dimanche 24 août 2008

Un dimanche au zinc



dimanche.

finalement je ne monterai pas à morlanne vers 18 h. pourtant... le retour des fuente ymbro en novillada.
la vie a ses péripéties. comme dans les ruedos.

occasion donnée et rêvée au ciego de poser au coin du zinc quelques noticias diverses et éparses, mises sous le comptoir un jour, mais qui peuvent s'avérer de bon aloi à grappiller.

a ver, señores.

terry gilliam est un grand monsieur. plus d'une centaine de centimètres en peau de vieux python. avec un idée fixe et géniale : adapter une des oeuvres majeures de la littérature universelle, c'est à dire le dernier livre de josé frèches.
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ça part mal.
non, i'm joking.
en tout cas, souhaitons que le graal soit sacrément avec lui pour la reprise de ce qui se transforma en déroute il y a de cela maintenant 8 ans.

mais terry a plus d'un tour dans la manche et il n'est pas du genre à faire triste figure pour autant. ça y est...vous y êtes ? alors le lien pour en savoir plus c'est par là.

nb : le portrait est une copie d'une illustration de antonio saura pour une édition du quichotte.





enrique morente a voulu, après que de son côté le cigala l'ait vu dans ses yeux, apporter son tribut à la fascination qu'exerce encore la personne du malagueño le plus génial qui soit, don pablo picasso.


l'opus s'intitule "pablo de malaga".


en fait, morente a "aflamencao" des textes , des poèmes , extraits de l'oeuvre écrite du peintre. car, plume en main, picasso fut prolifique . et démolisseur des codes, bien sûr. ni dadaïste, ni surréaliste, tout à la fois quand même et novateur aussi :

"Yo he nacido de un padre blanco y de un pequeño vaso de agua de vida andaluza yo he nacido de una madre hija de una hija de quince años nacida en Málaga en los Percheles el hermoso toro que me engendra..."

sexe, gastronomie, enfance, toros, malaga, guerre, clergé, españa negra... voilà les toiles de fond de l'expression de don pablo sur la feuille blanche quand il ne pouvait pas ou ne voulait plus peindre, au gré des vicissitudes de cette vie qui traversa un siècle.

à ce propos il aurait d'ailleurs déclaré qu'il considérait avoir consacré un temps équivalent à l'écriture comme à la peinture. il aimait aussi à dire que son épitaphe pourrait se libeller ainsi dans les temps lointains :

pablo picasso : écrivain et auteur dramatique espagnol. on conserve de lui quelques peintures !!!

(source enrique mallen. ce site est une mine , fruit d'une titanesque mise en ligne des "writings" etdes "paintings"du maître. foncez-y, c'est ma dernière découverte et c'est extraordinaire).


en français, c'est la somme indispensable publiée en 1989 chez gallimard par marie-laure bernadac (aujourd'hui chargée de mission sur l'art contemporain auprès du musée du louvre) qui fait référence ("Picasso, Ecrits" 340 poèmes et deux oeuvres de théâtre, préface de michel leiris, pas rien).

auto-portrait de picasso attelé à un de ses manuscrits


et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, on l'a peut-être oublié, mais le jazzman aficionado jean-marc padovani (une de ses galettes s'intitule "nimeño") enregistra en 1988 un disque, "tres horas de sol", où il mettait déjà en musique (fusion jazz/flamenco) un texte taurin de picasso extrait de"salen dos carros" écrit en 1959.

il récidiva en 1989 avec un hommage seulement instrumental cette fois : "one for pablo".

good trabajo jean-marc.



picasso avait horreur de la guerre. il l'abhorrait. de toutes se pores. ses textes le montrent. enrique morente a choisi de poursuivre cette voie en construisant, autour des mots du peintre, un morceau qui s'intitule "guern-irak".
alors, au mois de juin dernier, pour rendre hommage à la ville crucifiée par l'aviation nazie et célébrer son émotion devant l'oeuvre majeure du peintre, le cantaor signa une grande prestation dans le jai-alai du village guipuzkuano le plus malheureusement fameux du monde. il dédia cette noche de cante à toutes les populations civiles qui subissent les exactions de toutes les armées du monde.

nb :il y a un lien à droite, dans la rubrique "de jaleo" , qui envoie sur le site: letras + flamenco de david tellez et qui permet, en furetant un peu, de tomber sur un extrait du disque du maestro grenadin afin de commencer à le savourer avant que de se le procurer.


enrique morente au jai-alai de guernika au mois de juin dernier


tiens, à propos des rubriques de droite. dans "de copas" , deux nouveautés :

-malaka : l'aficion malagueña observe, commente et met en ligne sa vision de la feria du coso de la malagueta. c'est intransigeant, subjectif et souvent très drôle. et permet de constater que tout ne va pour le mieux dans les arènes de première catégorie andalouses.
voyez un peu :


"Señor Pastor, jefe y mandamás de este blog, debe recomendarme con urgencia a un psiquiatra de su confianza para que me quite un raro trauma: No me atrevo a sacar a pasear a mi perro, todo un señor, por temor a encontrarme con el Tato que lo quiera meter como sobrero. Dicen las malas lenguas, que a eso de las dos de la tarde, sale el Tato al cercano parque de Málaga, provisto de un lazo y un puñado de sardinas a cazar gatos que puedan pasar por los más terribles toros que vieron los siglos."

señor pastor, chef et plus encore de ce blog, doit me recommander auprès d'un psychiatre de sa confiance pour qu'il m'ôte un traumatisme des plus inédits : je ne me risque plus à sortir mon chien, qui est un beau morceau, pour le promener parce que j'ai très peur de croiser "el tato" (veedor de la malagueta) qui veut le choisir comme sobrero. les mauvaises langues disent qu'aux alentours de deux heures de l'après-midi, le tato se dirige vers le parc de malaga, pourvu d'un lasso et d'une poignée de sardines pour chasser les chats qui pourraient passer pour les taureaux les plus terribles qu'on ait vus depuis des siècles.

pas très lyrique, soit. mais vaudevillesque à souhait.

- tercio de varas : alors là, si c'est là, c'est pour trois fois rien : l'intitulé du navire, le choix de frascuelo en fond d'écran et les photos incroyables du faraon de camas toreando por veronicas. c'est trois fois rien, on le voit, mais c'est déjà beaucoup. assez en tout cas pour avoir un lien ici.

enfin, pour ceux qui voudraient accompagner
manolete dans les derniers sillons de sa vie taurine et extra-taurine tout au long de cet août à l'issue tragique, je leur conseille de monter sur le siège du coche de cuadrilla où nous embarque la condesa de estraza dans son de pezon a rabo pour un tour magistral mais fatal.

bonne route.




repro d'un collage de jean paul chambas tiré de son petit livre chez actes sud sur manolete et malcolm lowry











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