Gers des silences qui lissent ses vallons ( la lumière flotte dans l’éole parfait des senteurs de pailles presque cassantes, un peu fraîche encore, idoines pour s’asseoir, joindre ses genoux , gracile y poser son menton ) .
Vic des furies qui débordent par ses outres ( L’air s’alourdit des fanges qui balisent de leurs odeurs de pisse chaude et de souffles lourds comme rouelles de barriques usées les heures où tranche le soleil ).
feria où cognent le cuivre du bruit et la bigarrade des grappes de la fantaisie et de la bêtise liées par l'excés et la démesure ( le souffle des musiciens de rue et de scène gonfle ou vide les ardeurs, c'est selon )
arène et temple de légende intègre.
...
On pourrait y penser si on avait le temps, mais il faut enchaîner course matinale et vespérale * .
Perles d’un rosaire aficionado trop pléthorique. Syncrétisme nouveau de spectateurs alimentés à la chaîne . Moloch à tête d’apis qui dévore ses enfants.
Alors on est un peu frontal baissé et on ressemble à s’y méprendre à un garcigrande d’amphithéâtre. Allez savoir pourquoi…
Mais les hommes sont têtus. Même dans cette adversité , cet air fol du temps, il a toujours bâti des moments où, relever la tête et séduire la vie, n’est pas un vain mot. Ou Juste un slogan chic ou choc genre « le bonheur est dans le pré » , cette sombre tyrannie marketing.
Il se donne , l’homme, l’instant, le lieu, les présences et l’harmonie nécessaires pour noyer son nez dans les effluves d’un léon barral, ce vin dont le propriétaire a un nom qui sonne comme patronyme d'un chef de quadrille hispano-landais aux bacchantes frémissantes d’affronter par un clair après-midi des croisés de joseph lescot.
Il s’octroie le luxe de mettre la manteca suave et vive à la fois d’un mas jullien, d’un clos thou, sur des paroles d’échange simples et passionnés avec une pandilla d’une espèce semblable et différente aussi, complémentaire ou stimulante à la sienne.
bref, l’homme a besoin de temps , d’espace et de confrontation pour s’abreuver l’âme et le gosier. Un peu comme los toros.
Ce retour en terre de vic fut un délice.
Que sortent ( mais pas 12 ou 18 ! cela étant déjà arrivé, m’ a-t-on dit, en pays gardois ! l’ineptie ! ) tous les après-midi de grande corrida 6 exemplaires taillés au physique comme au moral tels « camarito » et « baraquero » (je sais plus de noms de taureaux braves que de noms de chats ou de chiens domestiques messieurs les amoureux des animaux ) et nous serons heureux, réconciliés .
Que sortent aussi de vez en cuando des taureaux qui divisent l’aficion, qui déboussolent les convictions pour mieux les étayer, qui donnent envie d’en savoir autant que les vaches dont ils sont les fruits du ventre généreux (manger leur herbe, lécher les poils de leurs progénitures, fouiller de la corne la pâte de leurs encinas, galoper à perdre sabots dans leurs champs pelés ou d’émeraudes …) et qui demandent que l’on se saoûle longtemps pour s’apercevoir qu’on est d’accord à s’en tomber dans les bras. comme ceux de fidel san roman du dimanche après-midi.
jean-luc m’avait glissé : « elle est grande, grosse et vieille ».
« qui ? » avais-je demandé.
« la course ».
ah, une matrone pour rassembler tous ces garnements de tertulia !
une maîtresse d’école revêche et armée d’une bonne règle en bois pour ranimer la guerre des boutons des tendidos !. Ça purge nos idéalismes. Ça saigne nos conforts de pensée. Tant que celui qui se met face à la marâtre est respecté par le public, ça aussi c’est salutaire. Et emporte le consensus dans un tourbillon qui m’enchante et me ramène un peu groggy vers mes pénates girondines…
Vous l’avez devinez . je suis sur le chemin du retour, mais un bout de luzerne entre deux lèvres teintées de mourvèdre et de manseng, je traînaille les yeux au vent. des taureaux dans la tripe.
* J’ai le regret de constater que cela se passe au pays de monsieur baylac dont j’ai toujours admiré la sentence, primordiale pour moi : tuer un animal en public est un acte d’une haute gravité. d’où sa parcimonie éloquente, réfléchie et assumée pour que rien ne le galvaude ou ne l’étourdisse.
mercredi 3 juin 2009
Chemin de vic 5 ( les tripes de la luzerne )
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3 commentaires:
magnifique!
merci ludo, tout est dit.
A cela je vais rajouter qu'il y a eu aussi les belles rencontres avec ceux que l'on ne croisaient jusqu'alors qu'au travers du net, et avec qui enfin l'on a échangé autrement que par claviers interposés. Ceci dedans ou bien devant le bar de Pédrito vers lequel m'a entraîné Pelayo, et ou j'ai rencontré Xavier, Florent et Ludo.
5 personnes rencontrées, 5 le nombre du cheminement. Chemins qui t'ont ramené ver la Gironde, et qui mon porté plus haut vers les terres de mon exil. Maintenant, me concernant, il me faudra attendre Céret, et un aller retour sur moins de 3 jours pour y voir 3 courses. Bon, j'aime bien le 3.
ben non, chulo, à toi , merci. tu nousas manqué là-bas.
lionel, on s'est peu vu mais le lien est tissé.c'est le plus important.
abrazo.
ludo
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