jeudi 31 décembre 2009

Le géomètre et son rayon vert ( espérances )






Ay! Ayaayyy! Torito
Torito verde
ay! con el castigo
mucho se duele
ay! pero con arte
mucho se crece.


Y procuro regalar al futuro zarandeado pero valiente este torito verde clandestino que espera salir por el campo de la amistad y del arte.

Pedro Arias

que le taureau soit un voyage  
pour une sécrétion indocile

quatre sabots qui griffent
et extraient
une salve
des pores de nos pupilles.

il sera temps alors
d'enfanter la main
du géomètre
qui brisera ses mailles.

Ludovic Pautier

jeudi 24 décembre 2009

Un cadeau / Un regalo




le sapin.
j'avais oublié.
alors vite, j'étais allé planter une guitare la tête à l'envers dans un pot avec un peu de terreau. "c'est du cyprès" ai-je crié aux enfants.

les cadeaux. merde. les cadeaux.
j'ai griffoné quelque mots sur un bout de nappe. j'ai déchiré.
mon amour a lu à voix haute pour tout le monde : " bon pour aller en voyage ce printemps à Totana ".
la soirée débutait bien.
je fermais les yeux.

huuumm ,restait encore un peu d'anis Matalahuga derrière la huche à pains.
il me tardait d'être violet comme un lys.
depuis la cheminée les gitans sortaient un par un, exhalés par le feu de l'âtre dans le salon.
un baiser sur le front de chacun.
les enfants somnolaient sur mes genoux.
hélène avait un sourire.
y El Vareta llegando.

mon cadeau, mon noël.
enfin.



nb 1 : merci à mateo pour le dessin que j'ai retoqué a mi manera ( l'année dernière aussi, que ferais-je sans toi ? )
nb 2 : El Vareta canta taranto por buleria o buleria por taranto ( Condesa , que le parece ? ). muy escaso. et c'est formidable.

dimanche 20 décembre 2009

Nos duele



Maribel Brenes s'est levée ce matin avec dans la bouche un mot. doler.
un ravin la hante. elle doit faire souffrir et se faire mal.
ce matin , j'écoute aussi les nouvelles de Grenade dans un vacarme de bruits de pelles.
je murmure pourquoi dans mon café.
je fais le geste dans l'air d'essuyer la sueur furieuse de Serge Pey avec un gant de peau de taureau. il redit essouflé : " nous ne croyons pas à la résurrection des cimetières ".
je pense à Maribel,
tu les aimerais Maribel, Serge et ses bâtons, son feu et ses palmas à l'envers qui déclouent le seigneur pour le remplacer sur la croix par la longue liste des sacrifiés du fascisme.
la douleur, lui, il la tenaille dans sa chair pour ne jamais la livrer à la mémoire. le ravin qui le hante a les mêmes dimensions mais aux fragments qu'on retrouve parfois dans sa boue il préfère les brisures de psaumes : " laissez Lorca avec son ami le maître d'école et les deux toreros anarchistes ".
Maribel Brenes ne sait pas les larmes qui montent dans la cale des tripes de Serge. Maribel voudrait semer des cendres, elle pleure du vent
.
.
.
depuis deux jours Federico, Dioscoro, Francisco y Joaquin sont officiellement " disparus ".
c'est elle qui doit porter la nouvelle aux familles.
on palpe les douleurs .



et Lorca ,ce symbole qui pouvait unir ce qui s'est désuni, la matérialité de ce qui peut-être de l'ordre du réconciliable, est touché tel un dormeur du val, une seconde fois au côté.
en juin 1927, au teatro Goya de Barcelone, Margarita Xirgu  ( avec Garcia Lorca sur la photo ) fait lever le rideau sur la " Mariana Pineda " du poète de Grenade. elle brode " loi , liberté, égalité " sur un drapeau et meurt par le garrot pour cela.



dans sa pièce Lorca a écrit :

" La plaza con el gentío
(calañés y altas peinetas)
giraba como un zodíaco
de risas blancas y negras.
Y cuando el gran Cayetano
cruzó la pajiza arena
con traje color manzana,
bordado de plata y seda,
destacándose gallardo
entre la gente de brega
frente a los tóros zaínos
que España cría en su tierra,
parecía que la tarde
se ponía más morena.
...
Cinco toros mató; cinco,
con divisa verde y negra.
En la punta de su espada
cinco flores dejó abiertas,
y a cada instante rozaba
los hocicos de las fieras,
como una gran mariposa
de oro con alas bermejas.
La plaza, al par que la tarde,
vibraba fuerte, violenta,
y entre el olor de la sangre
iba el olor de la sierra.
Yo pensaba siempre en ti;
yo pensaba: si estuviera
conmigo mi triste amiga,
¡mi Marianita Pineda!..."

Barcelone. encore. décembre 1932. de retour de New-York, Federico donne une conférence dans cette nécessité primale, cette " réaction lyrique en toute sincérité et simplicité...difficiles aux intellectuels mais faciles aux poètes " envers ce mélange que lui a inspiré la ville démiurge : " géométrie et angoisse ".

aujourd'hui, à BCN -on dit comme ça, les autorités garrotent une autre fois cette pauvre Mariana et sincérité, facilité sont encore plus difficiles aux politiques qu'aux intellectuels.

alors que dire.
rien.
hay que ir calladito y escuchando . como los cabales.

el señor b, Pedro Bravo dans la vraie vie, termine ses posts qui brillent souvent de cette intensité lorquienne, par un "suena..."
alors, ciego ?
alors,
suena " el poeta " de Duquende.





dimanche 13 décembre 2009

Sous le signe de l'orme


"Al olmo viejo, hendido por el rayo
y en su mitad podrido,
con las lluvias de abril y el sol de mayo
algunas hojas verdes le han salido. "

(A un olmo seco / Antonio Machado in Campos de Castilla )

Au vieil orme, fendu par un éclair
et dans sa moitié pourri,
avec les pluies d ‘avril et le soleil de mai
on poussé quelques feuilles vertes.



GRACIAS por vuestra sensibilidad, apoyo y solidaridad, porque con ello habéis conseguido que me tiemble el pulso y se me enturbien los ojos con la lagrima contenida a la hora de firmar la solicitud de VACÍO SANITARIO para las vacas de COQUILLA.


Vosotros y sólo vosotros vais a ser la causa por la que la única rama original que hoy existe de las 4 en que se dividió la ganadería de Coquilla no desaparezca también.

Afortunadamente habeis entendido que el toro de lidia antes que grande y cornalón lo que tiene que ser es bravo.

Dado vuestro manifiesto interés me creo en la obligación de explicar las razones que me han llevado a tomar soluciones tan radicales:

Desde el año 1973 en que me hice cargo de la ganadería, hemos conseguido sobrevivir a la moda del toro grande con un toro pequeño, a la manía del toro cornalón con un toro cornicorto, a la imposición del toro tranquilo con el toro fiero, y a reconocimientos veterinarios que miden el toro con un único patrón, olvidando las peculiaridades de cada encaste; pero el que me obliguen a sacrificar una vaca con 16 años y 32 veces saneada, madre de 2 sementales y un toro de vuelta al ruedo, eso ha sido la gota que ha hecho derramar el vaso.

A partir de ahora os habéis convertido en ganaderos sin quererlo y en el futuro cada vez que salga al ruedo un toro de Coquilla, aunque sea en una novillada sin caballos, algo de él os pertenece, pues al final, sois vosotros los que habéis conseguido que siga existiendo, y por eso la familia Sánchez Fabrés os estará eternamente agradecidos.
Vamos a seguir, aún sabiendo que es inútil luchar contra el sistema, porque al encaste de Coquilla al igual que al olmo de MACHADO hendido y partido por el rayo algunas hojas verdes de esperanza le han salido.

Juan Sánchez Fabrés


MERCI pour votre sensibilité, votre soutien et votre solidarité, parce que tout cela a permis à mon pouls de frémir et à mes yeux de se brouiller de cette larme réprimée au moment de signer la demande d’ERADICATION SANITAIRE pour mes vaches d’origine COQUILLA.


Vous et vous seuls êtes la cause qui conduira à ce que la rame originelle des quatre branches de la division de la ganadería de Coquilla ne disparaisse pas.


Vous avez fort heureusement compris que le taureau de combat, avant d’être grand et très armé, doit être brave.


Etant donné vos manifestations d’intérêt, je suis dans l’obligation de vous donner les raisons qui m’ont poussé à vouloir prendre des solutions si radicales :


Depuis 1973, date à laquelle je me suis retrouvé en charge de l’élevage, nous avons réussi à survivre à la mode du taureau grande avec un taureau plus petit, à la manie du taureau cornalón avec un taureau aux cornes plus courtes, à l’imposition du taureau docile avec le taureau combatif, et aux examens vétérinaires qui définissent le taureau avec un seul patron en oubliant les particularismes de chaque encaste. Mais celui qui m’a obligé à sacrifier une vache de 16 ans, 32 fois déclarée saine, mère de deux sementales et d’un taureau de vuelta al ruedo fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.


A partir de maintenant, vous vous êtes reconvertis en ganaderos sans le vouloir et, dans le futur, chaque fois que sortira un taureau de Coquilla, même dans une novillada sans picadors, un peu de lui vous appartiendra, parce qu’au final, c’est vous qui aurez réussi à ce qu’il existe et pour cela, la famille Sánchez-Fabrés vous sera éternellement reconnaissante.


Nous allons continuer, même en sachant qu’il est inutile de lutter contre le système, parce que sur le tronc des coquillas, à l’instar de l'orme de MACHADO fendu et disloqué par l’éclair, poussent quelques feuilles de verte espérance.


Juan Sánchez Fabrés
 

 
commentaire : j'ai eu sous les yeux la teneur des messages qui défilaient vers la messagerie de Pedrollen, envoyés des quatre coins de la planète des taureaux afin de soutenir le ganadero et sa famille dans cette "lucha" de dernière extrémité.
ce qui frappait c'était que la plupart avaient écrit  qu'un jour ils avaient assisté au combat d'un Coquilla et qu'ils en étaient restés subjugués à jamais. savoir que pouvait disparaître un des meilleurs souvenirs de leur panthéon taurin ou qu'ils ne pourraient plus envisager de le revivre de facto leur était par trop insupportable. la lutte de Juan était inscrite dans leur quête. ne pas l'appuyer c'était livrer sa mémoire et ses espoirs à l'abattoir, ou pire, à l'étable.

Juan Sanchez-fabres a choisi, avec force et volonté, de faire référence à ce texte du poète de Séville, de Madrid et Paris, de Soria, de Baeza, de Ségovie et de Collioure.
l'analogie est splendide. engagée.
alors c'est à notre tour de lui rendre la pareille en citant les derniers vers du cantique à l'orme centenaire.

"Olmo, quiero anotar en mi cartera
la gracia de tu rama verdecida.
Mi corazón espera
también, hacia la luz y hacia la vida,
otro milagro de la primavera."

Orme, je veux inscrire dans mon carnet
la grâce de ta branche reverdie.
Mon coeur aussi attend,
vers la lumière et vers la vie,
un autre miracle du printemps.

nb : crédit photo ADAC et Yannick olivier pour le portrait de Juan. quant à l'orme de Machado sis à Nuestra Señora Del Espino à Soria c'est l'oeuvre de un tal Xavipat.

mercredi 9 décembre 2009

Qui vient ( Archipiel 27 )



( à Pedro )

qui vient
du givre des alphabets
dire
les aiguilles manquent sur nos poignets blessés


qui vient
passer les mains

sur les tétons des croix du sud

sous les arbres
bêcher la brume

avec des hoquets de cheval à la peine

dans un oeil de cylindre
à l'ubac se rendre pâle
avec le soleil pour frère

faire un festin
de l'air respiré auprès des chuchotis
montés d'un poumon
ouvert en deux fosses

serrer à chaque rue glaireuse le poing du monde fragile

claquer un coup à tous les huis
pour questionner
et savoir

qui vient donner à boire à nos entailles les plus profondes
éteindre les lampes sous la peau
piller les gorges babéliques
et laisser le butin
brusquement aimer les ratures

deviner le souffle en insurrection de l'autre

y sculpter ses propres tavelures

enfin
qui vient oublier

que le mot poémaire n'est pas de notre langue.


Ludovic Pautier / Pessac-Jurançon/ septembre-décembre 2009


ce texte est dédié à Pierre " Pedro" Arias. Pedro cherche , désespérément, l'auteur de cette photo de Don Pablo. elle agit sur moi comme un totem  puisque c'est grâce à elle que nous nous sommes rencontrés.
Si des lecteurs  possédent des informations pouvant l'intéresser, il leur suffit de passer par l'intermédiaire de la barra de los pinchos. je transmettrai.
merci.
este texto va dedicado a Pierre "Pedro" Arias. Pedro esta buscando , deseperadamente, , el autor de esta fotografia de Don Pablo. procede conmigo a la manera de un totem porque , gracias a ella, nos hemos encontrados. Si hay lectores que poseen datos que pueden interesarle, les agradecemos de pasar por la barra de los pinchos. transmitiré.
gracias.