lundi 21 juillet 2008

Une ombre et une étoile ( carnet du plumaçon 3 )


Alors voilà : vous montez au plumaçon, vous avez toute l'illusion du monde. sous la pulpe des doigts le papier glacé du précieux sésame semble frissonner. (surtout ne pas le froisser ce billet).


il y un air de gravité dans les regards connus que vous croisez. vous vous êtes habillé en noir et sous ces écorces de suie quelque chose palpite un peu plus fort. claro. es tarde de Miura.




Et vous assistez à un défilé d'invalides,blessés (le premier à la patte arrière droite), passés au taille-crayon. à un massacre en règle par des types montés sur un canasson et qu'autrefois, quand leur nom était imprimé sur les affiches en aussi gros que celui des belluaires, on appelait toreros. à un opéra-bouffe dont le livret est signé juan jose padilla. à des invectives fusant de la masse à tout va, en tout (non)sens. voilà. notre époque s'ose à tout. même à enlaidir les légendes.




Rafaellillo. son coeur je crois l'avoir entendu tellement hier il battait fort sous le chaleco.


2 oreilles. a ley. murcia est une terre d'amandiers et de vérité sincère. on laboure la terre des uns avec la puissance des sentiments de l'autre. parfois il y croît des hommes libres. c'est toute une émotion que de les voir grandir puis partir (pepin jimenez, pepin liria). sur ce limon la planta de rafaellillo a encore poussé de quelques mètres hier au soir.




Torrestrella. si miura claque comme un coup de glotte , ce nom-là c'est pure poésie. une tour et une étoile. les champs et les cercados à perte de vue autour de l'édifice. un astre juste au-dessus pour éclairer les taches de charbon finement éclaboussé de grain de lin, de gouttes de rouille. le silence les nimbe. dans la tour trois chevaliers se préparent à une quête, à dérober un graal caché dans le manteau d'une nuit à 6 croissants de lunes. ils se regardent puis il s'étreignent.


vamonos !

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