vendredi 31 décembre 2010

Fin d'année pour compas désaccordés

hum, hum...bon là, c'est à moi.
je crois.
j'ose pas dire "ou pas" il paraît ,c'est dans libêêêêêê ce matin, que c'est une des expressions de l'année. ou pas. c'est con, hein ?
ou pas.
bon, si on passait à autre chose.

j'ai pondu :
en 2011,
fée lisse
agneau noué beau.

pas mal, non ?

j'ai aussi des étrennes.
pour mon cher Solymoscas, d'abord.
c'est du Nietzche. faut dire que je lis Philippe Muray et ses "désaccords parfaits" en ce moment. pour exécrer la fin d'une année, c'est comac ! donc Muray cite le Zarathoustrosophe prophétique avec cet incipit :

" L'art des artistes doit un jour disparaître, entièrement absorbé dans le besoin de fêtes des hommes : l'artiste retiré à l'écart et exposant ses oeuvres aura disparu. " ( dans Aurore )



bien et mal, Muray livre bataille.
ce qu'il interpelle (ouh , ce mot qu'il collerait au mur ! ) c'est ce genre de discours :
"Le temps viendra moralement où nous ne serons plus en état de faire la guerre.Du temps , il en faudra probablement encore un peu plus pour que nous cessions de tuer et de manger des animaux. Pourtant nous apprenons au moins déjà peu à peu à éprouver du dégoût là où il convient d'en éprouver. C'est un fort argument en faveur de l'espoir. Reste seulement la question de savoir si nous apprenons assez vite." ( Eugen Drewermann )

C'est sûr, l'écrivain se plante, malclairvoie ou loupe sa cible parfois. mais à côté, il a des fulgurances jubilatoires sur la transparence et son règne opaque, la santé comme métaphysique, la malédiction du tourisme, sur le chaos, la morale, les utopies, la poésie, la repentance et la fumée des cigarettes ! il s'appuie même sur la tauromachie pour décrypter cette époque qui lui est si pénible.


allons, allons Ciego, l'est pas outrageusement réac le Philou ? si on s'en tient à leur définition,  réaction c'est un peu comme révolution : le contraire de ce qu'on veut leur faire endosser.
on objectera aussi la récup' médiatique soudaine cette année, Luchini, Télérama ( ce livre est un gibet pour l'hebdo, que j'achète en bon instituteur de base , faut pas croire ). je ne doute pas  un seul instant que ce désolidaire permanent aurait eu en horreur ce blog, ces surbrillances wikipédantesques et ce réseau social-traître ( attention ! pour un anticommuniste FTP des lettres contemporaines il cite et encense quand même François Taillandier qui écrit dans L'humanité.  face aux incesteuses farces mondano-littéraires contemporaines, à méditer ).

ouais, guys, Muray flingue.
et là , on peut rajouter plein de chutes caustiques ou méprisantes mais certainement pas "ou pas".

on continue les présents ?
justement, dans ma galette c'est Solymoscas qui m'a aidé à mettre une fève. Elle a la trombine de Camaron. une trombine qui parle. voilà ce qu'elle nous dit :


et Sym d'ajouter : " para que sepa que la calle siente y habla..."
Camaron aurait eu 60 ans ce dernier mois de  l'année 2010.
tu ne vas pas encore pleurer, Ciego ?
no, que no...pero es que me eduqué con ellos, Jose y Enrique, como no me voy a sentir huerfano, je ?
Alors j'ai droit de poser un petit mantecao et un polvoron au pied de cette année qui s'en va.
et de les partager.
tout d'abord un poème -  " y de pronto" - de Francisco Garcia  Lorca, le frère de Federico.
 Morente le grava pour son album dédié au poète assassiné dans un enchaînement inédit : Granaina y taranta.
prémonition  de l'absence et splendeur de  l'adieu.
le jour de l'enterrement du cantaor, Laura Garcia Lorca le prononça.
le voici :

 "Y de pronto
no estaba el pájaro en la rama,
y de pronto no estaba
el arbol en silencio
y de pronto en el viento
la tarde me envió una voz,
y de pronto yo solo...


Un pájaro en el viento
me trae tu recuerdo.
Y creyendo estar solo,
de pronto, yo miraba
con la luz de tus ojos...


 
Enfin ,Camaron señores, por bulerias en homenaje a Federico.
C'est pas du gui l'an onze , ça ?
paradoxalement ce titre, qu'on trouve à l'origine dans "La leyenda del tiempo" , commence par des letras tirées des roubaïyat d'Omar Khayyām ( cosas de Pachon, qui avait senti la filiation ) :
 
En los olivaritos
niña te espero
con un jarro de vino
y un pan casero.

puis se termine par ces 3 vers du poème " Sorpresa " :

Muerto se ha quedao en la calle
con un puñal en el pecho
y no lo conoce nadie.
 
 



allez, bonne année les limbes et d'ailleurs, les limbes  vont pas s'ennuyer les bougresses, avec la juerga qu'ils vont se taper los flamencos eternos ... j'espère juste que l'hirsute Muray passera et s'attardera pour leur offrir une tige et écouter quelques accords qui le changeront, c'est sûr, de son compas mal embouché.  y ole !

jeudi 23 décembre 2010

Haute gravité

Tuer un animal en public est un acte d’une haute gravité a un jour énoncé Jean-Jacques Baylac (R.I.P.) à travers un portrait que lui avait consacré Jacques Durand dans "Libé" . On aime répéter cette phrase à la barra nuestra. Parce qu'elle est hautement morale et raconte beaucoup de ce qu'est réellement un combat d'un quart d'heure entre un homme et un animal.
la disparition de cet aficionado de haute volée,  ne fera peut-être pas la une des grands et des petits médias taurins, surtout ceux du mundillo espagnol ,  mais il faudrait pourtant marteler jour après jour cet aphorisme précieux à l'oreille de certains qui vont a los toros comme on va au Puy-Du-Fou ( Mithra m'en préserve ! faire obole de mes picaillons à l'ectoplasme condal qui nous a torché cette "création" , mais ça va pas la tête, non ? ).
Merci pour Vic Señor Baylac. vous êtes mort mais je ne vous plains pas puisque je sais que dans la grande plaine des outre-tombes vous deviserez des courses mythiques avec beaucoup de personal ,  dont mon cher Jacques qui vous appréciait ô combien.


nb : Dali con pinceles y Manolo Mejia a sangre y tripas.

mardi 21 décembre 2010

Enrique 2 ( De Pedro Arias )

13/12/2010

(Alas rastreras de plata. Federico Garcia Lorca)
Llanto por Enrique Morente amigo.

El 2 de julio
un abrazo, uno,
y corazón a corazón
y frente a frente
y hoja a hoja
y cuajo a cuajo,
una verde amistad.

Y el 13 de diciembre ay
un hacha, ay
por el tallo del cante
por el aliento del arte
por el hombre haciendo hombre
por los arcos del amor
por el silencio ya como un clamor
por la falda de la campana
por la boca de las guitarras
y por la hierba de la dehesa
ay
un hacha afilada para el dolor
despedazando pan de vida
y cebada en torva envidia
con rabia de achicar
con mala saña de finales
para agrietar los faroles
ay
un hacha hecha mueca de la nada
con filo asesino
y sorna vencedora
ay, ay
qué pozo de pena
ay
qué cuchillo de garganta
ay
Enrique de los aires
ay
Enrique de todos los palos
ay
Enrique abierto y abierto
ay
Enrique Morente
de arte valiente.
Pero no sabe
la muerte ignorante
que ya cantan tus ruiseñores
por las raíces del hombre
que ya baten tus palmas cordiales
por las sienes del tiempo
y que ya late infinita tu amistad
por la extensión de la copla.

Entonces ayyay, Enrique
que en tus ecos anidan
con frente clara y sentida
que en tus ecos anidan
el cante jondo y la vida.

Tirititran, Morente
que donde llega tu voz
que donde está tu entraña
ya no es nada esta hoz
nada es esta guadaña.

Lelelelei, Enrique
que donde tu manantial,
que donde tu fuente
sola en un charco
queda la muerte.

Pedro Arias

nb : Dibujo de Lorca.

nb 2 : lo que sigue me viene de un blog - el bien llamado "Flamenco y cultura" -  a quien agradezco de haber puesto a mi conocimiento estos dos videos. el realizador, Vincent Moon tiene tambien pagina y me parece notable.
les dejo su direccion virtual :
http://www.vincentmoon.com/
en este "concert à emporter" ( concierto pa' llevar) como suele llamar sus trabajos Moon, aparecen , magistralmente, la otra hija de Enrique, Solea , y su mujer, Aurora Carbonell "La pelota". desconozco el apellido del violinista.



lundi 13 décembre 2010

Enrique


Ma voix est blanche car mon coeur est noir.
destrozaos, destrozaos estamos, todos.
je l'aimais.



nb : en écoute ,"Le petit joueur de fluteau" , chanson de Georges Brassens, talisman de Morente, qu'il aimait entonar en frappant de ses nudillos sur un zinc de fin de juergas de noches en Paris , accompagné de ses amis gabachos y cabales.
il décida un jour de l'enregistrer pour un disque de la maison d'édition "Enfance et musique" où il apparaissait en "guest star" avec Steeve Waring :  " Malgré la nuit ".
 il y reprenait " Aunque es de noche" d'après son cher St Jean-de-la-Croix, d'où le titre.
pourquoi ? parce qu'Estrella ( et Marina Heredia ) avait alors une dizaine d'année et son collège participait à un échange culturel avec une classe musicale française.
Enrique, avec sa gentillesse et son humanité proverbiales laissa aussi à la fin de l'album ce morceau inédit par sa forme, sa letra , son idiome et son hommage à la chanson d'auteur populaire à travers un de ses troubadours les plus anars et les plus créatifs.
écoutez le morceau, la guitare enjôleuse de Pepe Habichuela, ce compas et, sur la fin, Morente por bulerias pa'escuchar cantiñeando " jénéveu pazé trénoblé" puis donnant une jondura si simple et si magnifique au remate " on dirait par toulé pays, lé youeur défloutatrahi...yyyyyyyyy". Brassens n'a jamais été aussi bien sublimé.
que le joueur de flûte te mène au plus haut du Walhalla flamenco, Maestro,  là où reposent déjà tes pairs.

mardi 7 décembre 2010

A Cabeza y a Corazon, Maestro

Fue y no fue.
por culpa de tormenta.
algo divino tiene que tener este encuentro Arias/Morente/Picasso que no les gusta a los del olimpio afectado y egoista de los tiempos modernos. pero Morente ha querido seguir el camino del agradecimiento a la metafora del cariño y del respeto mutual, de la tertulia estimulante y precisa, de la connivencia excepcional entre un barbero y un pintor, geniales los dos.
estaban caliente el disco y el documental y iban a estrenarse las noches de cante grande pa' celebrar toda esta historia. pero ahora el que "pone la cabeza por la mañana y el corazon por la noche" esta grave en la UCI de Madrid.
nos dejo sin voz la noticia.
y eso, que te decimos : te queremos Enrique,  y animo, Maestro, que te faltan muchas citas por delante con el flamenco, y una en Buitrago pa' celebrar el sol de la amistad.
desde la barra del ciego, mucho apoyo que te tenemos en nuestros pensamientos en estos dias dificiles.

nb: en la ilustracion, Morente en Buitrago, en el ensayo justo antes del concierto y de la tormenta. foto de Flamenco Grafico.