mardi 16 septembre 2008

Le duende comme une femme (nicolas vargas)





au comptoir

ici

la parole de chacun

peut résonner



celui qui monte devant vous

sur une simple chaise en nickel

est un poète



il s'appelle nicolas vargas. vargas de la capilla.

il a gratté l'exil. il a trouvé les anciennes fontaines

et les murs blancs de chaux

d'alconchel




alconchel (province de badajoz) le pueblo et le castillo de miraflores





les derniers cailloux cachés

sous les alpargatas*

de son père

lui sont tombés

dans la besace de la langue

quand

il a secoué

la mémoire des mémoires




tout d'un coup

le garlochi*

qui battait sous sa poitrine

a décelé la présence de globules gitans

qui allumaient une juerga*

près du sud des veines caves :



comme autant

que

40 vargas inscrits

au diccionario enciclopedico illustrado del flamenco

de blas vega et rios ruiz

...

tomas vargas suarez " el nitri " avec la llave del cante



alors il a scandé cela :



EL DUENDE COMME UNE FEMME



Venga Duende
de je ne sais où
mais je sais
caché
le pas fiévreux, résonnant
dans la gente
alors
déraisonnée
jusqu' au bout des gouttes
jetées
comme du mal
salées
sur l' argile
ton argile
ridée, de vieille belle
et la gente alors
c’est des arbres fous





Duende
où je rappelle au vent curieux
comment tu les as fait jouir
tes peones amoureux
locos
arracheurs de ton feu
de ton souvenir
une corde pétée
sueur le corps
: toujours




Anda Duende
l' olivier andalou
dans ta longue tresse arabe
de l' Aguadiana
qui pousse dans nos sangs
et les je-nous qui cognent
duende


los pitos et ton flamenco gitan à son tour
je pleure ou qui rêve
ce n'est pas ma vie ce sont les tiennes
que je poursuis aveugle
en fumées
ce papier part
vengamos Duende



Venga Duende

je veux te sentir traverser
comme un toro de lidia
la guitare du trottoir
el cante jondo del Lebrijano
las palmas impudiques
el jaleo qui renaît, c' est un matin




venga Duende
en mémoire, un voyage
des flammes aux fossés
un mouchoir blanc
y un zapateado sur la lune de la flaque de vin
à en éteindre tous les feux
venga Duende



travailler à la vie
me retourne

encore
con insolent
dernières marches de sable
les jambes s' enfoncent
répètent Duende ...
le pédiluve, la société
me ramène
ou me noie
déjà loin de ta jupe
noire à l' infini


dernières marches de sable

enfant rêveur
trempé …


souvenir

del Vargas Jeredias
Rey de la raza cale

Duende ?


nicolas vargas


*alpargatas : espadrilles

*garlochi: coeur en langue cale (gitane)

*juerga : fête

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec un autre language mais du fond des tripes ,putain que c'est beau !!!!

Anonyme a dit…

qué bonito pueblo alconchel, rayano con portugal y de donde muchas ganaederían tienen sus fincas...

mucho cariño parece que le tienes a mi tierra extremeña!!
un saludo, ludo

andres de caceres

Anonyme a dit…

je fais remonter ton commentaire à nicolas, bruno. merci pour ta fidélité.

y , si andres, a tu tierra le tengo cariño. y a sus paisanos tambien. gente de caracter y amables,con alma, mucho alma.
y los de tu tierra cantan fenomenal, lo que para mi lo dice todo.
un abrazo, camarada.

ludo