le bar semble fermé. mais si vous tapez au volet , sylvia plath est là. elle ne sert rien à boire mais dit, chante, murmure, alanguit sa voix rien que pour vous.
Un moment de stase dans l'obscurité.
Puis l'irréel écoulement bleu
Des rochers, des horizons.
Lionne de Dieu,
Nous ne faisons plus qu'un,
Pivot de talons, de genoux ! - Le sillon
S'ouvre et va, frère
De l'arc brun de cette nuque
Que je ne peux saisir,
Yeux nègres
Les mûres jettent leurs obscurs
Hameçons -
Gorgées de doux sang noir -
Leurs ombres.
C'est autre chose
Qui m'entraîne fendre l'air -
Cuisse, chevelure;
Jaillit de mes talons.
Lumineuse
Godiva, je me dépouille -
Mains mortes, mortelle austérité.
Je deviens
L'écume des blés, un miroitement des vagues.
Le cri de l'enfant
Se fond dans le mur.
Et je
Suis la flèche,
La rosée suicidaire accordée
Comme un seul qui se lance et qui fonce
Sur cet oeil
Rouge, le chaudron de l'aurore.
Ariel in Ariel / Sylvia Plath / trad. Valérie Rouzeau / Gallimard / 2009
3 commentaires:
Ludo, y'a pas internet dans mon pueblo, obligé d'aller à la capitale pour retrouver la tendresse de ton regard et de tes mots. La foto avec Mathieu et ce monsieur que je ne connais pas a ranimé la nostalgie de tant de Madeleines et de mois de novembre. Je pense beaucoup à vous, et à Jacques. Je te bise, frangin.
JL
Ps: les "taurins" ne sont pas le diable...
sans internet depuis longtemps. et comme d'habitude ému par la beauté de mots et des images. merci à toi. d'exister.
cher JL, hermano :
moi aussi, mathieu et jacques por donde que sea on pense à toi.souvent.je suis content que la photo ranime ces moments forts.si cela se trouve , à madrid, on s'est croisé ! j'y étais du 7 au 12. tu as un beso de carmen.nous avons passé avec elle un moment fabuleux.
quant aux taurins...ya lo sé.ils ne sont pas le diable, certes-certains sont même de très bonnes personnes- mais ils sont prêts à lui vendre leurs âmes aux enchères.
mais ceci dit on travaille et on crée mieux avec le demonio qui s'est révolté qu'avec la candeur mièvrasse des anges fidèles.
paradoxe des vies...
je t'embrasse.
cher(e) anonyme,
si nous partageons la même émotion devant les mots de sylvia plath, alors je vous embrasse aussi.
et je vais dire à ma mère tout le bien que vous pensez de son fils.
à bientôt ?
ludo
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