dimanche 28 septembre 2008

Le coutelas


mario maya s'est désenchainé de la lutte que son corps de coutelas menait avec la ronce du cancer.
c'était samedi.
au même instant à séville, où le bailaor résidait ces dernières années, morante de la puebla n'a pu mêler l'interrogation de sa jambe contraire aux éponges de la terre parce que le ciel lui avait donné son chagrin en mouillant les rues, le fleuve et la maestranza.
la biennale a mis ses doigts sur la pendule de son rythme effréné et les aiguilles se sont arrêtées de compter les graines tombées du chant , des cordes et des coups de talons.
à grenade le clair-obscur des caves du sacromonte a cédé la place au rimmel nègre du deuil.
c'est là qu'un peintre anglais avait envoyé quelques dizaines de beaux billets issus de la vente d'un tableau où était saisie, dans la pâte d'une huile coloriste, la sorcellerie d'un maya encore jeune et encore mendiant de son art. pour qu'il puisse dormir, manger et apprendre dans ce madrid fécond où se trouvaient la fleur et la crème de la flamencura andante.
respecté et aimé, mario maya avait vu ses yeux s'embuer quand sa fille belen souleva un premier halo de poussière avec la pointe de sa robe pour le départ d'une carrière encore aujourd'hui au firmament des grandes bailaoras qui comptent.
ces mêmes yeux, ce sont eux, dont nous poussons tous une dernière fois les paupières pour clore ce regard d'oiseau, qui ne s'abandonnaient jamais aux rets de l'injustice ou de la fatalité.


ce regard on peut le voir sur le blog de daniel tellez dans l'intégralité du passage du film "flamenco " de carlos saura. regard, souffle, intensité. un jaillissement de ce que l'homme peut avoir de plus profond.
le coutelas a cédé. sa courbe s'est brusquement affaissée dans la rainure en ivoire qui est déjà creusée au départ de toute vie.
que en paz descanse, maestro.


nb
: le dessin est issu de la formidable collections de "dibujos flamencos" de miguel alcala dont on peut trouver la page web dans le " de jaleo" attenant.

5 commentaires:

Doria a dit…

Te recomiendo entres en:
http://andreadoria.wordpress.com/2008/09/27/mario-maya/

Imágenes inéditas de Mario Maya en la Bienal de Flamenco de Sevilla 1982.
Saludos
Doria

Ludovic Pautier a dit…

señor, bienvenido a esta bitacora.
lo siento pero el enlace , al parecer, no me conduce al sitio mencionado.
si pasa vd otra vez por aqui, le pido rectificar si se puede. gracias.

ludo

La condesa de Estraza a dit…

Gloria a Mario Maya, ha muerto un grande.

La condesa de Estraza

Anonyme a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=VvSon-GIwqk

Anonyme a dit…

anonyme, merci. ou gracias. mais le lien renvoie au même extrait du film de saura que daniel tellez a mis en ligne. un tien vaut mieux que deux tu l'auras.

señora condesa, gracias por dejar su comentario sobre mario maya.no dudaba que le doleria la ausencia terrible del maestro. y veo con placer que se ha resuelto sus problemas de servicio a la barra del ciego. vergüenza tendria si los amigos no pueden pedir lo que le guste en mi casa. la felecito ademas por su retorno deslumbrante en la red.

ludo