mercredi 28 mai 2008

Archipiels 5 ( ou de 18h30 )


Certains jours,

on aimerait être là-bas.

Surtout quand approche 19 h.

Mais, si même dans sa tête on peut templer

les enjambées qui nous mènent de Manuel Becerra

à la file 21 du tendido 6

puisqu'on en connaît les moindres détails,

il y aura toujours quelques centaines de kilomètres infranchissables

dans le temps et l'espace du réel.



Alors on se rappelle qu'un jour on a écrit ça :





18 h 30, Descente d' Alcala , a cantar por caracoles.


"
Vámonos, vámonos
y al café de la unión,
en donde para Curro Cúchares
el Tato y Juan León.
Y eres bonita,
el conocimiento, el conocimiento,
a la pasión no quita )
"

Changer de fluide.

Devenir un atome du flux d'un système sanguin unique au monde.

Celui qui remonte vers la pompe de la fontaine au centre du parvis de la tribu.



18h40,En franchissant la grande porte penser aux larmes et au bonheur de qui la passe sur les épaules des autres,

les ors harcelés,

les bas crochés,

les machos arrachés,

redevenu mortel.



18 h 50. JotaBé con hielo.


Monter dans le rùn rùn , bruit de fond inexplicable. Inimitable.

Laisser la paupière se farder lentement.

La regarder, essayer de retrouver la filiation avec d'anciennes fleurs de peau.

Ne pas pouvoir. Ne pas.

Fermer les yeux et penser à la couenne qui n'était pas encore du cuir il y a de ça tant d'années.

Profiter de ce sens apaisé pour laisser les autres vriller leur puissance.

Il y a du tabac brun,un peu de havane, une flottille de varon dandy.


Etre bien. Avoir le sentiment

un peu

d'avoir vécu.



Las Ventas, Madrid. Les aiguilles au 7 et au 12.


Tres toreros

sur le fil du cimeterre le plus tranchant de la planète des taureaux. Jamais la montera ne leur a scié le front avec autant de force. Juste à l'endroit de la première ride trouvée ce matin dans le tain du miroir.


Tâtonnement à l'entrejambe du costume.


Ouvrir à nouveau les yeux.

Scruter les détails : Bleu île noire d'écosse, parement de neige vierge, chemise linceul de rivière. Cravate ton sur ton.


Un pas .


Dans la lumière de Mai.





ludovic Pautier (Palimpseste madrilène)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ludo ,il est des fois ou les mots sont desisoires et c'est mon cas,bouche bee,j'avale tes poemes,le corrazon fuerte et le sentido à fleur mais suis incapable de decir alguna cosa pourtant il y a place pour palabras con temple.