dimanche 14 juin 2009
" Le méandre qui enserre l'île des Chiens "
" Le temps , dit-il dans le cabinet aux étoiles de Greenwich, le temps était de toutes nos inventions de loin la plus artificielle et, lié aux étoiles tournant autour de leur axe, il n’était pas moins arbitraire que s’il eût été calculé à partir des cernes de croissance des arbres ou de la durée que met un calcaire à se désagréger. Sans compter que le jour solaire auquel nous nous référions ne fournissait pas de repère précis et que pour mesurer le temps il nous fallait avoir recours à un soleil moyen, imaginaire, dont la vitesse de déplacement ne varierait pas et qui dans son orbite ne serait pas incliné vers l’équateur.
Si newton a pensé, dit Austerlitz en montrant par la fenêtre , brillant dans le reste du jour, le méandre qui enserre l’île des Chiens, si Newton a vraiment pensé que le temps s’écoule comme le cours de la Tamise , où est alors son origine et dans quelle mer finit-il par se jeter ? Tout cours d’eau , nous le savons, est nécessairement bordé des deux côtés. Mais quelles seraient à ce compte les rives du temps ? Quelles seraient ses propriétés spécifiques correspondant approximativement à celles de l’eau , laquelle est liquide, assez lourde et transparente ? En quoi des choses plongées dans le temps se distinguent-elles de celles qui n’ont jamais été en contact avec lui ? Que signifie que nous représentions les heures diurnes et les heures nocturnes sur un même cercle ? Pourquoi , en un lieu, le temps reste-t-il éternellement immobile tandis qu’en un autre il se précipite en une fuite éperdue ? "
(W.G. Sebald / " Austerlitz "/ Actes Sud / trad. Patrick Charbonneau )
merci à victoria et à laurent pour la découverte de sebald.
ce pincho est pour vous.
en lisant ce passage, des images qui ont un jour traversé ma rétine d'aficionado a los toros, se sont immédiatement imposées.
j'ai juste essayé d'en retrouver l'essence à travers ces clichés glanés sur la toile.
cela me semble faible malgré le talent des photographe au regard de la puissance évocatrice de certains souvenirs, mais cette impossibilité à dire et à montrer ce qui tapisse notre for intérieur est la trame même de cette quête.
quadrature du cercle.
aporie fêlée par les mots du poète.
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11 commentaires:
Ludo,
A lire Sebald - et plus encore ces photos que tu as glanées, il semble bien qu'en certains lieux "le temps reste éternellement immobile"... Et, même si le cliché est réduit à une vignette, comment ne pas voir en l'immobilité de Curro juste assez de pied gauche avancé dans le terrain du toro pour "charger la suerte"!?... Charger! Quel mot lourd là!... Qui parle ici de charge? et pourquoi pas de cuirassiers?... Alors qu'il s'agit tout au plus d'une esquisse!... "Esquisser la suerte" cela se dit-il?... pour Curro assurément, où la quasi immobilité est déjà "force" motrice faisant mouvoir, conduisant la charge du toro... Et, si les mots sont insuffisants à le dire, le "poète" (celui qui fait) le dit en faisant: et c'est ainsi que Curro est poète (et malgré une impression de plus de "poids" - de plus de corpulence, c'est encore Curro qui, des deux, semble le moins lourd!)...
Bien à toi - Bernard
Il eut peut-être fallu chercher du côté de Julio (Iglesias ? non, Robles !) et Ordonnez
Ludo, ayer sonó la música de Julio en Barcelona, se puede escuchar en todo el planeta......saludo
Ahi esta la clave Ludo, en lo que dice Bernard, "Cargar la suerte"
Julio Roble, un torero, honesto, ¿se puede pedir más?
Por favor Ludo ponme un Gin-tonic que quiero brindar por Curro, Paula, Julio, Ordoñez, Camino, Bienvenida y un largo etc. de TOREROS.
sALUD
bernard,
esquisser la suerte? apuntar la suerte.
eso es.curro a "juste assez de pied gauche", comme tu dis si bien. trop ferait avancer le temps et nous le rendrait palapble. sebald est un fou de la langue taillé au diamant. curro ( et les autres ) taille des toros avec une feuille de tabac. style ? style. c(est l'homme.
marc,
j'ai cherché des images de ceux que tu cites. y curro vasquez. y otros. mais pas grand chose. j'aurais du aller débusquer quelques superbes clichés sur des sites de phtographes. pas eu le temps. j'aurais du prendre en photo les illustrations de mes propres livres qui tapissent ma bibliothèque. la photo de photo humm humm, déjà que je ne suis pas un cador du cadrage...
jeanmi, ouiiii, aparicio ! mais oui ! dès que je peux j'ajoute (celle de ton blog est parfaite ).
ùi coronel,
el gintonic , listo esta. y le pongo ese cante que tanto fue del de la isla :
" En un pueblo de Sevilla
ha nacío Curro Romero
condición noble y sencilla
de Camas este torero
Tiene arte y majestad
cuando abre su capote
nadie lo puede aguantar."
abrazos, compadres.
ludo
Pues ahi va otro cante, en este caso de Rancapino
Romero
ponle romero al tendido
torea si te da la gana
que el que toca los picos hoy
te aplaudira mañana.
Salud
le bon torero se reconnait sur la bonne photo.
la bonne photo porte en elle, car elle l'a saisi, le mystère de la main qui ne torée pas.
la bonne photo demande d'intégrer temps et espace, pour répondre au chant profond du torero.
la gouache ne fait pas la couleur ni le peintre, pas plus que les braillements ne font le chanteur, pas plus que la préciosité ne fait l'écrivain, pas plus que ces passes vulgaires données à des "carriles" ne font les toreros, et que dire du poête?
et encore, nous explique t'on que les vaillants belluaires qui osent s'exposer devant ces erzats de toros, courent des risques immenses.
le preuve fundi, pris par un zalduendo, traumatisé cranien (el fundi) qui peut être a eu une faute de concentration?
comme tant d'autres.
la leçon étant que nos juli, ponce, tomas, castella, et autres perera courent des risques énormes et non mesurés par le "vulgaire" non "practico" devant les "carretones" qu"ils imposent.
Ceci dit, être devant un toro n'est jamais banal; tout de même!
Pues yo recalo aquí como la que llega a un oratorio y contribuyo:
"Hoy torera Rafaé,
y todo er barrio Santiago está rezando por é".
Agua, Ludo, ponme una garrafa de pañí que me la voy a echar para empezar por todo lo alto.
La condesa de Estraza
gracias coronel.
chulo, et éclipser un autre versant de l'analyse de cette cornada qui consisterait à émettre une opinion disant que le fundi a certainement précipité son retour n'a effleuré personne. vite, vite, haro sur l'aubaine. mais qui a dit qu'un taureau pouvait attraper un torero seuleument s'il pèse 620 kilos, qu'il n'est pas afeité et qu'il n' a aucune goutte de sang domecq dans les veines ? des ignares ou des mirages issus d'une imagination à l'orientation très précise, subjective voire fallacieuse. on parle d'autre chose. de l'éthique. du respect de l'animal, en tant qu'animal de critères extrèmement précis. ce qui doit être primordial. sinon , voilà où cela nous mène :
http://al-toro-rey.blogspot.com/2009/06/certifies-limpios-par-les-ganaderos.html
même celui_là peut blesser à mort un torero. sans aucun problème. sans aucune malice ou fierté. par instinct. mais c'est alors à vomir.
indécente anti-corrida.
la vraie.
señora condesa,
tengo que señalar a mis compatriotas que no manejan el calo, que "pañi" es agua. y bien sabe vd que le doy to' lo que me pide. gracias por la letra. parece que hay ronda por buleria en la barra de los pinchos. yo sigo :
"ay a julito aparicio/le estan bordando un capote/con la luna y los luceros". lal etra dice el chiclanero, pero como la letra es del pueblo se tiene que revisarla cuando se debe.
un saludo.
ludo
ludo
ludo,
il me semblait ne pas avoir dit autre chose, me faisant seulement l'écho attristé de mes bonnes lectures.
paquirri a été tué par un toro certainement indigne de lui prendre la vie, mais c'est ainsi.
tant de facteurs entrent en ligne de compte!
c'est précisément l'argumentaire, comme souvent, biaisé, tendancieux qui m'avait fait réagir comme toi.
il est bien évident que suite à son gros coup au "'casque" el fundi aurait dû se ménager un peu plus, et d'une certaine façon, ne pas donner ainsi l'illusion de manquer de respect à un encaste commercial, du style, je les torée à cloche pied s'il faut.
en tous cas cliniquement, les suites d'un trauma cranien sont parfaitement connues et peuvent longuement perdurer.
amitiés
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