y a mí me llaman Canela,
en el pecho tengo fragua
y en la garganta candela."
des fois ça va. des fois, pas.
quelqu'un là-haut, personne, lance des fils avec au bout des petits éclats de pierres transparentes, au son transparentes et précieuses. rien qu'au son.je lève la tête, vois ma carcasse dans le velux. on se croit riche quand on écoute la pluie commencer à tomber.
j'ai dépensé trente euros en vins de foire. côtes-du-rhône à rouler mauve, gros-plant de jute pisse d'étang,bergerac de gouyat, anjou feu, riesling de lieu-dit, gaillac à tête de prune...I'm a rough aficionado boy. j'irai pas à leur convention, leur tea-party du parc tes odeurs denise.
en août la baie des anges. les anges, l'eau. le jaja est composé à quatre-vingt-cinq pour cent d'Hdeuzo. 30 € fois 85 divisé par cent, j'ai dépensé 25 euros en nappe phréatique, en gouttes célestiales, en urine d'escargot.
à Vallauris il y a les fours où Don Pablo cuisait sa terre mais plus de cheminées. des marchands templiers. une cité-dortoir. des papillons bigarrés en céramique de quinzième zone. tout est à vendre, le sommeil et le passé. restent l'homme et la chèvre, la terrasse aux 13 marches où Eugène et lui buvait un trago, amigo, que tal las noticias, en madrid salio en hombros gregorio Sanchez, hijo de uno de los nuestros je Pablo ? la guerre et la paix, un numéro 1000 d'El Ruedo et sur le sol un autre d'El Mundo Obrero, la portada de Jose Ortega d'un vinyl de Caracol, les flacons de teinture du barbier, des bibliothèques, des bibliothèques, un éléphant en peluche quelque part. le café , les cuillères , le sucre, l'enseigne à tête de cheval sur la rue et le limoncello dans sa bouteille de neige qui fume.
j' irai pavaner mon oriflamme en rouge et blanc , pour quoi ? je pense à la voiture ornée de cornes où le peintre , les enfants, se baladaient dans les rues pour les fêtes populaires. ce sont des photos. elle est où cette guimbarde ?
à Nice "Le comptoir de la vaisselle" était fermé.
à Bilbao il n'y avait plus depuis 10 un quart, de billets pour l'apartado, pffuiii, tu vois le taureau cinq secondes a dit Rafael, tu viendras à celui de Bayonne avec moi, 5 secondes ? a pensé Alain en passant devant le Miura empaillé. regarde, a rajouté Rafa, ludo fais le toro...joder macho, croise-toi un peu plus quand même. j'ai avancé sur la corne, le burraco de Zahariche continuait de scruter Alain de son oeil en verre de boule de cristal. ouuffff ! retrouver la ceinture. 5 secondes, c'est abyssal. Leandro veut en sortir des abysses, du purgatoire des contrats en peau de pueblo, il lui manque ces foutus secondes qui taillent un héros gris et bleu, l'oeil et le rimmel du bocho.
à Sigean les vignes ont été arrachées et les rosalies sont encore là. j'ai envie d'un churro plein de sable. Grand-Père s'endort à l'ombre des restanques et les olives ont un goût de pyrite.
pas question ! pas de défilé en liquette Sorteo, je ferai le chenapan, j'ai la tertulia misanthrope, je suis sec. des heures à penser qu'on ne peut pas, qu'on ne peut plus écrire. on est au fond d'un ravin. toujours ce rêve. avant je volais. j'avais une vie sexuelle dans les draps, entre le sommeil. je montais, je descendais, je frôlais la terre, jamais je ne m'écrasais. A villefranche on a fait l'amour sous la douche. l'eau était blanche. comme une page.
Calle del perro.les calamars à l'encre avec un peu de vert jaunissant de l'huile qui souligne le bord de l'assiette. les petites fourchettes. les servilletas qui n'essuient même pas la bouche. on avait vu Ponce, des Sepulveda, on avait mangé à l'étage, Rincon, Cano, on avait bu de l'anis. chico/chica. douceur et varlope. col rouge et col vert, du sperme de baleine dans une petite flaque glacée qui descend vers le cul du verre. on été déjà venus une semaine ou deux avant, il avait plu, juste un peu plus que pour donner la course, on avait regardé les toises des inondations de 83 en levant haut les yeux, longtemps, puis on était reparti.on ne prenait pas l'autoroute pour se payer quelques zuritos de plus.
Alain a gardé mon cigarre, on le fumera autour des grillades en pleurant avec son père les pieds de merlot abattus. on dira que c'est la fumée. on jettera trois sarments dans la Dordogne pour appâter les aloses. et effrayer nos haut-le-coeur. tu liras Cendrars autour des braises, Alain et je mettrai ma main coupée dans la jupe des verres à pied.
chasser le bonheur. expression à deux balles. en deux endroits une blessure. il part. on le traque. il y a quoi dans les sucs gastriques d'un cantaor ?
à Madrid Carmen Polo avait fait construire des petits, tout petits pisos pour que les gitans trouvent de l'eau et de la lumière quand ils venaient chanter. ils baissaient la tête. elle empochait les commissions, grasses. Angel jouait à la toupie contre les murs de Las Ventas Del Espiritu Santo. puis rentrait Barrio de la Concepcion en passant par les arrière-cours où saignait la langue du duende pendue sur les fils à linge. il y pense encore à ce saisissement, à cet instant où tout bascule quand on entend un cri et qu'on s'accroche à son propre ventre en se disant que c'est cela, eso es ! , qu'on a toujours cherché. quand il veut s'en rappeler encore plus fort il joue aux dés avec le hasard du gin-Tonic.
t'as pas le sentiment qu'on va crever ? m'a balancé Ali. qu'on n'en a plus pour bézef ? ils veulent nous voir mourrir, on dirait qu'on est des vieux Saltillos et qu'ils viennent pour nous sauver mais nous on veut s'enfoncer l'épée jusqu'au tréfond. tu crois , tu crois qu'il faudrait y aller à leur toro-pride ?
au flamenco vive, j'ai acheté le disque de Canela de San Roque.je l'écoute en ficelle éternelle.
je calcule qu'il y a trois ou quatre taureaux Osborne entre le ciel et moi.
La Condesa m'a fait rire aux éclats. elle devait être si belle quand elle est entrée dans la chambre de Paula au Sanatorio de la rue Bocangel.
il fait chaud, nu j'ai passé le tee-shirt de l'Ateneo Republicano de Vallekas et je suis monté en delantera de gradas.
je prends les escaliers,je sais à présent que je rêve, l'oeil s'ouvre. je plonge, je voudrais tant raser le sable, planer au-dessus des huées...
la vitre est sans bruit. j'ai rangé la dernière bouteille. un chien passe entre mes lèvres.
11 commentaires:
formidable texte mon ludo, à te dégôuter de secouer un stylo pour en faire tomber des images.
une belle nostalgie, (mélancolie?) de quinqua.J'ai passé ce stade, tu sais, me restent les cendres en bouche.
j'ignorais l'anecdote de la dame polo, carmen de son prénom. la transition fut magnanime et lui laissa emporter ses trésors. les révisionnistes nous gonflent avec l'ascétisme de Franco, tu sais leur fransky de là bas, qui n'aimait rien tant que se pavaner en costume de grand amiral sur son yatch azor, et fermait les yeux sur les détournements massifs de sa famille. Et tiens, savais tu que très opportunément, durant la transition, ses archives personnelles ont été détruites dans un incendie. Encore un imprudent qui aura laissé un mégot.
reste pour les vieux cons comme moi, le souvenir de la chair de poule en entrant dans las ventas, les chinchons sous les gradins, et ce pickpocket très smart qui m'avait fait les poches, j'en conviens imprudemment garnies de frais, et que nous avions coursé. il était très smart avec une élégante cape et une sémillante petite moustache d'hidalgo. coincé contre un pilier, il m'avait tendu la liasse en disant "perdon".
reste aussi l'espoir de rencontrer notre autre carmen, escortée de l'angel du duende.
abrazo amigo
oups! j'ai oublié de signer: el chulo
Très beau texte, en effet, à rendre jaloux tous les scribouillards et les rimailleursde la création.
Mais qu'est-ce qui fait que chez un "privilégié" de l'écriture les mots s'alignent, s'empilent avec délicatesse, se lient et se déroulent avec art et poésie, alors que d'autres additionnent mots et phrases sans jamais atteindre les mêmes nobles sentiments?
Merci, Ludo , et toi, Chulo, ni vieux, ni con, amigo comme on les apprécie et comme on aime, même sans se connaître.
PS. J'ai souri à ton évocation sous la douche, cher Ludo, moi qui vécus 25 ans de ma jeunesse la plus engagée et "folle" à .... Villefranche. Mais auquel fait allusion ton texte?
Abrazos de Pedrito
Agosto agostado por los relojes blandos
pero dibujado entre mojones de agua
envasados en las eternidades del anis concentrado del tiempo
de la amistad.
Que primero cae un recuerdo de emocion almenada
por la sierra encontrada
boca arriba desde el rio,
bramando Buitrago sus toros alejados por sus cercanas encinas.
Y que primero otra vez
tu y tu gente buena
pusisteis aire de solera fina
por pasillos y terrazas
de una vieja casa
de nuevo estremecida.
Pues si, Ludo, un peluche prieto de infancia rescatada
viene con coplas pintadas
para los ojos amigables
y los corazones agudos
esperando que le dediquen
unos tiernos disparates.
Gracias por saber estar cuando vas de paso, amigo.
Pedro.
Ludo,
En somme, ta pluie "fait des claquettes", à ta manière de NOUGARO (d'ailleurs, les danseurs de flamenco aussi font des claquettes, du moins à leur manière)...
Hélas, le flacon d'où coule "tu liras du Cendrars autour des braises, et je mettrai ma main dans la jupe des verres à pied" n'existe qu'en exemplaire unique!... (enfin, tant que la main coupée ne s'en va pas dans la culotte du zouave)
Et, tu sais Pedrito, comment ça se fait ça, que c'est injuste qu'il écrive comme ça? C'est parce qu'il est allé dépendre du fil à linge où il l'avait (trop longtemps) laissée sécher la "langue du duende"!
Grand merci! Je t'embrasse - Bernard
PS: Eh, Chulo, fait l'Anonyme!... On t'avait reconnu aux premiers mots...
Ludo,
lorsque nous nous sommes rencontrés hier après la manif (quel monde!)je n'avais pas encore lu ton texte, sinon je t'aurais dit combien je l'ai trouvé beau... et combien il est difficile de toréer les mots après toi.
Oh! Le bol.... Si, en plus, vous manifestez ensemble....
25.000 à TARBES: pas mal, quand même!
Bon, j'ai pas tout compris, j'avoue, et c'est certainement ce qui en fait la magie suggestive, mais j'ai aimé.
Bien sûr Chulo que ça ne pouvait être que toi...
Je n'aurai qu'un mot pour vous remercier d'avoir assisté au pestacle:
abracadabra, cuernos de cabra.
Le mage subjectif
Ludo, Barrio de la Concepcion, donde quedaron mis ilusiones de juventud y mi inocencia.
Calle Bocalgel, donde quedo mi primer amor.
Las Ventas, donde enterre mis suelos de ser torero.
Gracias por un texto tan bonito.
¡Viva todo lo vivido!
Salud
Ludo, Barrio de la Concepcion, donde quedaron mis ilusiones de juventud y mi inocencia.
Calle Bocalgel, donde quedo mi primer amor.
Las Ventas, donde enterre mis suelos de ser torero.
Gracias por un texto tan bonito.
¡Viva todo lo vivido!
Salud
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