mardi 27 octobre 2009

Cuisine et magnificence



"Un dia salio Curro Romero por Sevilla a tomar unas copas y unas tapas y en uno de los bares le pusieron rabo de toro con papas.
Curro cogio su plato y empezo a darle las vueltas a las papas y al trozo de rabo.
Su mozo de espadas que iba con el le dijo :
-curro, que haces con las papas ?
-un burladero, no sea que el rabo se vaya a saltar pa’ este lado."


( extrait de « La cocina flamenca - Memoria y guisos » par Felix de Utrera / édition Celeste/ année 2000 )





il y a peut-être un scarabée sous la feuille automnale que semble éternellement défroisser Francisco Lopez Romero . ou une grenouille pâle. ils ne risquent rien. deux poignets,un coeur fertile sous la chair d'une cuisse sans tremblement les protègent des sabots d'apis.
oui, la saison qui bascule est celle des torils veufs. le mayoral tire un peu plus tôt sur le col crépuscule de la manta campera.les naseaux du cheval disparaissent dans un soupir de coton. le givre réclame. la pierre regimbe. la terre devient cette graine où les grands taureaux noirs, bleus et blancs prennent des poses de germes.
que le capote de don curro les protège des fourches du gel.


Felix de Utrera, disparu en 1998, fut un personnage facétieux,apprécié de ses pairs, doté d'un excellent toque pour le chant sous toutes ses formes mais particulièrement les palos festeros, comme on peut le constater sur cette vidéo où il accompagne Pericon de Cadiz por alegrias qui joue de ses nudillos à merveille.
les dernières letras font référence à Cadiz et à Saragosse au moment de la guerre d'Espagne menée par les troupes françaises entre 1808 et 1814. elles célèbrent la geste héroïque de personnages historiques , réels et/ou fantasmés, archétypes féminins d'un nationalisme exacerbé de la résistance espagnole aux troupes napoléoniennes : La piconera et La agustina .
on est loin des coplas de "Je me consume" .
mais le cante joue aussi ce rôle de livre oral de la transmission d'une Histoire aux images d'épinal , classiques de tous les peuples.

" En Aragon la agustina
y en Cadiz la Lola
demonstraron al mundo
ser españolas "



nb
: Curro toreando a la veronica como mandan los canones y con un arte, un valor y una enjudia increibles sont tirées du blog "Aula Taurina de granada" .

9 commentaires:

el chulo a dit…

bon, le divin curro, il prenait bien le taureau "devant"

Ludovic Pautier a dit…

...y lo remataba pa'dentro. entre los dos corria la mano. que veux-tu que je te dise ? montrez-nous quatre photos de cette trempe d'un seul torero de l'escalafon de today ( à part morante et jose tomas quand il n'insiste pas sur le côté aqui e pongo yo et qu'ensuite on croit que ne pas bouger c'est toréer )et on reparlera de tauromaquia. le reste, du flandul. si, castella sur deux séries à madrid de la main gauche et por bajo un pelin. aparicio , frascuelo, pauloba, espla à las ventas, juan del alamo, aguilar, fernando cruz, curro diaz s'il évite de trop composer pour composer. j'en oublie, j'en méconais, je me trompe certainemnt aussi. mais l'impression gégérale c'est que...je me repasse les quatre du faraon y me muero.
chulo, un abrazo.

ludo

Ludovic Pautier a dit…

ps : mais surtout manque la materia prima : el toro integro.
si elle ne revient pas ( i repeat : la moitié de la cabaña brava est à passer au matadero)on peut toujours essayer de faire como el curro , darle vueltas a las papas, il faudra tout éteindre et laisser les clés aux don bouboules et consorts ( patxi , sors du bois on t'a vu ). pour les uns ce sera le jardin , d'autres la pêche ou encore la cuisine ou le vin. on se racontera. on se montrera des photos; c'est un peu déjà ce qu'on fait là. ce n'est dons pas très rassurant.
ah, j'oubliais le cid, même si il ne m'a jamais fait monter au pnacle. mais je crois ceux qui l'ont vu.

ludo

el chulo a dit…

ca en fait beaucoup, et beaucoup d'espoirs.
mais la toreria, c'est celà, et aussi accepter de ne pas pouvoir, ni vouloir, parce qu'on est humain, et non pas chercher une voie par les toros et par le toreo tout aussi tendancieux l'un que l'autre, pour substituer à cette abstraite perfection de l'esprit du toreo un ersatz putassier pour ahuris friqués.

Bernard a dit…

Ludo,

Et si, en attendant que "la matière première revienne" (!) - et même si elle n'est pas tout à fait perdue chez quelques mainteneurs (moitié fous?), le "savoir-faire" (le savoir comment faire avec cette matière-là) s'est perdu!?... Alors, la matière finira incomprise, et finira parce qu'incomprise - et nos lamentos n'y pourront rien (et ne nous restera plus qu'à toréer quelques flacons "a gusto" en nous repassant de vieilles photos jaunies...)

Assez! Ca va nous faire pleurer...

Abrazo - Bernard

PS: j'ajouterai El Fundi à ta liste ouverte...

el chulo a dit…

oui aux flacons, non aux emails qui se "perdent" entre bernard et moi.

fundi, bof en ce qui me concerne.
mais ce n'est pas une nouveauté. j'allais a los toros pour être "émerveillé" et celà seuls quelques enchanteurs ont su le faire, au moins en ce qui me concerne: romero, paula, ordonez bien sûr, curo vasquez novillero, antonete évidemment dans un style plus "madrilene", et morante!

amis, je vous le dis, je vais quitter cette planète des toreros de marketing, et de toros de carton pate sans regret.

j'avais déjà dit l'an dernier que les camadas étaient faites pour cinq ans, et cinq ans nom de dieu, d'indultos, de toreros voyous, de resenas immondes, d'intérêts à peine dissimulés, c'est trop long pour moi.

bien sûr que la caste reste présente, il suffit de la réveiller en tentadero, et de ne pas éliminer les vaches qui ont du piquant.( genio, quelle horreur, caste? ah oui, la bravoure moderne chère à mon cher dédé, race? ne soyons pas grossier).

in fine, tout ceci prendra le même chemin que bien d'autres choses, la poubelle, ou l'image obscéne de quelques ahuris avinés dont je serai avec toi ludo et bernard et olivier, pour ceux que je connais, qui fêteront une veronique de morante, en souvenir de curro, rafael ou antonete ou antono ou curro, l'autre.

et on entendra de zocato le bienheureux, que je ne sais quel tricheur à l'image du plus perfide, dangereux et puissant de tous, ponce, le bien nommé, celui de la pierre qui fait la "limpieza" dans le mundillo, adoubé par le roi, a inventé un toro, comme si, le propre de "mon" toro, n'était pas avant tout d'etre ou d'exister.

nous avons tout faux.

Bernard a dit…

Chulo - et ludo et tous les amis,

Non "nous n'avons pas tout faux" (même si le vrai lui-même donne l'impression - momentanée - de n'être qu'un moment du faux)!... Dans mon métier aussi (!), nous essayons encore d'élaborer des flacons à toréer "a gusto", malgré l'envahissement par les "world wines" (comme il y a de la "world music"!) au goût préfabriqué... parce que préfabricable (parce que les techniques ad hoc existent et que, dès lors qu'elles existent, Homo sapiens en fait usage...). D'ailleurs, la réponse tu la donnes toi-même: "il suffit de ne pas éliminer les vaches qui ont du piquant" (et j'aime que tu aies là déroulé un chemin questionneur quant au mot "juste", parmi genio caste et race - et j'agrée et je m'agrège grégaire à ton "piquant"!). Parce qu'au fond, tu le sais bien, ce n'est que de "mainteneurs" dont nous avons besoin, non pour figer dans une posture tentant désespérément de faire fi du temps qui passe, mais pour conserver et préserver afin qu'un jour peut-être... Sachant bien que notre contrainte imparable est de maintenir en vie un nombre minimum (d'exemplaires taurins) afin d'assurer la simple reproduction biologique des possibles... Et si cela ne se peut - au jour de la transmutation en saucisse de l'ultime vache ayant du piquant, eh bien nous irons "cultiver notre jardin", jusqu'à donner aux tartufes du moment "l'image obscène d'ahuris avinés" - mais les flacons (ceux qui, comme les grandes équipes, ne meurent jamais!) seront avec nous car nos tartufes d'alors auront de longtemps rejoint les buveurs d'eau...

Suerte plus que jamais - Bernard

ludo a dit…

alli esta dicho todo bernard ( ce qui ne signifie ps que le débat soit fermé, le rideau tombe peu souvent par ici, sauf sur mes arpions ).
nos vemos en st sever.

ludo

El Coronel a dit…

¡Ay! Curro, mi curro, ¡como te añoro.!
¡Ay! toro integro, mi toro integro, ¡como te añoro!
Salud