mercredi 10 juin 2009

En una veleta ( por Manuel Parrilla )



Cuando yo me muera,
enterradme con mi guitarra
bajo la arena.
Cuando yo me muera,
entre los naranjos
y la hierbabuena.
Cuando yo me muera,
enterradme si quereís
en una veleta
Cuando yo me muera !


comme à chaque fois qu’un tocaor casse la septième corde, celle qui le retient à ce monde, on se dit que le poème de federico semble avoir été écrit pour épitaphe de chacun d’entre eux.
Parrilla de jerez - manuel fernandez molina - laisse la rue campana de jerez à ses coups de vent qui tapent sur le volet derrière lequel sa bougie se consummait lentement depuis la mort de paquera, su paquera.

lors de la biennale de séville qui suivit le silence définitif de ce maelstrom du chants des souterrains et des cieux, une dernière fois, il avait voulu lui rendre hommage en cadençant son fameux coup de patte por buleria qui sentait l'allumette, seul, avec la voix de paquera enregistrée perçant le cœur de ceux qui étaient là.

la maladie sortit ses tablatures peu après et lui regarda cela sans peine et sans acrimonie. sans plainte, je crois. le quejio c'était pour autre chose. il le savait mieux que quiconque.
ainsi sa pulpe avait toujours couru le bois saint sans avoir peur de se perdre dans la forêt de notes qu’il ne connaissait pas, qu’il ignorait avec la superbe de la race des sans alphabets.


il entendait le vent passer sur le mur, heurter les ferrures mais il attendait avec serénité.
c’est comme cela que je l’imagine.
les yeux sur le moucharabieh de sa vie, dans la cruche posée juste à ses côtés il écoutait exsuder le chant de l’ancêtre juanichi, la seguiriya del cuco, si délicate à extraire des pores de la gorge des plus grands, les roulements de phalanges de parrilla el tio, son père qui sentait le chant como naide puisqu’un jour il l’avait enseveli pour toujours sous sa glotte , incapable d’un son de plus mais gardant son savoir cavernicole avec fierté, respect et jalousie.

«Comparito mío Cuco / anda, ve y llama a mi mare / que me muero en esta casapuerta / revorcaíto en sangre» ( siguiriya de juanichi el manijero )



autour de lui des lueurs.
celles des buffles de sernita, de borrico
et paquera, lionne divine qui lui ébouriffe encore les cheveux quand il s’endort.
ce n'est plus elle qui sussurre, c'est lui. d'un filet de voix qui se confond avec le vent entré soudain par la main du clair-obscur.


Quand je mourrai,
enterrez-moi avec
ma guitare
sous le sable.
Quand je
mourrai,
parmi les orangers
et la bonne menthe.
Quand je
mourrai,
enterrez-moi, si vous voulez,
dans une girouette.
Quand je mourrai !


manuel fernandez molina - parrilla de jerez - est décédé samedi dernier des suites d'une longue maladie.
qu'il repose en paix.



nb 1 : merci au site de flamenco et particulièrement à l'auteur de l'obituario de parrilla. si c'est alfredo grimaldos, deux fois merci. dile angel !
nb 2 : la vidéo est extraite du film " vengo " de tony gatlif.

5 commentaires:

El Coronel a dit…

Ludo, ya te dije hace tiempo que poco a poco se van los mejores, sin ruido, sin estridencias, sin grandes fastos mortuorios. Poco a poco nos vamos quedando sin puntos de referencia flamenca, dentro de no mucho tiempo tendremos solo las grabaciones.
En el sitio de los que se han ido, (no creo en el cielo, infierno y esas cosas) se debe estar muy bien con todos los grandes genios flamencos juntos.
Salud
Pd. Chulo, perdona que te tengo abandonado, pero el trabajo me come.

ludo a dit…

mi coronel,
le veo un poco desanimado ! nos queda un@s grandes y creo que, a la diferencia del toreo, el cante jondo nos promete dias de felicidad. pronto le dare por le canal de los pinchos un enlace para ver un documento que le dara vuelta a su optimismo.
un fuerte abrazo.

ludo

Marc Delon a dit…

triste et beau, poignant quoi... petit à petit... oui, bien sûr... mais tant qu'il y aura des gens pour se souvenir.

el chulo a dit…

il faut aussi dire, que les mots les plus simples, les plus simplement agencés font les plus beaux textes.
et le risque est infini, car on les livre dans leur "notre" nudité, sinon leur crudité.
un mot n'est qu'un mot, tout comme respirer n'est que respirer, une évidence luxueuse parfois.
cette géométrie stricte de la simplicité, la plus dépouillée, la plus honnète, la plus exposée, devrait dire qu'écrire est lumière.
reste, comme en tauromachie, aux détenteurs, parfois autoproclamés l'impossibilité de s'exposer dans cette lumière qui n'a rien de blafard de la sincérité.
chaque mot de chaque langue est un fauve, parfois abèti, abartadi, vaincu, dépouillé, castré, car l'afeitado, réfléchissons y bien, est partout.
j'entends partout des mots afeites, ignobles
putassiers, pourtant!
"c'est étonnant comme tes yeux brillent, en te rapellant la jolie fille...", ou, "quand nous chanterons, le temps des cerises.......".
certes je suis un vieux con, mon seul regret est de ne m'ête jamais intéressé au flamenco.
abrazo ludo

Ludovic Pautier a dit…

marc et chulo,
juste merci pour vos mots et un abrazo.

ludo