mercredi 8 avril 2009

A chano ( mathieu sodore )


certainement parce que dire "chano" nous mettait des oranges dans la bouche , mateo a puisé dans ce pigment afin d' évoquer ce chantre des saveurs et des grâces flamencas ( comme le rappelle la amiga condesa, "il racontait un enterrement et tu te fendais la poire " - voir commentaires du post précédent ).
et ce bleu, si cadiz n'est pas ce bleu ...
on voit ensuite que la gorge , le menton , la bouche ont un langage de gestes fascinants chez cette famille de cantaores. ceux de l'ébriété de l'oralité du peuple jusque dans ces "arrugas" , ces rides tannées, livre de contes des jours de peines, de fatigues et de bonheurs non achetés.
quant au hors-champ du haut du visage , éternité de son empreinte.

mathieu, merci pour cet hommmage.

va por vd , maestro.

5 commentaires:

América a dit…

Descanse en paz,un homenaje de quien admira su poderoso arte.

Marc Delon a dit…

je voulais te dire Ludo que si j'aime les rituels, il en est un nouveau le lundi soir que je retrouve avec plaisir, Falseta.
Je n'écoutais pas le dernier avec assez d'attention, en fait je faisais trois choses à la fois : je fumais un cigare, j'écrivais et je t'écoutais en fond sonore. Et puis est venu le dernier morceau que tu as choisi pour qu'il nous dise au revoir à travers ton émission. Et là, j'ai senti le plomb tomber dans mon ventre, le frisson venir, j'ai tout arrêté et ma gorge se nouait : Chano Lobato m'avait atteint ; Ce chant et cette interprétation m'ont transpercé. Merci à toi et adieu triste à celui qui manque à peine l'a-t-on découvert. Heureusement la discographie...

Ludovic Pautier a dit…

america,
seguro que vd bien sabe que poder tenia chano. el del arte jondo que ama tanto y que se siente en su despacho virtual tan acogedor.
un saludo.
marc,
ravi que "falseta" t'accompagne. la solea apola dont tu parles est en effet, pour moi, d'une rare intensité. et si difficile à maitriser. chano était de ces "pocos" qui le savent. frémir en découvrant est toujours une expérience inoubliable et jamais identique. c'est pas mal bien la vie des fois.
un salut.

ludo

el chulo a dit…

Sans vouloir « polluer » de mon ignorance tant de « savoir » qui m’échappe, hélas, depuis que je vous lis, concernant mon déjà ami chano, je me dis que « el cante hondo », est la plus belle expression que je connaisse. Expression au sens de l’assemblage de mots, du chant profond.
Ce matin, « va por usted senor chano », j’ai écouté ma déesse tebaldi, celle dont Toscanini, pourtant avare de commentaires élogieux disait qu’elle chantait comme un ange.
On inventa une polémique entre callas qui n’était plus la grosse tour qui chantait divinement, et était devenue un fantasme sociologique, et la très statique tebaldi, qui chantait en fermant les yeux. A cette époque Cordobes triomphait et rameutait des troupes ignares et friquées dans les arènes.
Callas ramenait tous les snobs vers l’opéra qui connait aujourd’hui la période la plus nulle depuis fort longtemps. Ils allaient aux arènes aussi voir le cordobes, avec les conséquences que nous connaissons sur la tauromachie.
Aujourd’hui tous les chanteurs et chanteuses d’opéra chantent la même façon, n’importe quel rôle, peu importe la tessiture, pourvu que l’enregistrement se fasse en deux jours, avec des sons modernes, plutôt disco.
Callas chantait très faux, comme me le fit remarquer la femme de mon boulanger, pianiste émérite, avec un air honteux, puis ravi que j’acquiesce.
Tebaldi chantait sans un geste, les yeux retournés en elle-même, d’une voix égale, c'est-à-dire à chaque instant possédée, musicale jusqu’au miracle, sans la moindre rupture dans le timbre, sans glapissement, qui par ses silences et ses reprises miraculeuses nous disait que le bonheur existait, dans cette surprise émerveillée de l’austère beauté de la vérité.

popelina a dit…

j'ai fait un rêve (ou il n'y a pas de hasard.) et toujours un concentré de beauté (post et commentaires). je vais découvrir chano.