jeudi 15 mai 2008

Or et ciel

Elle.
C'est Florence Delay. Riche et légère.

"Dans l'arène il y eut le moment de grâce de Paquirri. Bousculé au début par un fort taureau blond entré comme un bolide, giflé par un coup de queue aussi lourde qu'un lingot d'or, le sombre Paquirri ne prit pas une revanche hâtive. Il emprunta au temps son calme afin de découvrir dans le cercle le lieu de la soumission et quand il eut trouvé l'endroit où il était à égalité avec son adversaire, ils parurent l'un et l'autre aussi intégralement exposé .Le gaditan à être fauché à la moindre hésitation et le petit Zeus à perdre une à une ses prérogatives divines. Son élan sauvage fut à chaque fois pris dans le leurre, chaque fois de quelques millimètres détourné de la chair."



A l'époque, du badinage. C'est du moins le souvenir que j'ai d'en avoir conclu quelque chose, une fois le livre refermé. Mais en littérature les torils s'ouvrent plusieurs fois sur la même "fiera"

donc, bis repetita.

et...

(2008, Janvier.
"Mon Espagne
Or et ciel"
chez Harmann Littérature)

placent.

Des carats de "finura".
Ce que j'ai lu de mieux depuis longtemps sur l'amour d'une terre.
Mais pas la sienne. Une autre.

"Par temps clair, on la voyait, on la touchait preque entre Saint -Pierre d'Irube et Hasparrenn, sur la route des cimes que les troupes napoléoniennes empruntèrent pour l'envahir."

Florence Delay met des mots sur mon "archipiel".

"Rien de tel qu'une langue non maternelle pour découvrir ses goûts et ses libertés. Sans la langue espagnole et ses écrivains, j'aurais été une autre."

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