Tuer un animal sur la place publique est un acte grave.
rien n 'est anodin dans une corrida de toros.
ou plutôt, rien ne devrait l'être.
à cause de cela ,
justement.
les rituels ne sont pas là pour folkloriser deux heures de spectacle coloré et festif
ils codifient le passage à l'acte, la transgression, la mise en scène primitive et mythique.
le respect dû à l'animal doit être placé au-dessus de tout.
en écoutant parler un ganadero on doit sentir sa dévotion et chez un mayoral on doit sentir vibrer comme une corde filiale envers les camades qu'ils élèvent et protègent
en se mêlant aux tertulias on doit sentir la passion à chaque fois qu'est évoqué ou remémoré le mouvement, cet éclair qui ne cesse, d'un taureau brave
on doit sentir que, le moindre acte dans une arène s' imprègne de tout ce qui doit sublimer l'animalité transcendée par le combat
cela depuis l'arenero qui porte la pancarte où s'inscrit le pedigree du taureau qui va sortir en piste, jusqu'au concierge qui a placé les pots de géranium accrochés aux enceintes de la plaza
on doit sentir que les silences, les ovations, les olé sont aussi dus à l'aura du taureau
on doit sentir que les cris , les sifflets sont à l'encontre des hommes qui l'ont mené au sacrifice mais qui finalement ont failli.
dans l'histoire des hommes et des taureaux braves, s'est ainsi constitué un musée de figures où les noms des taureaux braves ont également leur place sur les pages du triomphe et du fiasco.
ces lignes sont dédiées aux 6 toros 6 de Palha combattus et tués avec respect par 3 toreros jeudi 29 Mai 2008 en l'arène de Las Ventas del Espiritu Santo.
voici les noms
de ceux qui ont combattus,
Nº 155, Asustado Bis, negro, 557 kg, né le 10/03
Nº 175, Escondido, negro, 521 kg, né le 11/03
Nº 139, Rachido, negro, 597 kg, né le 9/03
Nº 219, Atormentado, negro, 533 kg, né le 2/04
Nº 185, Lumbrero, negro, 583 kg, né le 12/03
Nº 206, Peluquero, negro, 545kg, né le 1/04
et de ceux qui les ont affrontés et tués,
luis miguel Encabo ,Sanchez Vara, luis Bolivar
ludo
Illustration : Amadeo Souza Cardoso "avant la corrida" 1913
1 commentaire:
Ludo,
Enfin des mots,pour magnifier ce qui a été et reste beau, le charisme sauvage et encasté de six toros d'exception .
Merci je commencais à tanguer sur ma felouque ,mon corps ,mes mots et mes maux livrés aux nihilistes.
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