
avec le lien sur " Le ciego n'aime pas les gens " on trouvera une dissection personnelle du livre de christian laborde intitulée " Laborde / éructoréador fuera de cacho ".
- ciego !
- si picha, que hay ?
- tu as vu le post de camposyruedos et l'extrait de la chronique de vicente zabala de la serna ?
-vaya tela !
- non, non, non, pas vaya tela , vaya mierda !
- que ? De los grises en sevilla ?
- si
- a ver. donne-moi el ordenado', je vais essayer de ricocher .
- rebondir
- quoi ?
- on dit “rebondir” ciego.
- ah...bueno. traeme el aparato eze pero sin rebote, eh ?.
d'abord, je salue mon cher solysombra et deux autres âmes en peine , sin sevilla, en leur dédiant ce qui suit .
ensuite, je n'en remettrai pas une couche sur les toros du sorcier parce que j'ai l'imression que ceux qui veulent laisser obésifier la fiesta avec des tombereaux de bigmacdomecq sont déjà à kalachnikover (c'est du “christian laborde”, ce sera un vrai plaisir de le disséquer dans quelques temps par ici ) des animaux dont on verra ce qu'ils en diront quand sortiront les charlotades de jean-pierre et consorts.
zabala de la serna a-t-il utilisé le mot de "mierda" une seule fois pour désigner les 6 de zalduendo de résurrection ?
ou , dans sa jeune carrière, le même vocable pour un jour , un seul de sa vie, désigner un domecq ?
je ne crois pas. question de lutte des classes, à mon avis.
pourtant, si ça ce n'est pas de la merde...ça sent pas bon tout de même.
alors relativisons.
je crois que le mundillo a besoin de ce genre de "spectacle" mais les dés sont trop pipés par ailleurs pour que cela fonctionne vaiment aujourd'hui.
j'ai prié , ce qui est dur pour un agnostique, mais je ne voulais pas voir ce qui devait finalement se passer.
donc , il ne nous reste plus que tout ce que les autres taurinos veulent abattre (les courses ,disons, de bilbao à céret ) et les immolations en direct de JT avec au milieu la gangrène de la "indultitis" soignée par les docteurs perrera et ponce.
vaya mierda ?
...vaya tauromaquia ! je dis.
enfin, chers amis, vous n'avez pas bu en regardant la course ? je suis sûr que oui.
moi, j'ai goûté un savagnin du jura - jacques tissot production- qui valait un monton de fino amanzanillado qui nous ferait prendre des vessies pour des lanternes.
du coup j'ai fini la bouteille.
plus tard, beaucoup plus tard, j'ai calé entre mes deux oreilles, une petenera -le chant de la perdition – de rafael romero “ el gallina” , aussi rêche qu'une toile de pantalon de journalier, trop court, et attaché avec un bout de ficelle rance.
on dit que ce chant “trae mal fario “, qu'il apporte le mauvais oeil. on dit que quand le guitariste égrène les premiers accords de ce palo maldito, on peut alors savoir le nombre exact de vrais gitans par les quatre côtés qui se trouvent dans une salle de concert parce que ce sont les seuls qui se lèvent et détalent à ce moment-là.
j'écoutais ainsi le poulet qui transmet sa chair à qui l'écoute, sur le vif. mais apaisé et au calme. en pensant tout simplement qu' il y avait moins de “franchutes” , là (j'étais seul avec mes trois princesses ), que chez la anselma qui devrait penser à ouvrir un cabaret du côté de cette sorte de triana germanopratin qu'est la rive gauche à paname.
bref, j'ai traité le mal par le mal.
moins par moins ( victorino regarde sa camade s'allonger – dans tous les sens du terme- au bout du rouleau mais pas de la planche à billets et le “sevillanismo” est insupportable même à des centaines de kilomètres ) .
Ou plus par plus ( j'ai toujours le morantismo aigre-doux - ce capoteo au cinquième à retourner la terre pour la mettre à la place des cieux - et séville a un air incomparable ).
le résultat est identique.
lo peor ? payer 9 euros pour voir cela à la télé, sur “el + “ très exactement. alors là, oui ! vayita mierda de mierda !
passons sur le stéphane bern du callejon.
haussons-nous jusqu'au palco des commentaires.
insupportable.
même la voix rauck'n'rollissima de “ ay mi chenel” parait être de la publicité type cow-boy de marlboro pour promouvoir leur “entertainment”.
et les images ? je résume : une passe, une focale sur la guapa de turno chaussée d'une paire de lunettes à faire remourir- mais de jalousie - cette raclure de pinochet, une passe, un aller-retour sur les "pijos" de tendido, une ... etc, etc...
et la goutte de sueur et le bas recousu et le sabot ensanglanté et ...pouf ! yé n'en pé plou.
au novillo sorti de sobrero j'ai éteint.
il faisait juste un peu jour un peu nuit.
On entendait monter le silence comme sur “la cuesta de las delicias” , au mois d'août, sur les berges de l' oued el kebir. Un silence à peine froissé par le bruit des glaçons qui tintent dans le gin-tonic.
et soudain la lole qui chante à te rendre spasmophile. et manuel qui étouffe la douleur du cyprès devant tant de beauté en y posant sa joue tendrement pour lui souffler “despacio, doucement, despacito”.
un truc à vous faire aimer séville jusqu'à la fin ds temps.
Te acuerdas olivier ?
alors nous y voilà.
aux frémissements de la saison du taureau.
« la gran temporada » écrivait fernando quiñones.
pendant l'hiver j'ai remisé à plusieurs reprises la nécessaire invite de mon cher solymoscas à tarauder l'idée que le duende s'agite entre ce qu'en dit sanchez ferlosio ( " La telúrica pedantería del narcisismo andaluz, por la que pretenden que sólo ellos pueden llegar a sentir y comprender plenamente lo suyo" ) et ce que ne montre pas morante de la puebla.
mais qui se fiche précisément dans les tuméfactions de la chair d'un escolar gil littéralement cloué par l'épée déicide de jose prados el fundi dans une croix parfaite.
et puis, aujourd'hui , il y a ce texte d'olivier : « l'enjeu de l'aficion ».
dont je tire ces lignes :
« Il n’y a rien de pire que d’aimer la corrida sans mesurer pleinement ce qui s’y joue. Oublier le sang que l’on y verse tous ensemble. Tous, sauf le toro. »
peut-être que , parce que nos chemins initiatiques en aficion strient la peau d'une carte d'une même espagne, j'ai tendance à me retrouver dans ce qu'il écrit , je suis caillou après caillou son propos et j' y accroche mon mouchoir.
« mes amis, voyez je me meurs;
mes amis, je suis au plus mal.
J'ai mis trois mouchoirs sur mon coeur
et j'en ajoute un qui fait quatre »
lorca , encore.
dans l'oeil d'un raso el portillo, la boussole de la bravoure
lorca fait souvent les frais de la vindicte arrosant les pâmoisons des tirades à deux balles des adorateurs du veau d'or que seraient le duende et son aéropage de corrolaires : ballet, émotivité, bel oeuvre, manière, frisson, esthétisme, poésie...maigres branches où s'accrocher pour se maintenir sur l'arbre qui cache vaniteusement et pompeusement la forêt des désastres à l'horizon où nous mènent ces ersatz de corridas que nous subissons.
pourtant, federico parle de combat.
il réfute la muse et l'ange. Il convie le taureau comme élément primordial à sa convocation.
or ce qu'on voit ajourd'hui le plus souvent dans une arène ressemble de plus en plus à une invocation : on invoque un partenaire, un collaborateur, un permissionaire, un faire-valoir ajouté, un élément propice...