vendredi 31 décembre 2010

Fin d'année pour compas désaccordés

hum, hum...bon là, c'est à moi.
je crois.
j'ose pas dire "ou pas" il paraît ,c'est dans libêêêêêê ce matin, que c'est une des expressions de l'année. ou pas. c'est con, hein ?
ou pas.
bon, si on passait à autre chose.

j'ai pondu :
en 2011,
fée lisse
agneau noué beau.

pas mal, non ?

j'ai aussi des étrennes.
pour mon cher Solymoscas, d'abord.
c'est du Nietzche. faut dire que je lis Philippe Muray et ses "désaccords parfaits" en ce moment. pour exécrer la fin d'une année, c'est comac ! donc Muray cite le Zarathoustrosophe prophétique avec cet incipit :

" L'art des artistes doit un jour disparaître, entièrement absorbé dans le besoin de fêtes des hommes : l'artiste retiré à l'écart et exposant ses oeuvres aura disparu. " ( dans Aurore )



bien et mal, Muray livre bataille.
ce qu'il interpelle (ouh , ce mot qu'il collerait au mur ! ) c'est ce genre de discours :
"Le temps viendra moralement où nous ne serons plus en état de faire la guerre.Du temps , il en faudra probablement encore un peu plus pour que nous cessions de tuer et de manger des animaux. Pourtant nous apprenons au moins déjà peu à peu à éprouver du dégoût là où il convient d'en éprouver. C'est un fort argument en faveur de l'espoir. Reste seulement la question de savoir si nous apprenons assez vite." ( Eugen Drewermann )

C'est sûr, l'écrivain se plante, malclairvoie ou loupe sa cible parfois. mais à côté, il a des fulgurances jubilatoires sur la transparence et son règne opaque, la santé comme métaphysique, la malédiction du tourisme, sur le chaos, la morale, les utopies, la poésie, la repentance et la fumée des cigarettes ! il s'appuie même sur la tauromachie pour décrypter cette époque qui lui est si pénible.


allons, allons Ciego, l'est pas outrageusement réac le Philou ? si on s'en tient à leur définition,  réaction c'est un peu comme révolution : le contraire de ce qu'on veut leur faire endosser.
on objectera aussi la récup' médiatique soudaine cette année, Luchini, Télérama ( ce livre est un gibet pour l'hebdo, que j'achète en bon instituteur de base , faut pas croire ). je ne doute pas  un seul instant que ce désolidaire permanent aurait eu en horreur ce blog, ces surbrillances wikipédantesques et ce réseau social-traître ( attention ! pour un anticommuniste FTP des lettres contemporaines il cite et encense quand même François Taillandier qui écrit dans L'humanité.  face aux incesteuses farces mondano-littéraires contemporaines, à méditer ).

ouais, guys, Muray flingue.
et là , on peut rajouter plein de chutes caustiques ou méprisantes mais certainement pas "ou pas".

on continue les présents ?
justement, dans ma galette c'est Solymoscas qui m'a aidé à mettre une fève. Elle a la trombine de Camaron. une trombine qui parle. voilà ce qu'elle nous dit :


et Sym d'ajouter : " para que sepa que la calle siente y habla..."
Camaron aurait eu 60 ans ce dernier mois de  l'année 2010.
tu ne vas pas encore pleurer, Ciego ?
no, que no...pero es que me eduqué con ellos, Jose y Enrique, como no me voy a sentir huerfano, je ?
Alors j'ai droit de poser un petit mantecao et un polvoron au pied de cette année qui s'en va.
et de les partager.
tout d'abord un poème -  " y de pronto" - de Francisco Garcia  Lorca, le frère de Federico.
 Morente le grava pour son album dédié au poète assassiné dans un enchaînement inédit : Granaina y taranta.
prémonition  de l'absence et splendeur de  l'adieu.
le jour de l'enterrement du cantaor, Laura Garcia Lorca le prononça.
le voici :

 "Y de pronto
no estaba el pájaro en la rama,
y de pronto no estaba
el arbol en silencio
y de pronto en el viento
la tarde me envió una voz,
y de pronto yo solo...


Un pájaro en el viento
me trae tu recuerdo.
Y creyendo estar solo,
de pronto, yo miraba
con la luz de tus ojos...


 
Enfin ,Camaron señores, por bulerias en homenaje a Federico.
C'est pas du gui l'an onze , ça ?
paradoxalement ce titre, qu'on trouve à l'origine dans "La leyenda del tiempo" , commence par des letras tirées des roubaïyat d'Omar Khayyām ( cosas de Pachon, qui avait senti la filiation ) :
 
En los olivaritos
niña te espero
con un jarro de vino
y un pan casero.

puis se termine par ces 3 vers du poème " Sorpresa " :

Muerto se ha quedao en la calle
con un puñal en el pecho
y no lo conoce nadie.
 
 



allez, bonne année les limbes et d'ailleurs, les limbes  vont pas s'ennuyer les bougresses, avec la juerga qu'ils vont se taper los flamencos eternos ... j'espère juste que l'hirsute Muray passera et s'attardera pour leur offrir une tige et écouter quelques accords qui le changeront, c'est sûr, de son compas mal embouché.  y ole !

jeudi 23 décembre 2010

Haute gravité

Tuer un animal en public est un acte d’une haute gravité a un jour énoncé Jean-Jacques Baylac (R.I.P.) à travers un portrait que lui avait consacré Jacques Durand dans "Libé" . On aime répéter cette phrase à la barra nuestra. Parce qu'elle est hautement morale et raconte beaucoup de ce qu'est réellement un combat d'un quart d'heure entre un homme et un animal.
la disparition de cet aficionado de haute volée,  ne fera peut-être pas la une des grands et des petits médias taurins, surtout ceux du mundillo espagnol ,  mais il faudrait pourtant marteler jour après jour cet aphorisme précieux à l'oreille de certains qui vont a los toros comme on va au Puy-Du-Fou ( Mithra m'en préserve ! faire obole de mes picaillons à l'ectoplasme condal qui nous a torché cette "création" , mais ça va pas la tête, non ? ).
Merci pour Vic Señor Baylac. vous êtes mort mais je ne vous plains pas puisque je sais que dans la grande plaine des outre-tombes vous deviserez des courses mythiques avec beaucoup de personal ,  dont mon cher Jacques qui vous appréciait ô combien.


nb : Dali con pinceles y Manolo Mejia a sangre y tripas.

mardi 21 décembre 2010

Enrique 2 ( De Pedro Arias )

13/12/2010

(Alas rastreras de plata. Federico Garcia Lorca)
Llanto por Enrique Morente amigo.

El 2 de julio
un abrazo, uno,
y corazón a corazón
y frente a frente
y hoja a hoja
y cuajo a cuajo,
una verde amistad.

Y el 13 de diciembre ay
un hacha, ay
por el tallo del cante
por el aliento del arte
por el hombre haciendo hombre
por los arcos del amor
por el silencio ya como un clamor
por la falda de la campana
por la boca de las guitarras
y por la hierba de la dehesa
ay
un hacha afilada para el dolor
despedazando pan de vida
y cebada en torva envidia
con rabia de achicar
con mala saña de finales
para agrietar los faroles
ay
un hacha hecha mueca de la nada
con filo asesino
y sorna vencedora
ay, ay
qué pozo de pena
ay
qué cuchillo de garganta
ay
Enrique de los aires
ay
Enrique de todos los palos
ay
Enrique abierto y abierto
ay
Enrique Morente
de arte valiente.
Pero no sabe
la muerte ignorante
que ya cantan tus ruiseñores
por las raíces del hombre
que ya baten tus palmas cordiales
por las sienes del tiempo
y que ya late infinita tu amistad
por la extensión de la copla.

Entonces ayyay, Enrique
que en tus ecos anidan
con frente clara y sentida
que en tus ecos anidan
el cante jondo y la vida.

Tirititran, Morente
que donde llega tu voz
que donde está tu entraña
ya no es nada esta hoz
nada es esta guadaña.

Lelelelei, Enrique
que donde tu manantial,
que donde tu fuente
sola en un charco
queda la muerte.

Pedro Arias

nb : Dibujo de Lorca.

nb 2 : lo que sigue me viene de un blog - el bien llamado "Flamenco y cultura" -  a quien agradezco de haber puesto a mi conocimiento estos dos videos. el realizador, Vincent Moon tiene tambien pagina y me parece notable.
les dejo su direccion virtual :
http://www.vincentmoon.com/
en este "concert à emporter" ( concierto pa' llevar) como suele llamar sus trabajos Moon, aparecen , magistralmente, la otra hija de Enrique, Solea , y su mujer, Aurora Carbonell "La pelota". desconozco el apellido del violinista.



lundi 13 décembre 2010

Enrique


Ma voix est blanche car mon coeur est noir.
destrozaos, destrozaos estamos, todos.
je l'aimais.



nb : en écoute ,"Le petit joueur de fluteau" , chanson de Georges Brassens, talisman de Morente, qu'il aimait entonar en frappant de ses nudillos sur un zinc de fin de juergas de noches en Paris , accompagné de ses amis gabachos y cabales.
il décida un jour de l'enregistrer pour un disque de la maison d'édition "Enfance et musique" où il apparaissait en "guest star" avec Steeve Waring :  " Malgré la nuit ".
 il y reprenait " Aunque es de noche" d'après son cher St Jean-de-la-Croix, d'où le titre.
pourquoi ? parce qu'Estrella ( et Marina Heredia ) avait alors une dizaine d'année et son collège participait à un échange culturel avec une classe musicale française.
Enrique, avec sa gentillesse et son humanité proverbiales laissa aussi à la fin de l'album ce morceau inédit par sa forme, sa letra , son idiome et son hommage à la chanson d'auteur populaire à travers un de ses troubadours les plus anars et les plus créatifs.
écoutez le morceau, la guitare enjôleuse de Pepe Habichuela, ce compas et, sur la fin, Morente por bulerias pa'escuchar cantiñeando " jénéveu pazé trénoblé" puis donnant une jondura si simple et si magnifique au remate " on dirait par toulé pays, lé youeur défloutatrahi...yyyyyyyyy". Brassens n'a jamais été aussi bien sublimé.
que le joueur de flûte te mène au plus haut du Walhalla flamenco, Maestro,  là où reposent déjà tes pairs.

mardi 7 décembre 2010

A Cabeza y a Corazon, Maestro

Fue y no fue.
por culpa de tormenta.
algo divino tiene que tener este encuentro Arias/Morente/Picasso que no les gusta a los del olimpio afectado y egoista de los tiempos modernos. pero Morente ha querido seguir el camino del agradecimiento a la metafora del cariño y del respeto mutual, de la tertulia estimulante y precisa, de la connivencia excepcional entre un barbero y un pintor, geniales los dos.
estaban caliente el disco y el documental y iban a estrenarse las noches de cante grande pa' celebrar toda esta historia. pero ahora el que "pone la cabeza por la mañana y el corazon por la noche" esta grave en la UCI de Madrid.
nos dejo sin voz la noticia.
y eso, que te decimos : te queremos Enrique,  y animo, Maestro, que te faltan muchas citas por delante con el flamenco, y una en Buitrago pa' celebrar el sol de la amistad.
desde la barra del ciego, mucho apoyo que te tenemos en nuestros pensamientos en estos dias dificiles.

nb: en la ilustracion, Morente en Buitrago, en el ensayo justo antes del concierto y de la tormenta. foto de Flamenco Grafico.

jeudi 25 novembre 2010

Il était temps

FLAMENCO
pâtes
riz
moines
DE L'HUMANITE

En hommage à la gastronomie française, le seul et véritable arte jondo de boudin, " Morcilla por fandango " par Bulerillettes et son fidèle Captain Flamenco.




nb : en illustration, una buena berza gitana.

dimanche 14 novembre 2010

Alimonades ( V )


"je ne pense pas à l'art quand je travaille, j'essaie de penser à la vie."
(citation attribuée à JM Basquiat)
Basquiamaron de la Isla vive...

mercredi 10 novembre 2010

Communiqué de la PJA

La novillada du 11 novembre aura lieu quelles que soient les conditions météorologiques !
Si celle-ci sont bonnes, ce sera aux arènes de Morlanne, à 16h00.
Et si les prévisions sont mauvaises ou la piste dans un état insatisfaisant,
la novillada aura lieu aux arènes couvertes de Pomarez.
Paseo dans ce cas à 17h00.
La décision sera prise le jeudi 11, dans la matinée
et le lieu exact sera annoncé au numéro suivant à partir de 11h00.
06.85.08.80.42

jeudi 4 novembre 2010

Larga afarolada

Avec Loli on s'est dit que le père Mitou nous avait déroulé une belle larga afarolada. igual que un impulso de faena grande como una que sabemos en su Sevilla tan querida donde iba a tomar su "manzanillita" desde tiempos inmemoriales que solo lo sabe el tren y pares de alpargatas deliciosamente verdes o rojas .
la faena grande c'est la semaine " Arte y Toros " de la peña Jeune Aficion  de St Sever.
il sera temps demain d'effeuiller le programme.
aujourd'hui place aux mots si bien choisis de Jean Gilbert qui tressent une jolie couronne sur le fer du H de Henri , à qui la barra del ciego rend hommage en levant son catavino avec le plus grand respect et la tendresse qui conviennent en ces moments-là.

A Henri Capdeville,


Nous l'appelions solennellement MAITRE et quelques instant plus tard Mitou .
Il était président, Le président emblématique des Sociétés Taurines de France et ne se prenait pas pour autant au sérieux.
Adorateur du grand Curro Romero il ne jurait cependant que par le TORO TORO.
Il était l'ardent défenseur de l'art tauromachique, prompt à répondre massivement à la moindre attaque et croquait la vie fougueusement, toujours malicieux derrière ses bacchantes et son nœud papillon impeccable.
Maitre nous vous accompagnerons pour votre dernier paseo et vous brindons cette semaine taurine 2010 ... Vendredi soir la constellation du taureau brillera un peu plus..
A plus...

JEAN

samedi 30 octobre 2010

Flamenco de servilleta

"Que yo no sé qué me pasa:
Si te quiero o no te quiero,
Si tu casa no es tu casa,
Si hiela un querer o abrasa,
Si me matas o me muero."

cette copla fut écrite sur un bord de table de bistro par Miguel Hernandez dont on fête aujourd'hui  la naissance il y a 100 ans à Orihuela , province de Murcia.
Cette "vinculacion" au cante flamenco fut tenue longtemps comme anecdotique, sous-estimée. Pourtant, quand Francisco Martinez Marin, par le biais du témoignage direct, narre comment Miguel fut amené à écrire pour le cante , on ressent cette familiarité vitale avec "el entorno flamenco" ( le chant, la taverne, le vin, l'exaltation, les discussions,  les amis ) qui devait irriguer le quotidien du poète.

  “En el Bar España (Orihuela) tenían los taurófilos y los cantaores del género grande y chico sus reuniones, cerca del salón del Cine Novedades, inaugurado en torno a 1917. El dueño, Luís Pérez, “Españita”, era tan aficionado que, cuando escuchaba una copla flamenca, se emocionaba y se ponía a llorar como un chiquillo. En ese café-bar solía cantar Antonio García Espadero, “Niño de Fernán Nuñez”, y el Mamaillo. Otras veces lo hacían a petición del dueño. Como allí Miguel y sus amigos jugaban la partida, un día de 1927, ante D. Francisco Martínez Arenas, gran aficionado y gerente del Novedades, se quedó el cantaor falto de letrillas y D. Paco (…), sabiendo a Miguel capaz de improvisar, le hizo escribir unas coplas en una servilleta de papel que trasladaron al mármol de la mesa del “Niño”.Gracias al hijo de Don Francisco Arenas, Paco, que las guardó, hoy sabemos que el Niño de Fernán Nuñez pudo seguir deleitando al público, gracias a Miguel”.

Ce qui précède est extrait de l'article d' Alfredo Arrebola " El sentir flamenco en la poesia de Miguel Hernandez ". On peut le consulter sur le site de " Folclore y Flamenco".

Et bien sûr, pour illustrer ces propos, on ferme les yeux et on se laisse envahir par la voix d' Enrique Morente accompagnée du toque de Pepe Habichuela dans sa version flamenca de "La elegia a Ramon Sije" intitulée "Compañero" et extrait du disque "Despegando" paru en 1977.
Vamos ya , Maestros...

vendredi 29 octobre 2010

Copla de la dehesa

Hemos recibido, por mi mail pero para toda la barra, esto de parte ( dibujo y texto ) de Pedro Arias que presencio en tierras charras el acontecimiento del 75 aniversario de la presentacion en Madrid del hierro de Sanchez-Fabres.
en  nombre de todos, gracias Pedro.

" Hola Ludo,

Buitrago y la dehesa te saludan.
Si te apetece, puedes pinchar esto en la barra: la imagen discreta de homenaje a PedroLlen ya esta alli y la pueden disfrutar los amigos pinchados, por amigos.
La copla mostrenca acompañante en espera de coplero agil es ésta:
Qué buena tienta, no solo de vacas bravas y de teson noble sino de gente amistada y vibrante para lo que ha de seguir estremeciendo el tiempo de vivir.

A la dehesa encastada de Pedro Llen:
(copla por coplear)


Desde el espacio
ay,
desde el espacio

esparcido y compartido
ay
dibujo al toro,
por la dehesa,
desde la hierba, ay
a la encina
y entonces sale
con casta, amor y arte
y entonces sale
ay
nuestra querencia.


Pedro.

Un fuerte abrazo."

comentario mio :  ni de mostrenco ni de mostrenca. de lujo, si.  

samedi 23 octobre 2010

Enhorabuena a la Casta

Hoy se cumplen los setenta y cinco años de la antiguedad de la ganaderia de Sanchez-Fabres ubicada en la finca de Pedro-Llen y que , por la aficion obstinada , el trabajo ejemplar y el orgullo sano de Juan , es punta de la lanza del encaste Coquilla, este Toro a quien le corre sangre de relampago que nos hace creer en el color de la esperanza.

Hoy es fiesta alli y me ha costado mucho, pero que muchisimo, no poder venir a compartir el placer de festejar codillo a codillo este cumple con otros amantes de esta vertebra imprescindible del trapio historico de la cabaña brava. y ojala que no se queda en un hueso museografico como fue casi el caso hace poco ya !

Enhorabuena Juan y Maria-Cruz , su familia, sus antepasados, sus intimos, sus mayorales, sus vaqueros y los otros tambien que han hecho posible que sobrevive la bravura limpia en estos tiempos mas que nuboso para la fiesta y su protagonista arcaico y , por esencia, primordial : el Toro de lidia.



Desde la barra del Ciego, un brindis que esta noche abriré un pedazo de botella de tinta carmesi para bañar la tristeza de no poder estar mas cerca de vosotros y paladear la felicidad de conoceros, simplemente.

Que los que quieren dejar aqui un mensaje de simpatia y de de enhorabuena a encinas , toros, cercados, hierba, charco , placita y hombres de todo Pedro-LLen, pueden hacerlo aqui en la lista de comentarios.

   "Gran toro que en el bronce y en la piedra has mamado,

y en el granito fiero paciste la fiereza:

revuélvete en el alma de todos los que han visto

la luz primera en esta península ultrajada.

revuelvete"

(Miguel hernandez / "LLamo al Toro de España" )



mercredi 20 octobre 2010

Alimonades ( IV )

Si j'avais de l'appétit, écarlate, éternuant,
je mangerais l'ogre qui dort dans ma maison,
qui remue , troue les cloisons, éclabousse, coeurs
quartier de bête, taureau qui dévore mes fleurs,
déplaçant le soleil, de boue, d'ordures rempli
de parfum chargé, qui suce les os, qui bavarde,
qui montre, dans le printemps, dans la nuit, ses dents
et sa poitrine, qui mélange les farines, les essences
et les grappes, je le mangerais, vêtu de ma robe grise,
attendant le baiser...

Eugène Savitzkaya ( Bufo, bufo, bufo / Editions de Minuit / 1986 )

nb : je pensais la photo émanation de l'oeil solaire et ombreux de Mister Bruschet mais je ne vois apposée sa signature nulle part quand cette photo arrive par mes tuyaux. François, socorro !

samedi 16 octobre 2010

En el kilometro 76

Para los que no pudieron acudir al pueblo de Buitrago a visitar la magnifica expo montada para homenajear a la figura de Eugenio Arias y a la relacion vibrante entre el y Pablo Picasso.
Esta exposicion, esperamos que pudiera seguir en otros sitios porque tiene su personalidad con el hilo tenaz de la historia de estos dos personas ligadas a la fuerza de la amistad ademas de tener piezas de un excepcional interes como se puede comprobar en el video presentado por , como pudiera ser de otra forma, mi amigo Pedro, el hijo de este pedazo de "vidapoeta" que fue el llamado " Barbero de Picasso ".
y les recuerdo que el museo Picasso lozoyano esta abierto todo el año a quien desea parar en el kilometro 76 de la carretera de Madrid.

lundi 20 septembre 2010

Un toril jamais vide de sens



" Ce n'est pas un monde qui disparait, c'est la disparition qui est devenue notre monde " ( Claro / interview dans " Le Matricule des anges " )
La voix de " CosmoZ " riffait les pierres. La veille elle avait souqué la flotte qui transformait en buvard la place du Junqué. Ce que j'avais lu dans le train, passait à l'amble d'un lobe à l'autre.
je pensais alors juste à cette vidéo de Paula, à sa deuxième minute très exactement ( Va por Vd estimada Berrendita ) et au Juli, à son grand cirque des torchons et des serviettes.
avec au milieu Vazemsky , citant Leiris derrière sa talanquère en meuble de rangement de médiathèque , avec l'ombre de la corne  dans son aiguille " d' Escalabère ", un simple escabeau et une pile de livres en son dernier barreau. Dimitri torée l'accent et la " musica callada " de la lettre muette du mot " Poésie ". il le déplace et il la retourne. Parar, mandar, templar y recoger.
même loin des taureaux , un toril n'est jamais vide de sens.

lundi 13 septembre 2010

Les soyeux drilles






Nomades...faut avoir un moral de pelleteuse pour s'appeler comme cela par les temps qui pestillencent par ici. ça ouèle le bouc émissaire, mais les tenants de ce festival bordelais n'en ont cure.
hérisson, pringa, goulash et thé à la menthe à tous les étages.
ole sus cojones !

pour dikav le programme , c'est en bougeant le campagnole juste là.



et tiens, où en seraient les vignes sans les gens du voyage ?
et la poésie sans le vin ?
vendredi on plie les gaules et on s'embusque à Jurançon, Monein et Lacommande.
On grille des entrecôtes vers Uchat, on caresse d'un regard doré les seins de Pyrène,on écoute le Manseng qui chuquent les mots traînant dans la penaille de soyeux drilles triés sur le bolet,on laisse monter les brumes.

pour soutirer le programme, faut plonger la pipette ici.

jeudi 9 septembre 2010

Al Maestro



" Nunca los duendes tuvieron un protegido tan fiel, tan insobornable " (Felipe Benitez Reyes in " Palco de sombra " / editorial Renacimiento / 1996)

Gracias, amiga, por acordarte  "p'arrriba...pa'bajo".

lundi 6 septembre 2010

Saint Roch


"Que yo he nacido en San Roque
y a mí me llaman Canela,
en el pecho tengo fragua
y en la garganta candela."


des fois ça va. des fois, pas.
quelqu'un là-haut, personne, lance des fils avec au bout des petits éclats de pierres transparentes, au son transparentes et précieuses. rien qu'au son.je lève la tête, vois ma carcasse dans le velux. on se croit riche quand on écoute la pluie commencer à tomber.
j'ai dépensé trente euros en vins de foire. côtes-du-rhône à rouler mauve, gros-plant de jute pisse d'étang,bergerac de gouyat, anjou feu, riesling de lieu-dit, gaillac à tête de prune...I'm a rough aficionado boy. j'irai pas à leur convention, leur tea-party du parc tes odeurs denise.
en août la baie des anges. les anges, l'eau. le jaja est composé à quatre-vingt-cinq pour cent d'Hdeuzo. 30 € fois 85 divisé par cent, j'ai dépensé 25 euros en nappe phréatique, en gouttes célestiales, en urine d'escargot.
à Vallauris il y a les fours où Don Pablo cuisait sa terre mais plus de cheminées. des marchands templiers. une cité-dortoir. des papillons bigarrés en céramique de quinzième zone. tout est à vendre, le sommeil et le passé. restent l'homme et la chèvre, la terrasse aux 13 marches où Eugène et lui buvait un trago, amigo, que tal las noticias, en madrid salio en hombros gregorio Sanchez, hijo de uno de los nuestros je Pablo ? la guerre et la paix, un numéro 1000 d'El Ruedo et sur le sol un autre d'El Mundo Obrero, la portada de Jose Ortega d'un vinyl de Caracol, les flacons de teinture du barbier, des bibliothèques, des bibliothèques, un éléphant en peluche quelque part. le café , les cuillères , le sucre, l'enseigne à tête de cheval sur la rue et le limoncello dans sa bouteille de neige qui fume.
j' irai pavaner mon oriflamme en rouge et blanc , pour quoi ? je pense à la voiture ornée de cornes où le peintre , les enfants, se baladaient dans les rues pour les fêtes populaires. ce sont des photos. elle est où cette guimbarde ?
à Nice "Le comptoir de la vaisselle" était fermé.
à Bilbao il n'y avait plus depuis 10 un quart, de billets pour l'apartado, pffuiii, tu vois le taureau cinq secondes a dit Rafael, tu viendras à celui de Bayonne avec moi, 5 secondes ? a pensé Alain en passant devant le Miura empaillé. regarde, a rajouté Rafa, ludo fais le toro...joder macho, croise-toi un peu plus quand même. j'ai avancé sur la corne, le burraco de Zahariche continuait de scruter Alain de son oeil en verre de boule de cristal. ouuffff ! retrouver la ceinture. 5 secondes, c'est abyssal. Leandro veut en sortir des abysses, du purgatoire des contrats en peau de pueblo, il lui manque ces foutus secondes qui taillent un héros gris et bleu, l'oeil et le rimmel du bocho.
à Sigean les vignes ont été arrachées et les rosalies sont encore là. j'ai envie d'un churro plein de sable. Grand-Père s'endort à l'ombre des restanques et les olives ont un goût de pyrite.
pas question ! pas de défilé en liquette Sorteo, je ferai le chenapan, j'ai la tertulia misanthrope, je suis sec. des heures à penser qu'on ne peut pas, qu'on ne peut plus écrire. on est au fond d'un ravin. toujours ce rêve. avant je volais. j'avais une vie sexuelle dans les draps, entre le sommeil. je montais, je descendais, je frôlais la terre, jamais je ne m'écrasais. A villefranche on a fait l'amour sous la douche. l'eau était blanche. comme une page.
Calle del perro.les calamars à l'encre avec un peu de vert jaunissant de l'huile qui souligne le bord de l'assiette. les petites fourchettes. les servilletas qui n'essuient même pas la bouche. on avait vu Ponce, des Sepulveda, on avait mangé à l'étage, Rincon, Cano, on avait bu de l'anis. chico/chica. douceur et varlope. col rouge et col vert, du sperme de baleine dans une petite flaque glacée qui descend vers le cul du verre. on été déjà venus une semaine ou deux avant, il avait plu, juste un peu plus que pour donner la course, on avait regardé les toises des inondations de 83 en levant haut les yeux, longtemps, puis on était reparti.on ne prenait pas l'autoroute pour se payer quelques zuritos de plus.
Alain a gardé mon cigarre, on le fumera autour des grillades en pleurant avec son père les pieds de merlot abattus. on dira que c'est la fumée. on jettera trois sarments dans la Dordogne pour appâter les aloses. et effrayer nos haut-le-coeur. tu liras Cendrars autour des braises, Alain et je mettrai ma main coupée dans la jupe des verres à pied.
chasser le bonheur. expression à deux balles. en deux endroits une blessure. il part. on le traque. il y a quoi dans les sucs gastriques d'un cantaor ?
à Madrid Carmen Polo avait fait construire des petits, tout petits pisos pour que les gitans trouvent de l'eau et de la lumière quand ils venaient chanter. ils baissaient la tête. elle empochait les commissions, grasses. Angel jouait à la toupie contre les murs de Las Ventas Del Espiritu Santo. puis rentrait Barrio de la Concepcion en passant par les arrière-cours où saignait la langue du duende pendue sur les fils à linge. il y pense encore à ce saisissement, à cet instant où tout bascule quand on entend un cri et qu'on s'accroche à son propre ventre en se disant que c'est cela, eso es ! , qu'on a toujours cherché. quand il veut s'en rappeler encore plus fort il joue aux dés avec le hasard du gin-Tonic.
t'as pas le sentiment qu'on va crever ? m'a balancé Ali. qu'on n'en a plus pour bézef ? ils veulent nous voir mourrir, on dirait qu'on est des vieux Saltillos et qu'ils viennent pour nous sauver mais nous on veut s'enfoncer l'épée jusqu'au tréfond. tu crois , tu crois qu'il faudrait y aller à leur toro-pride ?
au flamenco vive, j'ai acheté le disque de Canela de San Roque.je l'écoute en ficelle éternelle.
je calcule qu'il y a trois ou quatre taureaux Osborne entre le ciel et moi.
La Condesa m'a fait rire aux éclats. elle devait être si belle quand elle est entrée dans la chambre de Paula au Sanatorio de la rue Bocangel.
il fait chaud, nu j'ai passé le tee-shirt de l'Ateneo Republicano de Vallekas et je suis monté en delantera de gradas.
je prends les escaliers,je sais à présent que je rêve, l'oeil s'ouvre. je plonge, je voudrais tant raser le sable, planer au-dessus des huées...
la vitre est sans bruit. j'ai rangé la dernière bouteille. un chien passe entre mes lèvres.


dimanche 29 août 2010

Un maROMnier niais de l'été ( élagué par Maître Eolas )

Le marronnier , c'est l'épouvantail sécuritaire.

seul l'épouvantail change de costume, d'ethnie, de couleur de peau, de langue ou de manière de vivre. donc cet été il est plutôt d'Europe de l'Est mais il a aussi des cousins en France, en Espagne, en Italie et même en Grande-Bretagne. Il mendie. il est vraiment, mais alors vraiment pas comme nous puisqu'il serait, sainte horreur au pays des terroirs et de la propriété, nomade. oui, exactement comme les tribus de la préhistoire dans les manuels scolaires !!!
nonobstant, ne pouvant plus être chasseur/cueilleur ( l'angélisme écolobobovertdegris s'étonne : ce serait pourtant si chouette ! ) il est plutôt voleur de poules. oui mais, comme les poules...blablabla, blablabla, il est par conséquent, mesdames-messieurs, délinquant en délinquance de tous poils.
ici, fermons le ban.

plus sérieusement, j'ai eu la chance et l'honneur de travailler pendant plusieurs années avec les gens dit " du voyage". les problématiques liés à cette population sont inhérentes à toutes les autres avec des particularismes. ce qui est, par définition, l'essence de toutes les problématiques.

pourtant, plutôt que de faire un topo supplémentaire sur le sujet qui agite le landerneau médiaticopolticodelcafedelcomerciomâmechabot ( cf l'illustration via le site Acrimed signée Mat colloghan ) j'ai essayé de trouver un post déjà conçu, au plus proche de ce que j'en aurais à dire.
c'est chez Eolas que je l'ai déniché.
et comme d'habitude, le redoutable bonhomme pourfendant de sa hache de juriste sans pitié, sans peur et sans reproche les sapindacées de la vulgarité, est au mieux de sa forme.c'est précis et onctueux.  
lisez donc et suivez l'affaire, car son billet s'agrémentera d'au moins une seconde partie.

parfait, alors comment faire pour atteindre la caravane électronique du sieur en question, señor Ciego ?
c'est simple il vous suffit de crier très fort trois fois " jalla mon prale" *et l'article en question apparaîtra sur votre écran...

non , je plaisante. par contre en cliquant là, c'est michto *.

* "salut mon frère" et c'est "bonnard".


nb : sur l'origine de mot gitan, je diffère de ce qu'en propose Eolas. je soutiens plutôt la thèse dite " des comtes et ducs de la Petite Egypte " qui fit croire longtemps que los gitanos passèrent de l'Inde à l'Europe en traversant le moyen-orient puis ...la Méditerranée. certains propagèrent la légende puisque Manuel Torre déclara que, pour trouver le duende, " habia que buscar el tronco de Faraon ".
voilà, le tronc de Pharaon par Isis ! et nous, pauvres payos, on se contente de celui du marronnier. certains ont de la classe, d'autres en sont dépourvus.
que voulez-vous que je vous dise ? cosas de arte, finalement ( en illustration Tio Luis el de La Juliana, premier cantaor de Jerez dont on ait des traces et créateur de Tonas ).





jeudi 26 août 2010

Les astres meurent

il y a souvent des soleils jetés sur les rochers d'où les petits hommes et leurs papys viennent lancer du pain dans l'eau pour appâter les muges .
les astres meurent et les pères aussi.
seul, il ne reste que l'étrange mystère du minéral pour se rappeler qu'un jour on a pleuré.
c'était celui de mon anniversaire quand Abbey est morte.
alors j'ai mis un caillou dans ma bouche et j'ai chanté " Thrown it away " por martinete.


vendredi 30 juillet 2010

Pleins d'espoir rouge





My dear ludo,


merci pour ta lettre toute d'amitié et de délicatesse. Ce sont des luxes que j'apprécie au plus haut point.


Retour un peu difficile donc, retard au départ de Tana, correspondance qui saute bref près de 40 h après avoir quitté nos amis, notre « famille » de là bas, retour à Dax, où m'attendaient ma grande fille et ma petite fille.


Je n'étais pas là et mon vieil ami de 98 ans est mort, celui qui un jour que j'étais dans l'embarras pour un commentaire de texte, m'avait sobrement indiqué que « le commentaire de texte est un don de soi ».Il avait le sens du raccourci, la dent toujours dure envers les médiocres, mais l 'amitié indestructible pour ceux qu'il aimait.
Il faisait plutôt froid à Tana, sur ses hauts plateaux. La route vers Majunga est longue et de peu d'intérêt, comparée à la sublime route de Tulear ou de Manakar ou de Foulpointe. On y voit beaucoup de zébus et notre ami Mamy, intarissable sur le sujet, nous racontait des histoires de voleurs de zébus. On y voit aussi, sur une centaine de kilomètres une multitude de gens qui lavent la terre rouge pour en extraire de l'or. Tous, enfants y compris, se déplacent avec leur plateau de métal sur la tête, ça fait chapeau aussi. Alors ils creusent un peu partout, puis portent la terre à la rivière la plus proche. Les plus nantis ont des brouettes, les autres portent des sacs pleins d'espoir rouge.


A Majunga, le rues sont larges, la ville est plutôt bien organisée, normal c'était la ville de Tsiranana, le premier Président après le départ des français. Il y a un beau lycée aussi, une jolie promenade en bord de mer où les gens viennent manger des brochettes de zébu. Je te dis de suite, que ce truc c'est pas pour les estomacs de Vazahas.


Nous avions un bungalow physiquement sur la plage à l'hotel. C'est à dire qu'au lever, je pouvais me trainer jusqu'à un abri équipé de deux fauteuils de plage et assister au spectacle du jour qui naît. Parmi les roses, les mauves doux, les bleus tendres, le murmure du Mozambique le soleil pare d'or la cime des grands « filaos » de la plage et s’effiloche en gerbes tendres aux pointes des cocotiers. Moment magique, amigo.


Alors j'ai beaucoup lu dans la brise du matin, avant que le soleil ne soit trop mordant, avec ses plus de 30 degrés de l'hiver austral de Majunga. Un magnifique Javier Tusell qui explique toute la si déterminante période de 98 à 1931 en Espagne et bien sûr par petites goulées « los diarios completos» de Don Manuel. Je peux te dire aussi, que du même endroit, j'ai admiré les couchers de soleil qui commencent par une symphonie de bleus, de mauve, de rose, pour s'achever en apothéose sanglante dans la mer. Je pensais bien sûr à un dos de toro. Indescriptible et stupéfiant.


Majunga, c'est un port et un cul de sac. Il n'y a pas de route, et finalement peu de choses à voir alentour. Mais les plages sont sublimes. C'est une belle alanguie blanche sous la lumière crue et les ardeurs d'un soleil carnivore, avec de belles avenues droites. Le soir cela s'anime, à la fraicheur relative, après que la ville se soit lovée dans son écrin de pourpre sanguine. Les gosses rient de toutes leurs dents de perle et te disent « salut vazaha ». Je pense toujours qu'ils se foutent de notre gueule, Mamy dit que non. Rien à voir avec l'ambiance lourde, quasi menaçante de Tulear. La misère est ici plus assumée et souriante, Mamy dit que les gens mangent mieux qu'à Tulear.


Des Vazahas d'une cinquantaine bien tapée, se trimbalent dans d'énormes 4X4 rutilants, sont d'une arrogance incroyable et se trainent avec des jeunes filles, très jeunes, qui entrent dans les magasins en se frottant à eux comme des chattes. Petit cadeau, sûrement! Mamy me dit qu'à Tulear et à Morondava, mais aussi dans le grand Sud, difficilement accessible, ce sont souvent les pères qui proposent les fillettes ou les garçonnets à de gros porcs, qui pour accéder au cul de sac de Morondava, par exemple, acceptent de se farcir 4 à 5 jours de piste. Personne ne les y emmerdera, à ces vaillants explorateurs.


Ici, c'est la dernière chance souvent, pour quelques ringards arrogants. J'en connais un qui s'est fait plumer par d'autres Vazahas et devra envisager le voyage retour, sans avoir pu investir son argent dans des bars à putes. Chères, les places, ce monde est d'un cruel !

Un ami malgache est chef d'un Service à l'Hopital de Majunga. Il avait fait une spécialisation ici. Il aurait pu s'installer en France, il préfère travailler pour son pays. A l’hôpital tu dois amener tes draps, parfois ton matelas, payer les médicaments et la bouffe, et les chirurgiens en cas d'intervention. Dans le meilleur des cas la famille se cotise, sinon, hé bien « inch allah ». La médecine ici et la chirurgie ressemblent à ce que devait être la chirurgie des champs de bataille, faute d'équipements. On se démerde donc, comme toujours!


A Majunga, il y a la plus grosse densité de musulmans de Madagascar, des mosquées. Les Karanas tiennent le haut du pavé, avec les indiens. Ils excellent dans l 'immobilier et le commerce. Les comoriens, nombreux, constituent la caste basse.


A Tana, en arrivant, nous sommes passés sur la colline du Père Pedro. Il était en Europe. L'UE aurait suspendu la fourniture des 200 tonnes de riz qu'elle lui fournissait. Il lui faut une tonne par jour pour ses cantines. Au retour, nous n'avons pas pu, le 26, assister à sa messe car la mère de nos amis était malade et nous n'avons pas voulu demander qu'on nous conduise chez le pirate, sur sa colline, et puis, nous devions prendre l'avion dans la nuit. Elle a 92 ans, une tête de vieille squaw. La famille s'est agglutinée autour d'elle. Ils sont 9 enfants, profs d'université, juges, ingénieurs, et Mamy, le petit dernier. C'est aussi notre famille de là bas, et nous avons partagé leur inquiétude.


Le 24, comme chaque année, ils avaient organisé une fête pour Mathilde, pour son anniversaire. Nous leur avions donné carte blanche, alors ils ont loué un restaurant, installé un sonorisation pour faire de la musique et un karaoke, ils se sont démerdé pour dégoter un PC. Ils avaient aussi amené des guitares. Nous avons chanté, dansé, bouffé et bu. Ils ont un talent incroyable pour profiter de l'instant présent. Pour la première fois de ma vie, j'ai chanté en karaoké, Mathilde évidemment, du grand Jacques. Ce fut une belle fête, de joie simple, d'amitié, de sincérité, de bonheur partagé. Ludo, tu sais, on ne revient pas intact de là bas, je veux dire que tu y apprends le relatif et l'éphémère des choses, ainsi, s'il en était besoin, de l'ineptie de certaines de nos certitudes de nantis.


Alors que nous nous inquiétions pour la vieille squaw, j'ai bien sûr pensé à vous, alors que Mont de Marsan ne m'était pas venu à l'esprit. J'ai imaginé assez exactement ce que tu décris, pour la qualité de l'amitié. De retour, je me suis rué sur le journal pour lire Zocato. Je suis heureux pour Xavier qui a choisi la voie la plus difficile, mais aussi pour toi et Bernard, vous le savez, je pense. Étonné aussi que Madame Douleurs se soit déplacée. Je suis sûr que les toreros ont fait au mieux de leurs possibilités, car la dame est sans indulgence pour ceux qui passent à coté de ses toros. Par contre, je ne suis pas certain que je me serais levé pour la minute de silence!


Voilà mon Ludo, la vie reprend. Barcelone a voté et je suis consterné par les conneries que je lis. Mais je n'ai pas envie d'en parler ici.


Abrazo


Ps : pour le ravitoto, Mamy appelle ça le « caca de zebu ». L’aspect des feuilles manioc est celui d’une bouse de zébu dysentérique, mais c’est très bon pour la santé dit t’il. D’ailleurs, il n’en mange jamais, et encore moins dans ces redoutables « hotely ».

addenda : voilà. le ciego baisse le rideau de la barra de pinchos pour au moins 3 semaines y pico. heureux que cela se fasse sur cette belle réponse de Chulo. des bises à sa Mathilde avec un peu de retard sur le calendrier. je pars avec Jean-Paul Michel, Pirotte, Chaves Nogales, William Blake et Sanchez Ferlosio. Pour guérir quelques blessures, boire des gorgeons à l'amitié en madrid, taper du poing dans l'écume et sniffer le chirimiri avec Morante et los grises du paleto de Galapagar. je vais me gaver de fuet et de butifarra, me saoûler la gueule au Priorat, , siffler l'Estaque la vitre ouverte, porter mon caleçon aux couleurs de la senyera , apprendre par coeur deux ou trois poèmes "subnormales" de Montalban, écrire sur des cartes postales avec des repro de Tapies et pleurer en écoutant Duquende por solea, Serrat et Camaron chantant la saeta ambos,  et Mayte Martin quand elle sussure :

"Me avisaron a tiempo: ten cuidao!
Mira que miente más que parpadea
mira que por su modo y su ralea
es de lo peorcito del mercao
y son muchos ya los labios que han besao
y a lo mejor te arrastra en su marea
y después no te arriendo la tarea
de borrar de tu mente lo pasao
Ten cuidao, ten cuidao!
Pero yo me metí por tus jardines
dejando que ladraran los mastines
y ya bajo la zarpa de tus besos
sin miedo de morir en la aventura
yo me colmé de tu boca con locura
y me caló tu amor hasta los huesos"

os dejo con ella...besos y abrazo a tod@s.

mardi 27 juillet 2010

Lettre à Chulo ( Orthez le 25 Juillet )


Mon cher dear Chulo,

Je pense à toi dans l’ile du Ravinala, l’arbre de la légende qui sauve le voyageur imprudent ou prétentieux. Dimanche , sous ses vastes feuilles tu as certainement eu le cœur pincé. Tu aurais voulu être aussi à l’ombre de la tour Moncade. Le monde est petit mais nos cœurs sont vastes. le tien est fait de terre rouge où se côtoient la sarandra et des taureaux braves. Et bien dimanche ton cœur était au bon endroit. Car sur l’aride sentier d’une aficion toujours plus désolée de tant de mirages et de faux semblants nous avons trouvé la poche d’eau salvatrice dans la gaine orthézienne. Un réduit où suintaient la rage et la bonté. Tranco y pelea.

Mais je te raconte : au début il y a eu 5 Saltillos d’un autre temps on dit certains, d’un temps de chiotte ai-je complété. Je me suis empressé d’ajouter : Tout doux, tout doux, ne dit-on pas qu’après la pluie… ?
Puis vint le temps des ripailles. Elles avaient lieu à La Moutète, salle mythique des cinq majeurs orthéziens qui résonne encore des coups de tromblon de Duquesnoy et de gueule de Larrouquis, des clameurs devant les passages de jambes de Don Freddy et des moulinets de Mathieu Bisséni. C’était aussi la salle où se tenait le matin des matchs le marché couvert ! le soir ça sentait encore la litière à lapin et la fiente de canard. On vivait le match à moins d’un mètre du bord du terrain et jusqu’au faîte de métal l’air tremblait quand à la suite d’une erreur d’arbitrage les pieds des supporteurs martelaient le tubulaire et les planches en bois, montés à la va-comme je-te-pousse ou bien il vibrait quand Ortega, Perpère ou les frères Gadou enquillaient les lancers-francs sous les chœurs entonnant « les enfants du Pirée ».
Aujourd’hui, derrière des portes vitrées battantes, tout est repeint de bleus plats et baigne dans une hygiène ripolinée de moyen aloi. Je n’ai pas vu une plaque, un rappel...la mémoire est pourtant le " bourdonnement le plus essentiel "  (Char ? Aragon ? ) de nos avenirs, non ?
On avait faim, les discours s’enchaînaient comme on fabrique les banderilles, un par un. Heureusement les flacons distillaient du baume aux joues. Je te fais un ersatz de panoramique : à ma gauche Bernard et son éléphantesque lobe temporal alliée à une érudition vineuse charnue comme un vieux cep de Baco et devant le père Larrieu, un compère aussi fou de raisin, derrière Jaydie, à la barbe fleur et cendre et au coup de photo imparable et à droite une petite fille avec des yeux qui  me disaient de toute leur pupille « merci monsieur de ne pas aimer les desserts ». Plus loin, en vrac , le camposyruedo’s band, des  femmes belles ou jolies, causantes et apaisantes como siempre et deux jeunes aficionamoiseaux que j’avais intronisés gardes du corps dès le début des hostilités : Luc et Antonio , mi nieto. Tu aurais pu te mettre en bout de table et nous parler de Curro vasquez, de manuel Azaña et de la recette du ravitoto.

Puis café, copa y a los toros.
Tu vois rien que du cousu main, du classique.

Au Pesqué il y avait du monde sans excés, mais à part à Madrid je préfère quand il y a des trous dans les travées. On peut descendre à moindre frais et se payer une delantera de rapine. C'était le cas. J’ai passé la course à côté de Loli. J’aime bien parce que, croisent de tels sampans de souvenirs communs dans notre hispanofolie qu’on a les mêmes silences. On a juste fumé des Craven A au quatrième taureau . C’était le tour de « Carafea », le frère d’armes de « Burgales », de »Cigarrero I» et "II", de « Langosto » et de « Clavisero". Avec nous il y a avait aussi François. un vrai grand gosse de Toulouse en tong qui regardait les Aguirres de la tarde comme si c'était des pommes d'amour. D'ailleurs, à un moment, un minot est venu comme lui glisser ses yeux en bord de barrera parce qu’on avait le toril juste à main gauche et que les morlacos qui sortaient étaient beaux. Juste beaux. Ils étaient sérieux parce qu’on leur avait agrafé une devise pétrole, le deuil de leur père. La mère était là, Doña Dolores. Impavide et souriante sous les hommages tout à l’heure au moment des agapes et maintenant heureuse du vacarme que produisaient son encierro.

Des hommes à pied et à cheval aucun ne démérita. Miletto, Lamelas furent crânes. Fandiño et son genou de roseau , ses desmayos surprenants parfois au milieu de la houle électrique qui courait de la queue au naseaux humides des taureaux, m’a plu. Il y avait aussi devant nous un père fier parce que son fils venait de piquer loyalement un seigneur de guerre. Il y avait surtout la tension du plaisir qui ne pouvait qu’exploser à la fin, au bar sous les arènes, une bière fraîche à la main pour deviser avec Jaydie qui ne comprend toujours pas pourquoi on aime ce truc « machinal » qui nous bouleverse et qui par ricochet lui paraît si intéressant. Je crois que dans ces moments-là il faut savoir être honnête avec son bonheur. Ne pas lui tailler des croupières.

Ce fut une vraie tarde de toros. Un grand jet de caste sur nos plaies d’aficionado. On pouvait danser torse nu sous les langes nuageux de la lune. Tu aurais aimé. Je pouvais fermer les yeux, les plumes de la volaille des étals de La Moutète n’avaient pas toutes disparues. 6 paires de cornes venaient d’en éventrer un sac, oublié dans la souille au souvenir qui  "est un amour tamarin / Tel un fruit acide, il paraît insuffisant mais / Il en reste toujours /Dès qu’ (il) n'est pas là / J'accours à (sa) recherche" ( Hainteny de DadaRabe ).
Voilà.
Allez, prions my Chulo, nous les athées, les dieux animistes ou celui du Père Pedro pour que nous continuions la quête.

Abrazo.

Ludo

Ps : je te glisse ue photo de Laurent Larroque pour que tu en croies tes yeux.

samedi 24 juillet 2010

Pastillas


pour mieux digérer La Madeleine ( où tout ne fut pas mayonnaise mal montée et sauce lourde, mais quand même, la table qu'on annonçait gastro fut gargotte, pire sodhexo's style, car des gargottes j'en connais des fameuses ).
j'espère.

jeudi 22 juillet 2010

Digestion


- Ciego !
- hum ! que ? ah, estas aqui chavo. je m'étais assoupi. c'est que je me remets de plus en plus difficilement de l'ingestion de Madeleine, moi !
- et la digestion est lourde ?
- me cago ! que feria mas desdibujada ! una feria del Modem : ni fu ni fa, de pobre contenido pero con aire del señorito que presume.
- pero , ciego, on m'a dit que le Juli...
- ni hablar ! mucho poder , ça c'est sûr, mais de toreo, pffffff ! il ne manquait que le crottin dans son numéro de manège à taureaux. et le "julipié" fait juste vociférer un "hooouuuum" de tonto au mozofeliz.
- et le reste ?
- una porqueria y una sorpresa. porqueria, la de Miura. ay, madre, si Don Antonio levantara la cabeza !!!  mais comment peut-on sortir cette "chose" inaguantable ? la sorpresa : le piquant, la caste de Garcigrande sous-piqués. c'est pour ça que le juju c'est le patron. lui seul fut à la hauteur, même s'il m'ennuya. Rafaelillo, por naturales, muleta plegada, cruzandose y ole. et puis Domingo Navarro troisième larron précieux et efficace avec les Fuente Ymbro et puis...carajo, vete a casa de Velonero y de Bronco. ellos te diran mejor que yo. de toros , en fin, no se na'.
- et les novilladas, Ciego ?
- las que ? ah, esos espectaculos matinales ! no voy, lo sabes . matar a un toro est une chose grave, très grave. importante, hoy en dia quasiment subversif. alors 6 c'est sacré. au-delà, c'est trop pour moi. no pue'o aguanta'. mi corazon y mis tripas me duelen demasiao, por las fatigas que paso "biendo" que 12 cuernos esperan en el oscuro de los chiqueros.
- y el ambiente ?
- bueno, sabes, lo de siempre por lo bueno, amigos, vino, musica. bonheur des retrouvailles, rock'n'roll y sevillanas.  al reves del presi de la CTEM, el sieur François, tan malo bailando que eligiendo a toros. una pena. sin olvidar del pijismo habitual ! cette année marquée, à mon goût, par la présence dans l'aéropage des suceurs de roues et pique-assiettes conventionnels, un regain de clones de Mari-Sara aux péroxydations plus ou moins réussies. y fijate : mas avanzaba la feria mas las melenas se tornaban a grises. jejejeje.
-ciego,tu es un imprésentable.
- claro, impresentable asumido y sindicado.

jeudi 15 juillet 2010

Le précipice des tournesols ( archipiel 33 )


certains jours Juana La Del Pipa n'a pas d'intestin grêle.
à sa place, le froid des anneaux de la chaîne qui entrave, le froid des calabozos du Penal Del Puerto si noirs qu’on n’y voit pas ses mains  .
elle le chasse en riant avec la guasa des matriarches habituées aux effronteries des vendeurs de beignets. comme quand elle descend de la plaza de toros de Jerez, les ongles cassés d'avoir serré le bois de l' éventail fiché dans son corsage.
parce qu'il fait chaud.
parce qu'aujourd'hui Paula, su Rafae, aurait pu voler aux dieux l'équation de la moitié d'une véronique.
le reste du temps Juana se signe, du bout de ses doigts de lavandière en les trempant dans l'eau bénite des flaques de la solea por buleria.
.


« il n’y a pas de mauvais destin » lança ta mère en saisissant le volant de sa robe déformée par son abdomen plein de toi. 
près de la canne de Luis El De La Maora elle avait dansé , caressant les planètes.
au milieu des graines de tournesol éparpillées
tu te souviens, Juana.
tu plisses un pois de ta jupe.



Juana alors se lève,
la nitroglycérine d’un Veragua dans les reins.
Anda Juana
carrosse colossal
la mygale sombre dans ta bouche
tisse avec le soleil nucléaire des tientos
le temps précis
regarde comment nos yeux se ferment
comment la peau flétrit plus vite.

Anda Juana
Anda
chante
le
précipice.



nb : la photo en noir et blanc est de Gilles Larrain ( vue à l'expo "Prohibido el cante" à mont-de-marsan, una maravilla, dont j'attends le catalogue. le portrait serré en couleurs est signée Ana Palma - sur le site deflamenco.com ).
Le dessin "de tête" est de Miguel Alcala. le texte a "des couilles" m' a dit le type. je lui renvoie le compliment. Miguel, "chacho", merci pour ta générosité et ce trait, incomparables..
nb 2 : le moun, j'y pars demain , donc los pinchos seront au frigo  (ou dans la huche à pains, c'est mieux ) pendant quelques temps.

mardi 6 juillet 2010

Les Rouges et le noir ( Archipiel 32 )

Chupinazo, rouge.
fond des chaussures de Juana Amaya, rouge.
langue du Dolores Aguirre, rouge.
lamina propria de Segundo Falcon , rouge.
panse de la muleta, rouge.
trou souillé des aiguilles, rouge.
diaphragme de La Macañita, rouge.
bandeau sur 88 poèmes d'Hemingway, rouge.
sauce des tripes andanada 8 sol , rouge.
main du mozo dans l'eau froide, rouge.
sol de Saint-Roch, rouge.
tinto de verano, rouge.
drap au fond de scène, rouge.
lime à ongles de Moraito, rouge.
la rue du bureau de poste, rouge, rouge, rouge.
son des duendes, noir.

nb : illustration " rouge/noir/blanc " de Lepolsk Matuszewski .

samedi 3 juillet 2010

Ayer fue

Ayer fue y me parece que hace 22 años.
en la coronilla del veneno de mi verano sagrado hay un eco , siempre, porque Julio es de Jose. al menos para mi, unos compañeros de la vida...y sabemos porque.
Y tambien sé yo, que un dia iremos juntos a San Fernando como Federicos a Santiago, acariciar  los pelos de bronce de un niño con bañador, que salio del mar y encontro al Poseidon del quejio y se quedo con su amparo mientras el le cantaba su " Na' es eterno".


mercredi 30 juin 2010

Emérite ( A luis Caballero Polo )


vends-moi un peu de ton nougat au pignon  mon petit ce matin je le trempe dans la lumière et le sel de mes larmes celles trouvées calle Cava de los civiles sur un coin de bar il me fera du bien.
dans son papier argent pose-le sur ma table chante ce pregon que tu as su en regardant les lèvres de Luis moi tu sais j'aimais simplement écouter souffler sous la crème fouettée de ses cheveux une letra d'Aznalcollar en pensant à Juan, su abuelo "El Lero"
«Quiero vivir en la sierra
aunque allí no gane dinero,
tengo mis buenos amigos
mi escopeta y cuatro perros
y una serrana conmigo »
regarde dans sa bouche la douille chaude de la balle qui a tué son père tourne comme à chaque fois qu' il chante les muqueuses de l'ange.
 
il riait Luis Caballero Polo parce qu'il savait aussi qu'une seguiriya peut sauver la vie.
la preuve c'est qu'il est mort en silence.


nb 1 : merci à José Berajano qui publia en 2003 un article sur la Triana intime et profonde, historique et populaire dans La Vanguardia et que Courrier International traduisit et publia.
miracle d'internet ! il est .
nb 2 : l'auteur de la photo est Paco Sanchez.
nb 3 : por fandangos naturales, Luis Caballero Polo y al toque Jose-Luis Postigo.

vendredi 18 juin 2010

L'année de la mort de Jose Saramago

Jose Saramago (16/11/1922- 18/06/2010)
Je ne dirai pas :

Que le silence me suffoque et me bâillonne.
Muet je suis, muet je resterai,
Puisque la langue que je parle est d’une autre espèce.

Paroles consumées qui s’accumulent
Qui se répriment, puits d’eaux mortes,
D’âcres peines transformées en limon,
Fond de vase où restent des racines tortueuses.

Je ne dirai pas :
Qu’ils ne méritent pas même l’effort de les dire,
Les mots qui ne disent pas tout ce que je sais
Dans ce refuge où ils ne me connaissent guère.

Il n’y a pas que de la boue charriée, pas que de la fange,
Pas que des animaux flottant, morts, pas que des peurs
Des fruits turgides s’entrelacent en grappes
Dans le puit noir d’où s’élèvent des doigts.

Je dirai seulement,
Convulsivement replié et muet
Que celui qui se tait quand je me suis tu
Ne pourra mourir sans tout dire.

( Les poèmes possibles )

et cette nuit je pense à Popelina, à Sofia, à Mathieu, à Thomas.
je vous embrasse.