos racines et que...pas un mot sur la renaissance de la chronique par envoi électronique ou papier. Pour enterrer et oraisonner du monde. Pour la résurrection personne. J'opte pour un oubli mais quand même ( Je  n'ai pas demandé, c'est vrai je l'avoue j'ai fauté aussi,  la parole mais pour en placer une avec Blain et Zocato, faut se lever tôt si tu veux simplement oser "fu " ou "fa". Sans rancune les gars ).

dimanche 29 juillet 2012

Cinquième poignée...foxée et entière



Mon Fixou,


Ecoute , cette lettre, elle va s'arranquer bizarrement, mais tu me connais , après ça s'arrange. 


J'ai encore rêvé d'elle...
J'ai mal dormi.
Réveille-toiaaaaaaa !!!
Il était une fois le Plumaçon. On n'est plus que deux, sagement assis au dernier rang des tendidos. Tout le monde est parti boire des "cop". C'est fini Madeleine. C'est pour ça qu'on n'est plus que deux. Lui a 7, 8 ans , cet âge où il est encore acceptable de s'exclamer "C'est pas bon", après on te demandera de dire "Je n'aime pas". 
Moi : "Tu veux faire quoi plus tard, quand tu seras grand ?"
Lui : "moi je veux faire Fernando Robleño !"
Ca remue dans le sac. Ah oui, le quatre heures. Mais pourquoi diable le goûter s'impatiente ? 
Ouvrir le baluchon.
Je  m'apprête à donner à manger au gamin. Je fouille, où l'ai-je fourré ? Elle est là , portion  enveloppée dans un traje argenté, la faja rouge, avec son odeur un peu écoeurante.
"Et moi ?"
"Quoi, toi ?" 
"Moi, plus tard je veux faire Escolar Gil "
Ah on a l'air fin, v'là La Vache Qui Rit qui se met à jacter maintenant. Qu'à cela ne tienne, je tends sa pitance au minot en lui soufflant :
"Tiens,attrape ça nene, vous devriez vous entendre ".


Ludo, LU-do,...LUDO putain de bordel de merde , réveille-toiaaaaaa !!!


Ah, ce n'était qu'un rêve. Ouille ! le casque à pointe ! Faut dire que la veille, dans le prolongement de notre hommage au Portugal s'est glissée  une flaque, un boudigot de Quinta Da Noval.
Pas grave, hay que aguanta' picha !


Midi, repas, Charlie, Mathieu et une étoile rousse.


Montée aux arènes "entonao" comme ils disent. Génial, Luc est là. J'aime bien voir des courses avec Luc.


Pendant les deux premiers cuatreños, on devise. C'est un peu flasquounet, on dirait de l'ours en guimauve croisé avec du sperme de baleine.
" De La Vache qui Rit " me glisse Luc.
Voilà, c'est ça, de "La Vaca Que Rie". J'aime bien voir des courses avec Luc. Je ne m'endors jamais.
Bon, il y a des tontons quand même.


Sort "Tartanero"..."Tartanero" ! Sangre flamenca nunca da mas que una vuelta ! 
Luc me regarde, interloqué. Je chantonne :
"Un lunes por la mañana 
los picaros tartaneros 
les robaron las manzanas 
a los pobres arrieros 
que venían de Totana."

Cartagenera,Totanera,"El Alpargartero" le rouge, Don Antonio Chacon,  Morente, Camaron...Tout ça danse dans le ciboulot.
Et en piste Julien et ses hommes.
D'aucuns diraient que c'est une brigade du terroir, un assortiment folkloriste, genre "on joue à la maison", mais d'aucuns croient que la Cartagenera est juste un chant provincial. Malheureux ! La Cartagenera est aussi grande que la Seguiriya ! Y Arsa y Toma, ainsi le prouvent Morenito et Manolo, que pares messieurs !
Il faut être de hauteur de vue avec ce troisième Escolar. "Tartanero" vient noblement mais avec répondant. Ou tu te trompes ou tu me trompes. Il dit. Ne te trompe pas, Julien. Je pense. 
C'est fait, le pas est passé. Les séries appuyées. Les remates longs et vraiment libérateurs. 
Julien prouve. Il vient de lancer la course.
 Le Plumaçon approuve.Une oreille. 


Soudain un souvenir. 
Un dernier jour de Madeleine aussi. 
Rincon/Ortega Cano et des Maria Luisa. Historique. Mais qui lança la course ? Varin, Patrick, l'outsider venu en remplacement de je ne me rappelle plus qui.Varin premier mentor de Jules. Comme quoi, la boucle...Mais Patrick avait pris un tampon. "Un buffet dans la poire" avait dit Olivier. Espérons que la boucle...


Vient "Mirlito". Pas du style à réciter des vers. Coriace. Mais en face se dresse un Curiace : Fernando Robleño façonne le joug qu'il veut passer à "Mirlito". C'est passionnant. Très fort. Ca sent l'animal jusqu' au faîte des travées. Robleño tient bon."Mirlito" tombe dans la clameur. Les bons et loyaux services de Fernando , de Céret à Orthez, sont cousus à l'oreille qu'il trimbale, ses yeux d'un lagon heureux, vaya semanita, je vais pouvoir me reposer un peu.


"Canario" débarque, déferle, décalque. Long comme une traînière de Motriko. Le hocico sa proue, le bout du rabo sa poupe. Avec un fil électrique tendu entre les deux. Sur une amenée au cheval de Javier Castaño c'est le strike. L'air du Plumaçon sent le "hule", la toile cirée des infirmeries d'autrefois.On emporte le torero. "Canario" n' a rien d'un sansonnet de compagnie. Il poursuit tout. Et tout le monde à la barrière. Plus carnassier que luzernovore. Incroyable. La pelea aux piques dit bien que, cette fête, "si no es brava , no es fiesta". 5 envolées 5. Guisando mugit là-bas loin.


Robleño , tout à l'heure vidé mais la plénitude dans la lymphe, n'y croit pas. Reprendre les trastos
Coño !
Il y  a un de ces "run run". Il s'avance. Que dis-je ! Ils s'avancent.
Ce qui survient alors est hors du récit. Luc bondit à chaque fois que le petit canard se retourne. Le torero cherche la boussole, la bougie, un antidote, le fil à plomb et un atelier de déminage et trouve. Il cadre l'animal et bascule l'épée en avant, le coeur au milieu, dans un silence étoffé par le bruit des doigts qui se frottent à nos yeux.
" En lo alto" la lame, dans le haut.
 "Canario" ne veut pas, ne peut plus, mais ne veut pas. Robleño l'accompagne, tente de le passer Ad Patres avec le descabello, épuise ses dernières forces. Le taureau, ce mythe, tombe dans le fracas divin. Un cratère où bouillonne mille sensations, voilà ce qu'est devenue notre arène. Le lait des mouchoirs monte, déborde. Un trophée après dix coups de descabellosLa corrida est grande et unique. 
Sur la vuelta même les "torerotorero" sin compas des ignorants nous font rire. "tO/rE/RO//tO/rE/RO" messieurs-dames, s'il vous plaît, du goût jusqu'au bout avec un maestro. Palsambleu.


On croit que c'est fini. Nenni.
 Galope "Cedido II"... "qui n'est pas de troisième main" plaisante Luc. J'aime bien voir des courses avec Luc. 
Je le regarde,  je regarde à nouveau " Cedido" , je regarde Julien , de nouveau "Cedido" qui embarque le ulhan sans ciller,  Rafa qui se "desmontère"... Un coup d'oeil vers deux trois aficionosophes dont les yeux pétillent même à 50 mètres, oui, "Este es un toro de bandera".
Va falloir être aux noces, Don Julian. Et elles vont être belles.
La hauteur de Julien cette fois-ci après l'effort de tout à l'heure ? Celle de l'intelligence, du cran et de la folie aussi. Au début il manque une passe à chaque série, celle qui permet qu'ensuite on s'enracine les talons des zapatillas, on pose la barbilla sur le plastron. Celle où le corps semble aussi lourd que la charge du taureau. Parce que "Cedido" , juuuyyyy, " Cedido" !!! Si on ne le doute pas, c'est un flux de limaille. Et un reflux. 
Finalement, le maestro se hisse à côté du seigneur. Les derniers instants ne baissent pas d'intensité et Julien, celui que je voyais à nos côtés -te acuerdas Fixou ?- à peine dépassant de l'herbe mal fauchée de la Peña Jeune Aficion donnant ses premiers muletazos, Julien plaque d'un coup d'épée  le point final de cette tarde tel un Tostoï tauromache achevant l'ultime phrase de "Guerre et paix".


On s'embrasse. 
Je me répète encore "J'aime bien voir des courses avec Luc". 
Un peu plus bas, un enfant de 7 ou 8 ans, regarde partir Jules et Robleño sur les épaules des capitalistas de fortune. Il me semble qu'il voudrait être l'un deux. Peut-être le sera-t-il ? 
Je ne sais pas.
 En tout, hein Fixou, ce serait beau si c'était grâce à aujourd'hui.


Voilà mon Fixou. On a déjà fait des choses ensemble, une cape de retienta dans les pognes tous les deux. Toi, tu te bats fort. J'espère que ma lettre te permettra d' echarte una mano.
"Al alimon" et pour longtemps.
Bise.


Ludo


Nb ; Photo de Loïc Dequeir piquée à Sud-Ouest.

samedi 28 juillet 2012

Quatrième poignée...la mâche du robuste


Orthez, toujours.
"Paulita, wapo !" frénésie du gradin, le type pour sûr rendrait Ava  plus folle encore que Mario Cabre dans "Pandora ad the flying dutchman". Mais los "wapos" de vérité sont sur le sable et sur la péloche de nos rétines depuis quatre taureaux au moins. Ils sont de Veiga Teixeira, de Lusitanie venus, on dirait des gravures de mode, des modèles pour ateliers d'étudiants en arts visuels. Un, même deux, le troisième et le cinquième, mis en suerte avant la première puya se sont figés juste en face de nous...un frisson court de Lascaux au Pesqué. Quelle beauté. Que "wapos", si señor !


Comme s'ils voulaient montrer qu'en sus d'être splendides ils sont forts, les morlacos optent pour des charges hannibalesques contre les chevaux, avec un tant soit peu de coquetterie , tardant à gagner le peto, se laissant admirer, allez,  une demie-minute encore sous le sunlight avant de démarrer - à l'encuentro ils préfèrent le fracas, l'orage sec. Pas de longues poussées venus des âges du rein, plutôt une bombe artisanale d'anarchiste flamboyant mais vain. Epuisés par tant d'énergie catapultée sottement ils n'ont plus que leur morgue à proposer, leur décadence se délitant au fil de combats , on pourrait oser , de "vieux beaux". A l'exception du premier, genre flèche de Navajo dans un western Fordien. Mais attention, leurs peleas sont intéressantes de bout en bout. Pourquoi ?  La présence vous dis-je, qui en jette et qui pèse. Et puis, en allant les solliciter comme il convient, il y a quand même répliques et prises de vues de qualité à en tirer. Ce que font les metteurs en scène du jour : Robleño puits de courage et d'entrega, Paulita , plus marginal mais composant avec galbe canaille et Serafin Marin, long et parfois fin, instruit dans la lidia, un peu embarrassé mais au final, sincère je crois.

C'est terminé. Obrigao Portugal !
"Des légendes viennent du fond des siècles ensabler les rives.
Et lorsqu'à la bouche d'un puits nous allons
éprouver nos échos,
des eaux pures jaillissent,
dans une autre langue."
(Luisa Neto Jorge / Anthologie de la poésie portugaise contemporaine / Poésie Gallimard / 2003)

Retour vers le Moun, Mateo assoupi à mes côtés, je lèche mes doigts parce que le dernier goût du havane s'enroule à  ma peau. La Tour Moncade se baigne dans un crépuscule qui la déshabille. Je passe près des dernières lumières, leurs formes converties en taureaux des ombres. Demain sera un autre jour.


nb: Photo tirée du blog de David Bessières ,réalisée par Ch. Sirvins. A droite au fond, trois pied-Nickelés de l'Aficion, chapeau, gafas et cigarette. Au callejon !  Que poca vergüenza, claro, pero que bien se lo estan pasando. Pour toute réclamation, écrire à Xavier Klein. 

jeudi 26 juillet 2012

Troisième poignée...Loyale


Ce matin les yeux comme des gâteaux secs où on peut y lire "Hier j'ai fait des excès" avant de les ramollir dans du thé rouge. Vlam. Vroum. Portes et contact. 'Amonos.
Mathieu tourne sa cigarette dans sa bouche, moi le volant. Peu d'échanges. On laisse calmement s'épanouir la parole...dans nos têtes six taureaux de Fuente Ymbro boivent encore la Midouze 
toute entière 
et tambourinent dans notre dos. 
La route tire des cordeaux jusqu'à Orthez et enroule ses derniers kilomètres de bitume sur 4 dromadaires.
Apollinaire, courir le monde et l'admirer, voir des Toiros de Portugal
Mateo de Lisboa y yo, pauvre Pedro d'Alfaroubeira,je serre lâche la cravate aux petits pois 
que je passerai tout à l'heure.


Les roues à l'arrêt
frottent la borne 
descendre et au Pesqué !


Olivier nous attend, galure et allure, sourire au vent.
Café. Noir , aqueux, les taureaux seront blancs, minéreux. Dans les coulisses j'attends une ombre que je connais. Rafael apparaît, évêque d'argent , cara morena, les mandibules serrées.
 Juste à nos côtés, la novillada de Palha 
sourcille 
dans les prémices des chaleurs, dans les boîtes en métal. 
"Rafa, mon ami, toute la suerte du monde et au-delà."
Les toreros sont d'accord
on jouera le jeu
"como dios manda". 
Entrer dans la plaza
croiser les doigts en passant la grande porte
fort, le majeur sur l'index
longtemps, sur trois pas.


Les cuadrillas défilent, on hoche la tête
les grands mouchoirs roses
jaunes s'écaillent 
pris dans le jus du soleil
Tsoin...le  novillo vient y moucher sa sève et son poison.


Le premier est une strie de nuit qu'on passe autour des hanches
parade noire dans une suite de comètes.
Chacun fait sa part de travail
à chaque fois
trouve l'équilibre
la distance, la réunion.


Sur la peau des toreros poussent des cornes
sur le dos des animaux une carte de sang.
On tire le dernier au desolladero.
Bien Rafa, bien Ivan, bien Imanol, Manolo, Venturita et les autres...
le mayoral travesti en coq national salue les minotaures

reste dans l'air ce temps où on peut mourir
alors que l'on respire. 


mercredi 25 juillet 2012

Deuxième poignée...charnue

Vendredi. Premier jour des émotions.
Les Fuente Ymbro ont donné deux heures et demie à raconter, en  les étirant de l'essentiel à l'anecdote toujours placées sous le signe du sens de la fête sauvage, pour des années et des générations futures.

Pourquoi ? Parce que c'est simple une grande tarde de Toros.
Ca galope, ça remate, ça tient la corde des pulsations de l'arène et du souffle des toreros en poursuivant tous les leurres avec promptitude, solidité et la bouche fermée.Normal, tout ce qu'ils ont à dire est à l'intérieur, tout ce qui se trame, s'effectue et s'accomplit sur la sable, derrière les burladeros, dans le callejon et sur les gradins est centré sur lui, le Bos Ibericus, et son combat. Quelquefois cette situation  n'est tangible que sur une brega, une faena, une série de passes, une entrée a matar...Là, c'est dans leur totalité que peuvent enfin s'exaucer nos cristallisations.

Chacun s'échinera par la suite à trouver qu'Untel ne fut pas à la hauteur attendue, que tel animal possédait des qualités supérieures à tel autre, que - et là ce fut le cas - on est allé trop loin dans l'attribution des récompenses mais au final  le souvenir qui commence à étendre son épaisseur dans la bibliothèque de nos mémoires correspond à un état de grâce et de transe.

Que corridon señores envio el Señor Gallardo al Plumaçon. Gloire à "Jazmin" qui permit à Tejela de bâtir une faena où même son "desmayo" si affecté d'habitude trouva de la substance. Gloire à "Cazador" qui rencontra un David Mora suintant la faena de référence, précise, de haut-vol mais allant un poil a menos et achevée d'une épée "caida". Gloire à "Señoria", "Tomillo", "Impavido" et "Tramposo" le premier très bien compris par Fandiño lors d'une confrontation qui montra que l'homme d'Orduña n"avait pas l'intention de laisser passer sa chance y ole su racha !

Bref, on sortit de là essoré, balbutiant nos effervescences dans la folie du soleil qui passait sur les murs.
A  la nuit pendue débuterait la légende de ce 20 Juillet.

mardi 24 juillet 2012

Première poignée...des concombres


Bon, voilà , c'est fait. Comme pour une vieille batterie, un "movil" antédiluvien ou les piles d'un pacemaker fatigué trois jours de Toros ont suffi pour recharger une aficion chancelante, jamais acrimonieuse oh surtout pas ! mais dégonflée,  désenchantée, flasque, certes oui.
Et ce n'est pas le début de la feria montoise qui aurait pu lui rendre son érectilité.
"Celui-là il faut se le farcir" opine mon voisin de tendido alors que Morante, ay mi Morante, tente de se fâcher avec un animal un poil moins douceâtre que les autres. Oui, c'est ça : alors qu'on attend que les taureaux soient les piments de la fête et qu'en réalité ils ne sont que concombre  pour étal de grande distribution dans les faits ce sont les bipèdes qui leur fourrent tout un répertoire de muletazos incongrus pour nous faire croire qu'on est à la foire d'Espelette, au marché de Bobodioulasso*, eh bé , qu'ils se les mitonnent tout seuls leurs substituts. Pourtant, celui de La Puebla a certainement donné les derechazos les plus profonds, cadencés et chargés de la feria. Mais devant "ça", non. Zéro. Heureusement que le Bourgogne qui accompagnait le pressé de cochon noir au Richelieu était juteux à souhait, que la copa de chico-chica* chez Jean-Pierre glissait des ailes sous nos pas en nous rendant au Plum' et que coller des bises aux amis en début de Madeleine est toujours un rituel de standing.

Le lendemain, Margé.
Tout le monde ou presque aime les Margé. Pas moi. Je ne nie pas leur attractive plastique, encore que, je n'ignore pas qu'ils ont donné un certain jeu ou qu' en comparaison de la veille c'était Bergman Vs "La ferme célébrités" mais tout de même. Patapouf, patapouf, c'est ce qui me viendrait à l'esprit si je devais résumer l'affaire. Ponce fit  un effort. Hum, hum, je répète Ponce fit un effort. Voilà, ça c'est fait, ensuite Padilla continua son expédition de flibustier repenti et c'est certainement émouvant de le voir avoir pris 20 ans en à peine quelques mois. Le Rackham de Jerez fut digne et no comment.  L'âpreté de la fiesta brava vint cependant se rappeler  à notre souvenir quant Mathieu Guillon se retrouva incapable d'aller jusqu'au bout de son jour d'alternative. Quelle tristesse , quel terrible goût amer dans la bouche  en descendant les gradins. Car l'enfant du pays toucha en dernier le seul qui m'apparut intéressant, une de ces bestioles à giclées de moutarde, celle qui tache les zapatillas et les beaux costumes. Il faut alors trouver l'huile qui va avec. Guillon proposa de l'eau.  Celle de son désarroi, du puits de son imparfaite condition de torero puis de ses larmes de matador. Franchement, le coeur des arènes fut digne avec lui. Qu'il ne craigne pas de se dire qu'une carrière de grand peon de brega c'est un chemin d' héroïsme important aussi. On va d'ailleurs s'en apercevoir par la suite...ou alors qu'il reprenne pratiquement tout à zéro. C'est aussi une voie d'humilité qui peut marcher. On le lui souhaite en tout cas.

* capitale du Burkina où je rappelle se trouve la seule peña africaine dont le parrain est Curro Romero. C'est la peña "Pharaon y'a bon".

*mélange subtil  de Chinchon mitad por mitad d'anisseco et d'anis doux. En voie, hélas, de disparition dans l'Espagne même la plus cabossée sauf dans les romans noirs de Juan Madrid, mais malheureusement ce n'est que de la fiction.

nb : photo journal Sud-Ouest

mardi 17 juillet 2012

Le temps d'une poignée de taureaux


Que pinto yo on the web ? sais pas. et ça voudrait parler de taureaux, faire le malin. depuis quand n'ai-je point vu un biou ? ooouuuuhhhhh! fait la mémé qui sommeille en moi, vous savez celle qui a aperçu une dernière fois le loup il y a lurette. tiens, "La Mémé" , domaine Gramenon, drôle de patro pour un pinard mais quelle claque. et sa "Poignée de raisin" ! comme disait ma mère la main en l'air : après l'aller tu veux le retour ? oui, oui, fais-moi mal. râââh, le fruit, la fraîcheur du revers de la paliza du Gramenon, c'est ça...voilà, le vin et l' ivresse, un sujet potion magique, je peux en parler puisque je suis tombé dedans étant petit. et je peux même en boire tant que je ne ressemble pas trop encore à Obélix. mais los toros ? à quoi ça ressemble un Escolar Gil robe de ciel floconneux, muscles saillants houle ondulante belharra, sachant se servir de sa tête parce qu'à l'intérieur ça reste sauvage et sans compromis et qu'en signe extérieur de cette richesse qu'on peut appeler caste, bravoure, noblesse, poder et tout le toutim il y a deux sagaies harmonieuses mais pas niaises ? ça se présente comment un quadrupède avec du rein, de la codicia, de l'acometida, de l'allant et du fil à retordre dans les tortillons des boyaux ? je ne sais plus, oooouhhh oooouuuuhhh refait la vioque, mais en gros ça doit ressembler à ça...


Et un torero qui déchire sa race ? des cuadrillas en piste qui livrent non pas des sushis et des pizz' mais un combat, un vrai au wasabi et à l'huile piquante ? un public généreux et entregao, rendu mais attentif, savant mais pas chafouin ? je ne m'en rappelle plus trop mais ça peut avoir ces gueules-là...





snob, j'suis znob. j'y étais pas alors j'en parle. Céret ? jamais mis les tatanes. les prix, les dates, l'indolence, pas l'envie de s'enquiller 18 fois 500 kgs de barbaques cornues en moins de 48 heures, la couardise de l'être seul, la croûte de vieil afionosophe qui commence à pousser et  gratter en certains endroits...que sais-je encore ? mais ça empêcherait d'être fier et content de ce qui s'y passe en Vallespir ?

non bien sûr, mais tu vas claquer ta bonne humeur , ton altruisme et tes brouzoufs au Moun. le Moun et sa Madeleine qui vient nous porter à boire, sa feria aux couleurs de l'UMP, ses corridas où se marient Sara, les chèvres et mes sous. ouais, il est désormais des temps où mes contradictions se mêlent de plus en plus à mes  intentions ? émotions ? convictions ? redditions ? tartes au citron ?
ah ça, les pieds-de-nez c'est pas ce qui va me manquer pendant cinq jours au  soleil escalier 5 porte E. ben oui, et pour enfoncer le clou le samedi j'irai promener du côté de la cité à Fébus. la cité DE Fébus. on ira bille en tête pour le Portugal à l'honneur, la beauté du pont-vieux, le plaisir d'un pique-nique, l'espoir de revoir enfin un taureau et un homme pour s'en rappeler cet hiver et pim pam poum.




vendredi 13 juillet 2012

Piel de Mateo


Compadres,
Je ne vous présente plus Mathieu Sodore, hein ? pour les impétrants se rapporter aux nombreux libellés qui le concernent tout au long de ce blog.
Bon, le Mateo a encore frappé : auteur des affiches de Mont2Marsan et d'Orthez, il expose au parallélépipède du Campo de Feria ( plus ridiculement  laid que cet  algeco (© ) tu te descabelles ) de la ville aux trois rivières, face aux arènes. 
Le vernissage aura lieu le mercredi 18 juillet à 16h45 et vous êtes, citoyens de "la barra del ciego" , tous invités à venir traîner vos espadrilles ce jour-là ou jusqu'au 22 Juillet , ce de 12 h à 21 h. 
J'y serai, vous me reconnaîtrez aisément vu que j'aurai un verre à la main. Mathieu aussi, si vous souhaitez lui serrer la pince et tailler un bout de Xingarre avec lui. Vous ne pourrez donc pas nous louper.
Ah ! et pour y lorgner quoi exactement ? Comme l'écrit  Mathieu lui-même : "J'y présenterai une série de nouveaux tableaux ainsi qu'une série de pièces réalisée en collaboration avec João Baptista, designer portugais."
D"ailleurs , en illustration de ce post, une de ses nouvelles oeuvres : "Piel de Toro (à Joaquin Vidal)" terminée en 2012, c'est une acrylique sur papier marouflé sur toile, de 120 X 100 cm.

lundi 9 juillet 2012

Los muros de los mil demonios (Trasmontes)


Ay ! Mil demonios de la megafonia , enfermedad venerea de la post-modernidad, mil demonios de los programadores que creen que una noche flamenca es como una banderilla de guindillas.
Llegué a Mont-de-Marsan con racha de escuchar a todo lo que saliera de una garganta donde brota el alma y sus cicatrices, dulces como amargas. Fue el Jueves por la noche, unos  20 años y 3 dias despues de la muerte de Camaron. Ni una alusion en el programa, ni un homenaje previsto , ni una foto en el periodico de las manos o del rostro de esa noche de 3 de Julio de 1990 que conmovio a toda una generacion de aficionados franchutes, que fue la señal emblematica de los principios del Festival. Como se puede hablar de un arte de la memoria en plan universal "Unescal" y ni siquiera acordarse de su propria historia ? Me dicen que La Niña de los Cupones, el martes dijo unas palabras referiendose al aniversario de la fecha maldita. Le falta un "sentio" a esa Niña - es ciega y asi se explica su apodo- pero no le "farta" lo demas y sobretodo la humanidad, la gratidud. No la conozco pero me juré de hacer lo posible para gozar de su voz un dia de estos.

Mil demonios, decia. Si mil y pico porque yo no puedo aguantar mas la rabia que me viene comprobando que todas las sonantas ahora no lo son. Son guitarras, estupidamente guitarras. Donde estan los placeres de oir los dedos buscandose la vida sobre el palo santo ? De vibrar con los matices del soniquete "sucio" de unas manos flamencas que parecen leer el aire ? No, ahora me toca soportar un sonido nivelado pero fuerte en volumen, volumen que se confunde con la densidad.Y no hablo de las voces saturadas a ultranza si despues de un fenomeno de la naturaleza como es Jesus Mendez sale una Macañita y su precioso desgarro ? Y no digo nada de esos feos microfonos que se transladan a la boca del artista. Yo, seria fotografo, mataria al que invento tal bodrio.

Pero si, diria  lo interminable que parecieron esas casi 4 horas de apiñamiento fatal.
Debia venir Riqueni. No pudo el maestro. Bien, se respeta su ausencia. Pero porque pasar de un artista a muchos mas como si la cantidad previa sobre la calidad ?
Porque calidad habia, tanto en Eduardo Trassiera, en Ana Perez, en Juan Jose Amador y mas. Resultado :  Un cuadro entero y despues un trio de Flamenco/Fusion que tenia sus genialidades pero que cansaba a to' el mundo porque el publico no venia al principio para eso y que la cosa de la fusion parece pescao en acuario (Digo yo, je !) y no habia empezado la noche dedicada a Manuel Moreno Junquero



Bueno, al final, la gran emocion del homenaje a Moraito relegada a la salida del tunel. Y los otros ?  los de las interminables primeras partes no tenian ganas de brindar algo a la casa de Los Moraos ? Porque no juntar el personal, alargar la parte jerezana pura y dejar de intentar de contentar a unos y a otros y al final que nadie esta satisfecho del todo ? Cateto flamenco me llamaria uno pero no entiendo nada, pero nada de nada con este tipo de programa.

Ahora, al grano.
Como hubiera preferido empezar esta reseña con el placer del escalofrio que me subio cuando Jesus Mendez se acordo del Pregon de Macandé, de su solea apola de belleza clasica ? Jesus es un muro sobrao de facultades. Se pone a la cima y no baja. Por fandango bordea mas, los ladrillos parecen encaje.
Y sale La Macañita. De la forja de Tomasa salen milhojas de metales finos, liquidos , de rojos de verano y profundos que se vendran sedimentos otoñales para sostener los recuerdos que se monta el aficionao. Es  otro tipo de muro. Una casa debe tener de los dos : Pa' aguantar tormenta como para acostumbrarse a seismos.
El seismo es Maria del Mar Moreno. Presencia, casta, carismo. Roba la fuerza de Jesus y acaricia las refracciones de Macañita.

Solea, tientos/tangos...Al jaleo y de palmero su compañero, Antonio de La Malena, buen cantaor tambien. Los dos se sientan como en casa cuando empiezan las bulerias, o cuando las cuerdas de Juan Ramon Caro dicen que Jerez fue Almoravide. 
Un "bis" por Moraito, por Santiago, La plazuela y "noir". Ya esta. 
Estamos hecho polvo. 
Que viene la tertulia con los compiches, la cerveza y la cena, menuda trilogia para mandar a  los mil demonios nuestras discrepencias teoricas. Viva Jerez y su gente ! 

Pd : foto de entrada de Nicolas Le Lièvre y de Jean-Louis Duzert la de Jesus Mendez y  el autor  de la de Niña de los cupones es Stéphane Dujardin.


lundi 25 juin 2012

La baie de la résurrection


L'atelier Baie et son capitaine Bruno Doan ont piloté le projet que beaucoup appelaient de leurs voeux, à savoir la résurrection de la page taurine de Jacques Durand. N'en déplaise aux uns et pour le plaisir des autres. Ranimée, rassérénée, reboostée, l'encre de sieur Jacques peut désormais en toute indépendance irriguer vos boîtes à courriels comme à lettres. Pour savoir comment s'affilier à cette heureuse sortie des marais parisiano-médiatiques, il vous suffit de cliquer sur ce lien :
http://www.editions.atelierbaie.fr/phpstats/click.php?id=6

Olé Bruno ! Enhorabuena Mister Durand ! E la nave va... (l'image est bien sûr tirée du film du maître Fellini)

samedi 12 mai 2012

Libéra(dica)tion

Il y a bien longtemps que Libé ne me sert plus à allumer la cheminée.
Déjà Rothschild chez July. Ensuite Demorand, la laisse d'or de "Lémarché", dans l'Ours, basta.
J'avoue, je pleurais encore de rire à la découverte de la page "Ecrans" du samedi paraphée Roberts & Garrigos, je grognais de plaisir quand j'imaginais la tête des actionnaires après la lecture des chroniques de Pierre Marcelle. M'enfin, à part ça...
Ah si ! les cahiers livres et la plume de Lançon. Ouais, important Lançon. Il écrivait pour Charlie mais il suffisait de lire son texte sur Sanchez Ferlosio et on gueulait "Ole tu" au coup de crayon qu'il portait dans l'arthrite de nos voyages immobiles vers l'Espagne qui nous dévorait.
Et puis les numéros spéciaux. Celui de Tapies, ceux du festival de BD d'Angoulème, le journal de l'année des écrivains... l'article de Bayon le jour de la bascule de Joe Strummer, Lefort en digne successeur de notre tant aimé Serge Daney, la nostalgie des articles de Jacques Maigne sur le rugby,
bref, au bout de compte je ne l'achetais plus mais je lisais encore.

Je ne vais rien vous apprendre, aujourd'hui c'est la page taurine qu'on défouraille avec presque, on le sent, un soulagement du côté du quotidien.
Nous , au départ en 87 , on avait eu peur quand même, ça sentait le Mourousisme cette affaire de taureaux dans Libé.
La garde baissa derechef dès que la première phrase du premier article défila sous nos yeux. Ben normal, Durand, on ne pouvait pas faire mieux.
25 ans de luxe de lecture.
Mais les pies tournaient depuis bien trop longtemps au-dessus de la plume "érutilante" de Durand.
Bien sûr, on peut penser que la Gôche alliance d'une rose pusillanime (ça sent bon et c'est une variété sans épine) et d'un Europécologisme opportuniste a eu raison de cette incongruité sudiste (la version langue d'Oil du canard ne sentait déjà plus le sang, la merde, le cigare et le Varon Dandy depuis quelques temporadas maintenant ). On peut pétitionner à tout vent. C'est fait.
Mais j'aimerais juste te dire, Jacques :
"Merci" et,
"Mais on s'en bat les gonades, allez viens , d'abord on va boire un pion puis après on va te la fonder la gazette pour laquelle tu aimerais signer".
Alors,  mesdames et messieurs de la torosphère ? chiche ?

dimanche 25 mars 2012

Requiem


"Federico Garcia Lorca, poète et antifasciste, fit un rêve. Il rêva qu’il se trouvait sur la scène de son petit théâtre ambulant et que, s’accompagnant au piano, il chantait des chansons gitanes. Il était vêtu d’un frac, mais il portait sur la tête un chapeau andalou à larges bords. Le public était composé de vieilles dames vêtues de noir, avec une mantille sur les épaules, qui l’écoutaient ravies. Une voix, de la salle, lui demanda une chanson, et Federico Garcia Lorca se mit à l’interpréter. C’était une chanson qui parlait de duels et d’orangeraies, de passions et de mort. Quand il eut fini de chanter, Federico Garcia Lorca se leva et salua le public."
(Rêves de rêves/ Antonio Tabucchi/ Ed.Christian Bourgois)

lundi 27 février 2012

Farruco II ( Va por ti, Maja Lola )



Les mêmes en la feria de Sevilla. Antonio Flores Montoya, pour moi, c'est le baile le plus proche du cante, le plus incarné. Je peux le regarder pendant des heures, des centaines de fois. Pas une seconde lassante, lourde ou inutile, pas de plan "machine à coudre". Juste la grâce et la puissance.
Los mismos, en la feria de Sevilla. Antonio Flores Montoya, para mi, es el baile mas allegado al cante, el mas encarnado. Puedo contemplarle durante horas, mil veces. Ni un minimo de cansancio, de pesadez o de futilidad, ni un plan de "maquina de coser". Solamente el embrujo y la fuerza.

ah, au fait,le bel article sur Farruco était signé Marie-Christine Vernay et il date de 1995. on peut le lire en passant par là.

mercredi 22 février 2012

Farruco



«Le danseur doit avoir la noblesse du cheval et le courage du taureau. J'ai appris la danse sur la route avec le pas des chevaux. On était marchands de chevaux. J'écoutais et j'ai reproduit les sons et les rythmes avec les mains puis avec les pieds.» (Farruco dans "Libé" avant une actuacion à Marseille, c'est toi Jacques qui a écrit ce bel article ? )
"El bailaor debe tener la nobleza del caballo y la bravura del toro. Me hice bailaor en el camino con los pasos de los caballos. Veniamos de chalanes. Escuchaba y reproduci los sonidos y los compases con las manos y despues con los pies." (Farruco en el periodico Libération, antes de una actuacion en Marsella )

Je vous laisse avec ce bijou de baile et de ciné. les dejo con esta joya de baile y de cine. A catarla y a comentar señores ! A déguster et à commenter ! y mañana o pasao hablaremos. et demain ou après-demain , on en reparle.

mercredi 8 février 2012

Cara y cruz de la pantoufle


L'homme regardait la pantoufle posée hors mesure, en objet qui disait sa trivialité mais aussi sa temporalité, sa connexion au monde, la fatigue et la mort. on l'avait certainement traîné là ? qui , quoi ? l'homme, la charentaise géante ? les deux. D'ailleurs c'était inéluctable, ils étaient en face à face, avec entre eux un mouvement de méditation, une "intranquilité". A quel instant l' illisible submergea celui des deux qui avait le sens de son vertige , c'est à dire l'homme, ce spectateur peut-être poussé par un guide de papier écorné dans un  réflexe muséal d'homo touristicus, peut-être simplement par sa femme et sa lacheté de ne pas savoir lui dire non ou par la curiosité, la bonne vieille curiosité ? Nous étions à la Fondation Tapies de Barcelone dans les années 90 et ce visiteur  qui avait vraisemblablement déjà fait  le tour de la question, devant le chausson amorphe s'écria : "ah là, non ! là non !!!" et tourna les talons , pris la direction de la sortie. Il avait sans doute compris , et moi des années après, que, ce qui l'envahissait à cet instant précis, lui demandait de s'enfuir, de s'effrayer et se révolter devant la métamorphose d'un objet en preuve cosmogonique, en idée de la vérité.


Cette prise de l'univers émanait de toutes les oeuvres, des sculptures aux collages, aux matières, en passant par les "Tapies de Tapies", oeuvres de son chemin, de ses essais, et conservées par sa femme.
D'ailleurs quand Tapies se retrouva confronté au flamenco pour faire l'affiche de la biennale de Séville de 2004 il mit au centre de la vitalité de son tableau un zapato de taconeo pour incarner cet art où l'artiste cherche  à pousser dehors ce qu'il ressent dedans, dans cet acte de laisser la chaussure à bride venir frapper si fort le plancher qu'on croirait que l'objet peut créer lui-même cet interstice où les duendes l'aspireront - ce vacarme, ce tremblement figuré sur la toile est parfois par manque de mystère terriblement grotesque - ou s'en échapperont pour se répandre dans les yeux des spectateurs qui peut-être riront, se moqueront, partiront eux aussi devant ce trop plein, ce cortège de mises à nu. Sur ce rouge, l'encre noire figurait alors cette mise en danger. Cara y cruz.

En repensant à tout cela, je me dis que le maître catalan aimait , quien sabe  , écouter ce tiento dont voici la letra et ce sera mon hommage :

" En una piedra me asiento
Como si la piedra fuera
Alivio de mi tormento
Compañerita de mi alma
Alivio de mi tormento"

Autre hommage, celui de Mateo Sodore qui nous fait le bonheur de pouvoir  publier le portrait magnifique de celui dont il aime ressasser la phrase : 
"Une oeuvre d'art devrait laisser le spectateur perplexe, le faire réfléchir sur le sens de la vie"...
QEPD.



mardi 3 janvier 2012

"Sabia"

Pour affronter la siguiriya, cette mortaise du passage vers les chaos balafrés du chant, le temps qui s'étire a besoin d'esquiver sans rompre.
Enrique de Melchor "sabia".
Il élaborait la crypte idéale où chaque atome est une note qui ne s'enfuit jamais.
Demain le 4,
les rois arrivent pourtant ils ne seront que deux : Melchor s'est arrêté au talus des étoiles
et s'est allongé dans sa guitare.  Para siempre, duerme.
QEPD.

nb: la photo est de Paco sanchez.