vendredi 14 novembre 2008

Archipiels 17 ( a paquera )



francisca mendez garrido "la paquera de jerez" était un chaudron roussi aux lèche-flammes de sa reata ,sa lignée , de son quartier , el barrio de san miguel , et de ses facultés, sans bornes.
"caracolera" de tête, dans l'eau bouillonante de son cante tous les azimuths s'entrechoquaient quand elle commençait à "trembler" por bulerias. sa voix accroche et ravaude, tonne et susurre, passe le colet et pardonne.
dans "flamenco" de carlos saura, c'est à elle que revient l'espace qui ouvre l'opus. la caméra, par en-dessous, cintre une expression unique, cette chair empesée est soudain la corde d' un arc, la concentration de sa flèche n'ayant qu'un but, la vrille des peines dans le bonheur d'exister et de le clamer.
sous son ventre la seule amarre est un diaphragme.la houle est dans ces mains qu' elle agite pour se quitter la foudre qui la sauve et la tue.
jamais je n'ai pu voir ou revoir ce parcours de caméra fluide "sauresque" sans que cette puissance océano-tellurique de nouveau ne m'assaille.
la paquera est morte en avril 2004. juste avant la feria del caballo. elle est hija predilecta de sa ville et son ayeo retentit encore rien qu'en disant cela : " paquera ! "

sur le revers
de ta bouche

le pli du hasard
s'enrobe
en mur de lambeaux

tu laisses boire des îles

où se désosse
le creux des typhons

à ces morsures
dans l'absence

tu glisses
le cristal

soudain rouge liquide
du réveil


dans les craquements
de l'osier


tu claques
le bois

pour que le feu
prenne à l'intérieur

et respire.


ta salive

écoute le retour

au silence

des parchemins
montent de ta gorge

sur ta peau

ils ont la sueur âcre
douce et lacérée

au-delà

lestée
d'ouragans de jaspe

ta main tenue
est l'horizon

comme citadelle
indéchiffrable


ce regard complexe

vrille
de ton ventre

les charrettes de feu

une moiteur
tenue tout près

avec aux genoux
des corchures.


ta voix

accole à la vie
une nuit de lanière


percé
de son aiguille

tu demandes
à la pluie

d’orienter vers toi

sa lumière d’âme



les tempes blessées
de ton histoire

ou plutôt
leurs silhouettes
de disgrâces

sont les rhizomes
harmoniques

à l' ubac
des cimes

désenneigées sans lutte


tu vas vers l'aurore
de cette ecchymose large
que tu connais.


ludovic pautier ( la mémoire des bris )

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C comme chapeau et L comme tu le sais.
un fuerte saludo
bruno