jeudi 15 mai 2008

Archipiels

ce que j'appellerai mes archipiels.

les éparpillements
constitutifs de la peau
d'une écriture

"su piel".

la partie pour le tout.
un puzzle,

même pas métaphysique.

pour se partager
la farine de mes cosmos.

c'est Florence Delay
et sa "langue non maternelle"
le premier rhizome.


La gorge nouée, je l'ai toujours eu lorsque mon corps franchissait les Pyrénées. Cette fois-ci encore.

Pyrénées plates, en pentes doucereuses, comme l'entre-seins dont on est amoureux et qu'on aime lécher tout en fermant les yeux. Ou saillantes, comme autant de clavicules brisées. En se chevauchant, elles se seraient ressoudées.


Derrière c'est l'Espagne. Moi je plonge sous sa peau. Tout de suite pour dénouer ma gorge,

et après libérer tout ce sang au repos dans mes poings.

La gorge qui se noue c'est la peur du désamour, de la langue effilochée. Le sang au repos c'est la mémoire accumulée.


Sous ce derme la sensation s'estompe et capitule.

Je fais corps pendant un long moment avec la roche, l'ocre, le gris, le blanc, l'alfalfa, l'onde, par en dessous.

Voir sous sa jupe me rend sa tendresse.

...

...

Deviser, "compartir", alléger le fardeau de ne pas parler plus souvent avec ce plaisir des mots qui viennent dans une autre langue.


(Ludovic Pautier/la présence des gorges)

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