La nuit s'était immergée dans le pétrole des écrans de téléviseurs éteints
.
je n'étais pas encore retiré sous ses draps
.
elle lisait lentement, enroulée dans la seule rumeur des lettres imprimées sur papier bible
.
je dansais dans les boutons de ses yeux
le reflet du palo cortado éclusé lentement à la vitesse de sa distillation
.
elle s'aprocha
.
frôla
.
mit ses mains autour de mon cou
.
vit que je respirais
(mon halètement se prolongeait dans la buée déposée sur la photo que j'avais devant moi)
.
"qui est-ce ?"
je ne sais même pas si elle prononça ces mots
.
" un craqueur d' allumettes
un calligraphe
de lassitude et longitude
sans répit"
.
j'appuyais une dernière fois ma rétine sur l'icône
.
.
.
des lèvres inférieures
de la véronique
l'oued était sans mesure
pourtant
la potion des géomètres de neige
semblait le traverser
.
elle ne disait plus rien
je me soulevai pour la mener jusqu'au lit
sans effacer ce qu'elle avait réussi à écrire sur mes avant-bras
juste pour me dire
ce qu'elle avait compris de ce sacrifice
"
ce funambule n'a qu'un dieu
son fil d'ivresse
dans la farine en désordre
"
ludo
NB : photos de paloma aguilar et juan pelegrin
1 commentaire:
....des gouttes se detachant des stalactiques de ta poesie mouillent mon coeur ouvert!
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