jeudi 3 février 2011

Alimonade ( VI et à E. Glissant )


"Le conteur mène cri de roche. Il terre au plus profond, c'est là sa verve. Ni vérité close, ni suc de l'instant. Mais la trace commune dont il faut déterrer le vent."

«Cri au monde poussé du plus haut morne et que le monde n'entendit, submergé là en vague douceâtre où la mer englue l'homme ;  Et c'est à cette absence ce silence et ce rentrement que je noue dans la gorge mon langage, qui ainsi débute par un manque : Et mon langage, raide et obscur ou vivant ou crispé, est ce manque d'abord, ensuite volonté de muer le cri en parole devant la mer.»

Edouard Glissant ( 21 septembre 1928 / 3 février 2011 )





nb : photo du "Chocolate" de Manny Rocca et photo extraite du documentaire "Édouard Glissant : un monde en relation" de Manthia Diawara .

5 commentaires:

el chulo a dit…

quelle beauté mon ludo!
dommage que ton retour s'effectue encore sur une disparition, comme si, il n'allait plus rester de ce que nous aimions que des laves froides, au profit d'écritures calibrées, d'un clinquant de néon.
parallèle terrible entre corrida et littérature, avec leurs "référents" de médiocrité.
abrazo mon ami!

Marc Delon a dit…

le chulo étant déjà passé par là et ayant dit ce qu'il fallait, je plussoie en silence. Ayyyy....

Anonyme a dit…

Quand un poète meurt, je cours sur ton blog, Ludo, sûr d'y entendre ta douleur s'exprimer avec toujours le même talent que nous apprécions.
Edouard GLISSANT, grand parmi les grands. Valiente y encastado. La planète est en deuil, mais elle ne le sait pas.
Abrazo
Pedrito

La condesa de Estraza a dit…

Ludo: no conozco a Edouard Glissant pero llego con Chocolate cantiñeándome...
"Romera, de mi romera,
ay, romera al atardecé,
cogemos un caminito
pa llegá al amanecé".
Os recuerdo con frecuencia, amigos.

la condesa de Estraza

Ludovic Pautier a dit…

amiga Carmen, se que al chaman chocolate le tienes pasion. cuando puse el video, pense en ti, claro.
la familia te manda un beso.
glissant hablaba del grito.

ludo