jeudi 26 juillet 2012

Troisième poignée...Loyale


Ce matin les yeux comme des gâteaux secs où on peut y lire "Hier j'ai fait des excès" avant de les ramollir dans du thé rouge. Vlam. Vroum. Portes et contact. 'Amonos.
Mathieu tourne sa cigarette dans sa bouche, moi le volant. Peu d'échanges. On laisse calmement s'épanouir la parole...dans nos têtes six taureaux de Fuente Ymbro boivent encore la Midouze 
toute entière 
et tambourinent dans notre dos. 
La route tire des cordeaux jusqu'à Orthez et enroule ses derniers kilomètres de bitume sur 4 dromadaires.
Apollinaire, courir le monde et l'admirer, voir des Toiros de Portugal
Mateo de Lisboa y yo, pauvre Pedro d'Alfaroubeira,je serre lâche la cravate aux petits pois 
que je passerai tout à l'heure.


Les roues à l'arrêt
frottent la borne 
descendre et au Pesqué !


Olivier nous attend, galure et allure, sourire au vent.
Café. Noir , aqueux, les taureaux seront blancs, minéreux. Dans les coulisses j'attends une ombre que je connais. Rafael apparaît, évêque d'argent , cara morena, les mandibules serrées.
 Juste à nos côtés, la novillada de Palha 
sourcille 
dans les prémices des chaleurs, dans les boîtes en métal. 
"Rafa, mon ami, toute la suerte du monde et au-delà."
Les toreros sont d'accord
on jouera le jeu
"como dios manda". 
Entrer dans la plaza
croiser les doigts en passant la grande porte
fort, le majeur sur l'index
longtemps, sur trois pas.


Les cuadrillas défilent, on hoche la tête
les grands mouchoirs roses
jaunes s'écaillent 
pris dans le jus du soleil
Tsoin...le  novillo vient y moucher sa sève et son poison.


Le premier est une strie de nuit qu'on passe autour des hanches
parade noire dans une suite de comètes.
Chacun fait sa part de travail
à chaque fois
trouve l'équilibre
la distance, la réunion.


Sur la peau des toreros poussent des cornes
sur le dos des animaux une carte de sang.
On tire le dernier au desolladero.
Bien Rafa, bien Ivan, bien Imanol, Manolo, Venturita et les autres...
le mayoral travesti en coq national salue les minotaures

reste dans l'air ce temps où on peut mourir
alors que l'on respire. 


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