francisca mendez garrido "la paquera de jerez" était un chaudron roussi aux lèche-flammes de sa reata ,sa lignée , de son quartier , el barrio de san miguel , et de ses facultés, sans bornes.
"caracolera" de tête, dans l'eau bouillonante de son cante tous les azimuths s'entrechoquaient quand elle commençait à "trembler" por bulerias. sa voix accroche et ravaude, tonne et susurre, passe le colet et pardonne.
dans "flamenco" de carlos saura, c'est à elle que revient l'espace qui ouvre l'opus. la caméra, par en-dessous, cintre une expression unique, cette chair empesée est soudain la corde d' un arc, la concentration de sa flèche n'ayant qu'un but, la vrille des peines dans le bonheur d'exister et de le clamer.
sous son ventre la seule amarre est un diaphragme.la houle est dans ces mains qu' elle agite pour se quitter la foudre qui la sauve et la tue.
jamais je n'ai pu voir ou revoir ce parcours de caméra fluide "sauresque" sans que cette puissance océano-tellurique de nouveau ne m'assaille.
la paquera est morte en avril 2004. juste avant la feria del caballo. elle est hija predilecta de sa ville et son ayeo retentit encore rien qu'en disant cela : " paquera ! "
sur le revers
de ta bouche
le pli du hasard
s'enrobe
en mur de lambeaux
tu laisses boire des îles
où se désosse
le creux des typhons
à ces morsures
dans l'absence
tu glisses
le cristal
soudain rouge liquide
du réveil
dans les craquements
de l'osier
tu claques
le bois
pour que le feu
prenne à l'intérieur
et respire.
ta salive
écoute le retour
au silence
des parchemins
montent de ta gorge
sur ta peau
ils ont la sueur âcre
douce et lacérée
au-delà
lestée
d'ouragans de jaspe
ta main tenue
est l'horizon
comme citadelle
indéchiffrable
ce regard complexe
vrille
de ton ventre
les charrettes de feu
une moiteur
tenue tout près
avec aux genoux
des corchures.
ta voix
accole à la vie
une nuit de lanière
percé
de son aiguille
tu demandes
à la pluie
d’orienter vers toi
sa lumière d’âme
les tempes blessées
de ton histoire
ou plutôt
leurs silhouettes
de disgrâces
sont les rhizomes
harmoniques
à l' ubac
des cimes
désenneigées sans lutte
tu vas vers l'aurore
de cette ecchymose large
que tu connais.
ludovic pautier ( la mémoire des bris )
1 commentaire:
C comme chapeau et L comme tu le sais.
un fuerte saludo
bruno
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