samedi 6 juin 2009

Portrait d'une âme


à tous ceux qui ne connaissent pas LF Espla et passent par ici, j’ai eu envie de le décrire plutôt que d’apposer derrière le bar une photo identitaire .
car ce serait d'abord lui voler son âme et ce serait impossible puisqu’il l’a immense.
alors voilà.

Luis Francisco est un mortel initial entre chien
et loup mangeur de feu .
une belette radicale au sourire de pollen
dans le cosmos des coups de serpette
un boulanger mêlangé à toutes ses farines mais avec un goût de plomb et d’or.

il a trois ridelles
trois rayons tombés du soleil de son œil gauche.
trois plis qui arruguent le parchemin tavelé
apparu dans l'ourlet du parfait frisson
de sa peau
quand il sent qu’être torero est parfois la chose la plus importante au monde.

il a sous sa peau cousu des talismans :
bouquets de poils de taureaux gris et grains de sable de céret.
pour et contre le sort.

on le dit elfe.
je le dirais insecte géomètre.
avec une élytre unique
trémière et crépuscule de madrid.

si vous le croisez, donnez lui du monsieur. ou mieux du « Don » .
Don Luis Francisco Espla, torero de cabeza, va por Vd Maestro.



nb 1 : il y a sur le blog de la condesa un hommage émouvant à Espla. et une explication au pourquoi de cet hommage dans le deuxième commentaire.frissons garantis.
nb 2 : l'enthousiasme (suite ) après son triomphe madrilène les frissons garantis semblent courir sur toute la peau de taureau. rosa jimenez cano , espladista, joaquinvidalista y navalonera ( o sea buena persona )raconte au fil de ses derniers posts cette frénésie. on dirait que tout le monde s'embrasse. c'est bien de temps en temps. je trouve.
nb 3 : autre lien, celui de " de purisima y oro " . comme toujours un texte avec un univers auquel, personnellement, j'adhère à cien por cien. et c'est finalement un des bloggeurs les plus talentueux et des plus mystérieux. qui est "purisima..." ? la réponse est moins intéressante que le contenu du mystère. alors lisons-le.
nb 4 : les photos sont de juan pelegrin ( otro loco por lo de espla )et de paloma aguilar.
nb 5 : et allez, ça continue...comme le dit jeanmi : en solo 20 muletazos...capoteo de morante, faena corta y maciza de toreria que sobra y todo esta dicho. où sont les faenas des 150 redondos que veulent nous faire avaler les taurinos du marketing ( ou les marketers du taurining ? )dont on se tamponne le coquillard allègrement ! aux oubliettes, sous le tapis, au fond de la classe, noyé dans l'indifférence intersidérale. ponce a indulté un bicho de je ne sais qui je ne sais où. pero, carajo , on s'en foOOOOUUUUUuuuut !!!!!!!

10 commentaires:

el chulo a dit…

qualité éminemment rare dans ce milieu, finalement de pleutres,
espla est intelligent, cultivé et debout.
ce qui ne l'empêcha pas moultes fois, de se "foutre de la gueule" du monde qui le méritait bien. mais nous sommes ici dans le luxe de la distance, de l'intelligence, si rare ici, de la réflexion sur une activité qui n'est qu'humaine.
drole d'histoire que celle de ce toro qui le fit se retirer roi.
espla, certainement plus que tout autre, nous dit et avec quels intelligence et brio, qu'il faut garder certaine distance avec ce qui, finalement, n'est qu'une affaire de fric et parfois d'homme.
enhorabuena maestro.

El Coronel a dit…

Ludo yo sabia que algo bueno se iba a cocer ayer en Las Ventas, porque antes de entrar me encontré con La Condesa y Rosa y esa suerte era preludio de cosas buenas. Yo creia que seria Morante el que lo haria, pero mira tu por donde, va Esplá que nunca ha toreado mucho, quizas lidiar algo más y ayer destapa el tarro de las esencias. ¡Cosas de la vida!
Salud

ludo a dit…

chulo , com dab, tes commentaires sont justes et bien tournés. un plaisir.
mi coronel, espero que muchos vendran por aqui a tomarse un trago de lo que sea para que disfrutemos juntos con vd y chulo del beato de don espla. con madrinas como la condesa y rosa, segura que la tarde iba bajo auspicios celestes.
un abrazo a los dos, compadres.

ludo

Bernard a dit…

Ludo,

Merci pour ce texte d'hommage, si mérité pour "l'ensemble d'une oeuvre" si humaine d'intelligence, roublardise comprise... Et puis, qui m'empêchera de dire qu'en ce jour de despedida à Madrid c'est peut-être une des formes qu'aura pris ce "duende" - dont tu parles si souvent et si bien - pour lui faire exister ce sorteo où il put parachever l'oeuvre torera d'une vie!... Alors, je vais dire des banalités, juste pour témoigner: bien sûr la fameuse corrida des Victorinos du 1er juin 1982 - vue en direct chez un ami dacquois d'alors qui avait le bon goût d'habiter sur les hauteurs de la Chalosse et pouvait ainsi recevoir la télé espagnole; mais aussi, Victorino encore et Madrid, 1989, et un tercio de banderilles pour l'histoire, où - ayant congédié sa cuadrilla - il assuma seul le tercio, plaçant le toro de la voix et de son déplacement si caractéristique, puis - faussement lent et soudain bondissant - il toréa littéralement son adversaire d'une troisième paire "al sesgo por dentro" qui laissa le toro comme médusé; et puis 2007 et Céret, et l'homme devenu d'un seul coup de tête de toro poupée de chiffon... (et, rendant modestement hommage à un tel homme d'honneur, dire ici ce voyou de Padilla qui, ce jour-là, et pendant que les médecins tentaient - dans le tunnel d'arrastre - de stabiliser l'état d'Espla pour qu'il soit déjà transportable, tentait lui de renégocier à chaud son contrat au motif qu'il faisait du vent!... Je tiens cela d'un membre de l'ADAC); et enfin - et peut-être encore plus significatif pour moi de son comportement torero, la façon dont il assumait son rôle de chef de lidia, non seulement surveillant tout sans en avoir l'air (un autre "luxe de la distance" pour le dire avec les mots si justes d'El Chulo) mais - surveillant et ayant donc vu avant les autres - anticipant le geste adéquat: combien de contrôles des portes de sortie de picador à la fin du tercio, combien de capatazos discrets qui - détournant l'attention du toro quelques secondes - font d'un presque rien un quite efficace (qui l'aura vu à Vic, au 5ème toro menaçant directement le picador, se glisser comme subrepticement entre le cheval affaissé et la barrière, et tirer sur sa bride pour le faire se relever - éloigant de fait le picador d'une corne très proche?...). Voilà, c'était juste pour témoigner - à l'attention de plus jeunes qui passeraient par ici et qui n'auraient jamais vu Espla, pour dire ce que nous perdons avec son retrait: oui, nous perdons de la distance - sinon une partie de nos marques, et une façon unique - et ironique parce que distanciée? - de toréer... Alors, honneur à toi Maestro! Torero!...

Suerte - Bernard

el chulo a dit…

Ami ludo,
Si tu me le permets, et sans vouloir « encombrer » la barra de discours d’après ou pendant boire, j’avoue que je réfléchis beaucoup « au cas » de notre ami Espla.
Et cela me ramène à une notion de trajectoire personnelle.
Voulue, assumée, et c’est probablement là qu’il est grand.
Je regardais une paire de banderilles à ce putain de rouquin, photo, évidemment de l’immense manon, mufle à tête, en l’air, désarmé, dans le berceau exact des cornes et de la mort, et en plus il a dû donner l’air de « marcher » vers le toro, « andandole », avec son sourire de jésuite marxiste, quand nos rois de la pétaradante suerte motocycliste, soulévent nimes avec des bruits de banderilleros pétomanes . Me cago !
Ce type est définitivement intelligent, comme d’autres sont définitivement vulgaires, approximatifs, excessifs ou tristement cons, public ou toreros.
Me revient et m’en excuse si c’est inexact, surtout, Antonio Bienvenida et son sourire de Bénédictin placide, et sa façon de faire, comme si tout était facile, sobre de mouvements, bien loin de nos esthétiques déhanchées qui emmènent à la pamoison les anglaises de Torremolinos ou les bobos de nîmes.
Espla aimait les toiles légères, celles que le vent contrariait , les petites capes ou muletas et le naturel des doigts d’un père qui ramène sur le front les cheveux enfuis au vent de sa fille. Il tenait parfois sa muleta à un fil, du bout des doigts, comme Antonio Bienvenida et tout alors pouvait se fondre dans l’instant de l’évidence.
Il m’a souvent énervé mais son sourire avait une forme de clin d’œil. L’essentiel est de se retrouver lorsque c’est important.

ludo a dit…

paradoxe. on est content de cet ultime sursaut de la toreria mais un peu amèrement mélancolique parce qu'il nous semble que ces mêmes sursauts s'espaceront. c'est une histoire qui nous appartenait et qui s'estompe.
et pour qui veut, une bonne analyse tirée du comportement et de la présentation de "beato" sur malaka :
http://malakaespa.blogspot.com/2009/06/el-toro-bien-hecho.html

abrazo

ludo

sol y moscas a dit…

Sr Ludo, llego completamente ciego de torería a su cava dos días después... si Dios quiere ya se me ocurrira algo que decir sobre el maestro, y si lo hago, pondré la misma foto que usted... resumen de lo que ha sido este hombre para la afición (o lo que yo entiendo por afición).

un abrazo

La condesa de Estraza a dit…

Querido amigo Ludo: dicen mal dicho que para superar la resaca lo mejor es tomar una dosis pequeña del mismo nectar que libó, ¿tienes algo parecido a un sorbo Esplá?
Mientras decides, ponme un caña fresca; vuelvo a la barra a departir y no traigo otro troletrole que lo del señor Paco y 'Beato', todavía ando moviendo la cabeza con lo que vi -rayos saltar- y quiero que sepas que me lo estoy tomándo como lo de Morante con el Juan Pedro por el lado mágico del Rajastán.
Gracias por el enlace y bienvenida la tropa francesa a mi chavolo rosa de 'vuertas jasule'.

La condesa de Estraza

Ludovic Pautier a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Ludovic Pautier a dit…

señora condesa, que bien hace vd pasar por aqui ,que necesitamos alivios. me duele, me duele, que se fue nuestro parrilla. ahora le toca de nuevo a la paquera. cuando tronara escucharé al viento. seguro que seran su falseta y su voz.
un beso (porque aqui cuando se va uno de nosotros se secan las mejillas dando besos ).

ludo

pd : el comentario anterio lo borré porque salio con una primera frase escrita a velocidad maxi y resultaba sibilina.