vendredi 2 novembre 2012

Vous faîtes quoi dans les neuf prochains jours ?


Voilà, c'est reparti pour un tour. Cela fait 28 ans que la chaloupe Jeune Aficion tire des bords depuis Saint-Sever pour atteindre Novembre.
Novembre et sa semaine taurine, "Arte y toros" plus exactement comme le proclame fièrement quelques pulls rouge pétard confectionnés il y a de cela quelques années maintenant et agrémentés du logo et du slogan idoines. Des pulls ? ah c'est vrai qu'on est loin des fines liquettes griffées des ferias de standing. C'est qu'il fait froid en Novembre ! Ce n'est pas l'aficion en bermudas et chanclas qui embarque pour le cap de Gascogne notre Cythère à nous, l' "aficion de peu" au sens sublime de Pierre Sansot, qui aurait aurait su, QEPD, l'exprimer mieux que moi. Mais je crois que vous me comprenez...


Cette année pas de Flamenco. La faja de la crise serre les budgets. Mais Samedi 10 le grupillo "Keko Raton" de Coria del Rio pointera ses accords dans le sens, débridé, de la juerga alors ne nous plaignons pas.
Sinon , que du trad', du sur mesure, du bel ouvrage monté tout au long d'une année et qui permettra d'allier Morante, Chinito et Julien Lescarret en terna dissociée en terme de chronologie, voire même par procuration ( de l'image cinématographique ) pour l'homme de La Puebla, mais totalement inédite pour le public qui viendra la voir, dans sa manière d'appréhender le paseo : en film donc pour Jose Antonio, en confidences et souvenirs pour Lucien et en approche picto-musicale pour le landais. Et comme dans toute bonne corrida il faut des cuadrillas à la hauteur il y aura  le cinéaste Ander Duque pour capter les ellipses et la plénitude de Morante, Jacques Maigne -le comparse d'un autre Jacques, Durand celui-là, avec qui il écrivit "Guadalquivir" et "L'habit de Lumières" ( pour écrire ainsi deux coeurs valent mieux que quatre mains)- pour "bréguer" en compagnie de Lucien Orlewski ( il faut l'entendre raconter, ou le lire dans sa bio éditée par Atelier Baie, comment son apoderado parvint à"l'enquiller" pour une novillada de San Isidro - époque Jardon - c'est picaresque) et enfin Bruno Grangé Cassou (plasticien) et David Passicos (musicien) aux banderilles artistiques avec Lescarret pour une "alchimie de saveurs et de talents" promet l'affiche.
En préambule de la "conférence" du Mardi 6 on pourra se délecter de la prose endiablée d'Olivier Deck, qu'ici aussi on  ne présente plus, qui sera là avec le club de lecture de St Sever. Que bien !



Mais la vedette cette année c'est un coiffeur. Un barbier très exactement. Celui de Pablo Picasso, Eugenio Arias. J'ai déjà narré, ici même, la trajectoire d'amitié qui unissait les deux hommes. Le fils d'Eugène, Pedro dont les lecteurs du blog connaissent l'existence, a accepté que quelques pièces jamais vues en France puissent être exposées au regard des curieux, des habitués ou des impétrants de la semaine taurine. Ce sera au caveau du cloître des Jacobins, exceptionnellement réouvert pour l'occasion. Attention à la tête en descendant, mais c'est simple et beau. Gracias Don Pedro.
La grande expo annuelle sous la coque de la grande salle "toro Expo" n' y a pas perdu ses droits, au contraire : 8 artistes présenteront leurs travaux en cours , escortés des encres du regretté Jean-Jacques Baylac.


Bon, il y aura des taureaux quand même ? maugréent les aficionados obtus ( je plaisante, tout doux, tout doux...). Ben ouais. Tu croyais qu'on allait lâcher le morceau ? Non, au contraire, dans l'ordre d'idées qui taraudent la peña depuis quelques années maintenant c'est à une journée placée sous le signe des encastes au grand pedigree mais à la santé fragile, parce que la "juanpedrite" ça se chope sans qu'on n'y prenne garde, du campo charro que nous aurons droit : Pilar Poblacion, Castillejo de Huebra, Miguel Zaballos et, plus classique, Adelaïda Rodriguez. En festival les premiers, avec dans la brega Varin, Nazare ( me tarde de le voir el gitano honrao) et Dieguez. En sans piquée les autres pour un mano a mano Soler/ "Juanito".
Pour parler de tout ce monde à cornes, des éleveurs et un des "The specialists" de l'élevage du taureau de combat, Thomas Thuries, le samedi précédent cette journée du 11 Novembre.
Des "bious", vous en voulez encore ? Il y  aura aussi de la vache sans cordes et des coursayres dès demain aux arènes définitivement baptisées Henri Capdeville, dont la moustache doit se friser de bonheur là-haut à voir un si alléchant programme. A Vos, Maître.


Bon, je crois que je n'ai rien oublié...siiiiiii, et justement "Mitou" ne m'aurait pas pardonné de passer ces aspects du programme sous silence : tout d'abord ce sont les 80 ans des arènes de Morlanne et une expo retrace leur histoire et ensuite il y aura agapes et rondes de vinos à toute heure du jour et de la nuit, agrémentées de bonne musique aux "Burladeros", le local de la PJA. Salud y libertad !

Bonne semaine à nous, à vous, à tous quoi.

Nb : ah oui ! l'affiche est signée Mathieu Sodore. Mais ça, tout le monde le sait depuis 28 ans.