vendredi 4 juillet 2008

Archipiels 9




Avant de maquiller ses arènes mont de marsan se farde l'âme en trempant son coeur dans le poison bénéfique et vital du cante jondo.


Regret : la place faite au flamenco issu des grandes familles françaises, familles artistiques et génalogiques, est depuis trop longtemps plus que chiche, car confinée sous un chapiteau vaguement bo(mal)déguisé à des heures où les grands noms de la planète des duendes caracolent sur des scènes à la mesure de leur art.


Au travers de la figure de l'ami Daniel Manzanas, ici on leur rend hommage.


Pues, desde la barra de los pinchos del ciego
Va por ustedes, flamencos de francia y del universo



Daniel a un couteau.
ce churri
un surin
une dague
ce code des saigneurs
c'est une sémiotique
incisive
pour traverser les baïnes
du chant profond
le col de sa veste relevé.

son regard est une étrave.

il fait de son corps un angle avec sa vie
mais sa vie a forme hottentote de guitare
qu’il tient au chaud à l’étui.

tout à l’heure il rentrera ses yeux
derrière ses lunettes
il prendra épaisseur.

au bout des doigt
et des ongles en biseau
s’élèvera son ombre de rage.
celle des côtes flottantes du gitan
avec ce goût de corde brûlée.

tout coulera sur le bois de cyprès
les noeuds du palo santo.

Daniel est un couteau
en forme douce et brisée.


Ludovic Pautier (A la croisée)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Gritos flamencos!!!!!