jeudi 5 juin 2008

craqueur d'allumettes






La nuit s'était immergée dans le pétrole des écrans de téléviseurs éteints


.




je n'étais pas encore retiré sous ses draps



.



elle lisait lentement, enroulée dans la seule rumeur des lettres imprimées sur papier bible



.



je dansais dans les boutons de ses yeux



le reflet du palo cortado éclusé lentement à la vitesse de sa distillation



.



elle s'aprocha



.



frôla



.



mit ses mains autour de mon cou



.


vit que je respirais


(mon halètement se prolongeait dans la buée déposée sur la photo que j'avais devant moi)


.



"qui est-ce ?"



je ne sais même pas si elle prononça ces mots



.



" un craqueur d' allumettes




un calligraphe
de
lassitude et longitude


sans répit"


.



j'appuyais une dernière fois ma rétine sur l'icône


.
.
.

des lèvres inférieures


de la véronique


l'oued était sans mesure



pourtant


la potion des géomètres de neige


semblait le traverser



.



elle ne disait plus rien



je me soulevai pour la mener jusqu'au lit



sans effacer ce qu'elle avait réussi à écrire sur mes avant-bras



juste pour me dire



ce qu'elle avait compris de ce sacrifice



"



ce funambule n'a qu'un dieu




son fil d'ivresse



dans la farine en désordre



"




ludo

NB : photos de paloma aguilar et juan pelegrin









1 commentaire:

Anonyme a dit…

....des gouttes se detachant des stalactiques de ta poesie mouillent mon coeur ouvert!