mercredi 15 avril 2009

Là où les rêves



popelina , de de grau, a laissé quelques toreritos des bords de tage toréer sa voiture. ils se sont adorablement prêtés au jeu de la photographie, me dit-elle.
pourquoi répéter ces gestes devant le miroir du salon quand on a une glace si éloquente au tain si pur. je les vois banderiller les mouettes en riant, templer les coques noires qui creusent le fleuve.



des mômes, des chavos, des minots.
il y en a aussi dans ces faenas "de pour de faux" cubiques. querencia des sourires, des bousculades et des défis.
le béton inspire. c'est écrit : la paz.
plaza de toros de la paz. en plein euskal herri.


et par une godille de la mémoire en boucle se superpose la réelle bouffée d'aficion qu' a délivrée juan del alamo en contrepoint des atonies d'une fin d'après-midi de toros en chalosse.



mais cette enfance, pablito, higo, octavio, pinchi, peribanez et cagapoco l'ont sentie passer sous la férule. celle des creux dans l'estomac, larges comme les mains qui s'abattent pour un rien avec la toute puissance des officiants du vainqueur.
pourtant, leurs yeux, leurs inventions, leurs imaginaires sont d'une force tremblée jusque dans leur traque de l'espoir attaché à une graine de caroube. un clou pour jouer. une moitié de crayon de couleur.
"paracuellos" , de carlos gimenez montre que l'histoire arrache les enfants à la candeur et aux tendresses avec une brutalité sans nom.
ou plutôt si .
ceux de franco , de la phalange et de ses instituts d'aide sociale où l'auteur a passé 8 ans de sa vie dans les années 50/60.
était-on mieux traité en france, dans nos orphelinats, nos asiles ou nos maisons de retraite démocratiques ? je ne sais pas si les comparaisons s'imposent. mais je crois en saint artaud.



et aujourd'hui ? de el ejido tout près d'almeria la douce, jusqu'à calais la fraîche il y a tout lieu de croire que l'europe frappe de ses poignes un peuple de migrants dans un enchainement policier, bureaucratique et judiciaire qui laisse inquiet.
effrayé.
le très intelligent long métrage de philipe lioret, "welcome" , recouvre de sa force de rage tranquille la dénonciation de tout cela.
rappel : les peuples qui méconnaissent leur histoire ou qui l'enfouissent sciemment, sont condamnés à la revivre.
comme gimenez avec ses planches, lioret fait oeuvre, avec d'autres, pour ne pas que l'adage se vérifie ici.
sauf que, dans ce cas, il n' y a pas à témoigner pour ne pas oublier. "welcome" c'est aujourd'hui.
c'est inhumain.
n'en déplaise à monsieur besson.
il y a là un enfant, aussi.
comme sur les photos.
un plus grand. bilal, 17 ans. presque del alamo.
comme lui il s'entraine tous les jours. mais sans capote ou muleta.
il nage.
lui , ce qu'il désire, c'est pouvoir traverser la manche et rejoidre albion où l'attendent un amour et une carrière hypothétique de footballeur professionel. un torero lancé depuis l'irak contre son destin qui se lève dans un channel où roulent des tankers qui brisent les vagues de ce tunnel glacé...
de ce film je garde cette image. parce que certains de ces bateaux ont dû enfler les rêves des toreritos de popelina.



nb : la photo numéro 2 est del señor kaparra, que je croise avec plaisir chez solymoscas.
il avait laissé une série de photos sur "toro, torero y aficion" dont celle-là.
je l'ai impunément subtilisée. mileshker par avance, señor kaparra.

nb 2 : la photo de juan del alamo a été prise à mugron le lundi 13 avril par une "socia" du club taurin joseph peyré de pau. merci.

8 commentaires:

popelina a dit…

Comme un long fleuve (in)tranquille, ou l’art de réussir une réflexion en profondeur à partir de deux bouts de coton (ou deux petites images). Merci Ludo.

Marc Delon a dit…

Très douces ces photos de bord de fleuve... mais dure est la cornada, la trahison et l'espoir déçu.

El Coronel a dit…

¡Que gran obra la de Carlos Gimenez! deberian leerla en las escuelas. Por obvio la que mas me gusta es la de Paracuellos y Paracuellos Auxilio Social. Conservo parte de su obra.
Por cierto el edificio de lo que fue el internado, aun sigue vivo. Algundia hablaremos sobre este colegio o internado.
Salud

sol y moscas a dit…

Sr Ludo... ese puente lisboeta me recuerda las idas y vueltas...
y aprovechando la evocación (hubiera buscado cualquier excusa para compartir esto con usted) le mando un enlace a Chano Lobato y Manolo Franco por guajiras; video que desde que se nos fue el Maestro no he parado de visionar... embelesado (sobre todo el final, a partir del 3:20).

http://www.youtube.com/watch?v=UgmHdm-JjxM

un abrazo


(Los niños toreando... frescor como rocío en la cara)

el chulo a dit…

torear al viento, las nubes, los suenos!

el chulo a dit…

la verité est qu'il reçoit ce toro bossu dans sa cape, façon curro vesquez novillero.
bien, muy bien!

kaparra a dit…

Buenos dias Mesie Ludo,ma costao encontrar su blog,pa rato en lazaba yo con uste"los pintxos". No he terminao de pillar de guas su escrito mas creo que lo pillo. Un saqludo.(no vimos toros en sevilla,aquel dia,toreros tampoco)

Ludovic Pautier a dit…

gracias por pasear aqui señor kaparra. puede volver cuando le da la gana de tapear por pintxos por aki. pintxos y caña a españa.asi, no ?
agur.

ludo