mardi 14 octobre 2008

Archipiels 16 ( a palo seco )





"trois par trois
comme autant de tercios de combat
igual que un ramillete de letras de cante
des archipiels pour gravir à la brume
la première pente des maquis poétiques.
une ascension au fanal de plusieurs nuits."


l'intérieur des surins
les dents du harpon

et le cosmos

c'est là

qu'il se resserre
sous le brasier des ronces


(tientos)


au crépuscule

puis au matin
il s’est perdu

dans une cicatrice

ses ongles blancs
sortent
du ventre des plaies
sous l’orage des buis


(fandango)


dans la fosse
aux étincelles
il a un son de coquelicot

il décroche
les pulsations friables
près du cerceau
des rives

il lève la salve
de la dernière lune

car lui seul
l'a vue ivre
avec
seulement
trois notes de vin mat.


(remate)


ludovic pautier (autopsie des chants profonds)


avec ces trois dernières salves et par ce remate se termine cette autopsie poétique.
suivront d'autres textes livrés à la parole sèche et qui forment avec ceux-ci un ensemble monté et "dit" une première et seule fois en mai 2007 au théâtre de l'onde de vélizy-villacoublay accompagné par la fission des harmoniques de l'accordéon de jesus aured (un accordéon !? comment un instrument, apparemment aussi éloigné de l'orthodoxie flamenca, peut-il sonner tan jondo ? sans jeu de mot : jesus's misterio )

nb : illustration "recuerdos" de patricio hidalgo.

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