mercredi 29 juillet 2009

Les cigares d'apollon



je laisse orthez derrière moi.
c’est la nuit. les roues écrasent les images que ma tête fabriquent.
les mains rivées au volant , j’ai l’impression de plonger dans les champignons de lumière qui poussent sous l’effet grandiose d'un orage qu’a déclenché Pyrène et qui me fait face.
je m’en rapproche.
je dormirai tout à l’heure sous les osselets de la pluie.



l’orage.
voilà, c’est cela.
ces six taureaux santacolomeños d’adolfo rodriguez montesinos ont manqué de cet orage.
pas d’éclair qui luisaient entre les ongles. pas de tonnerre sec et lourd dans leur ventre.
les signes ont traîné pourtant tout l’après-midi. moiteur des charges, parfois un frontal obstiné comme un vol d’hirondelle au ras de la terre qui réclame que le ciel éclate…ces taureaux donnaient envie de boire.
mais la noria de leur combat avait beau racler le puits, remontaient seulement des qualités éparses, hétérogènes , souvent passionnantes pour l’œil aguerri mais par trop évaporées sous le febus exigeant de la caste messianique.
on attendait alors l’orage.on désirait l’étincelle qui foudroie.
mais derrière moi, ce dimanche soir où je roule vers des éléments déchaînés, le sable du pesqué est encore sec.



je voudrais m’endormir.
l’orage s’éloigne.
l’insomnie reste.
il y a quelques jours. je repense à cela. à noël labourdette, ce loco perdido qui , il y a quelques années déjà , osa imaginer le projet de produire du tabac pour havane,
ici,
à navarrenx,
béarn.


je pèse dans ma mémoire le temps qu’il a fallu pour tester et retrouver la semilla, la graine qui donnerait la feuille adéquate à la fabrication d’un robusto ou d’un corona qui pourraient porter les couleurs de cette contrée.
j’entends dans la pénombre animée par les derniers flashs qui meurent sur les cimes proches les quolibets, les moqueries, les leçons, le dédain et les tracasseries portées à l'dée qui prend tournure. et pourtant…
j’ai tenu entre mes doigts cet après-midi , juste avant de monter aux arènes, une cape fine et parfaitement roulée autour d’un tabac serré au goût suave et à la belle fumée grise.
issue du fuselage des cuisses d’ouvrières françaises initiées par le savoir-faire des muscles de cubaines engagées par un jouisseur sérieusement allumé, humble mais persévérant, à la tête d'une équipe qui petit à petit l'a suivi jusqu'au bout.

putterman, ma pomme, mathieu sodore le cigare navarrais au bout des doigts


bon dieu, ce goût d'aventure, tout à coup c'est ce que je retrouve aussi dans ma gorge où palpitent encore les ailes de papillon d'une folle blanche anticlinale de martine lafitte dont l'ami bernard a déposé le cocon sur la table juste avant que d'allumer le cylindre terre de sienne.

alors je m’endors.
dans la réparation du sommeil apaisé par un parallèle si évident.
entre los puros de navarre y los toros de moncade.



nb 1 : les photos sont de françois bruschet. le bonheur sur les visages c'est celui de pouvoir enfin parler en vrai à des types dont d'habitude tu lis les humeurs de clavier. on remplacera toujours le progrès.
nb 2 : ( attention ceci est un post dont le ciego a la particularité c'est à dire aux nota bene aussi longues voire plus longues que le post lui-même)le monsieur avec une barbe sur la photo des cigares est jaydie putterman , photographe de manhattan-les-avignons (pour faire court et mystérieux ) dont CYR a déjà parlé , étazunien comme on les adore, musicalement amateur de taraf avec " au milieu un gitane qui kwri". la vidéo qui suit est évidemment en honneur de "don" jaydie. on y voit et on y entend, por tangos, la negra et sa fille lole montoya ( j'essaie de trouver plus guapa, je ne trouve pas, hein jaydie ? )



nb 3 : le lot d' angel nieves lidié le matin, même équarri doit encore gratter du sabot. guère convaincant. mais l'éléveur, comme montesinos qui fit une analyse très fine et très juste, sans complaisance de sa corrida, est sympathique en diable.
nb 4 : à miguel darrieumerlou. bravo pour la tertulia à la peña sol. eres un monstruo .

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ludo

no entiendo ni papa, y mira que lo intento...

entro casi a dirio en tu blog, pero nada, el francés parace que no es lo mío...

invitabelmente al ver la fotos (me encanta la estética del blog!!) me he acordado de mi visita a la fábrica de Partagás en la habana, mi querida habana...Cúlmen, Ludo!! Y en la habana sabe mucho mejor

me gustó, por cierto su paisano Tomasito. Qyé ganas de volver a verlo el domingo

un abrazo, amigo

Andrés de Cáceres

el chulo a dit…

quel bonheur ludo!
tout est dit je pense.
c'est cette rencontre que je regrette.
a tana une affiche au "magro", lieu de rencontre des "légalistes" de ravalomanana: "non aux militaires français!".
une énorme ambassade américaine se construit encore, débutée sous ravalomanana.
j'imagine que cette terre est livrée aux barbouzes.
lanto mon amie prof d'université dit qu'à madagascar il ne manque que les cerises.et c'est vrai.
ils crèvent de faim en souriant, souvent debout.
je hais encore plus le colonialisme et encore plus le neocolonialisme.
ils ont trouvé du pétrole dit t'on ceci expliquerait celà.
je crève d'envie de demander a kouchner, le gominé qui gomme, communication oblige ses coups de menton mussoliniens et ses courbettes mielleuses d'archevèque, ce que fout la france là bas.
abrazo

mathieu a dit…

Ludo.
Bravo et merci, magnifique ta description des cigares de "ida y vuelta"! Parfait aussi le clin d'oeil à Jaydie Putterman avec Lole qui "Krouie" (une remarque: elle ne "krouie"pas por bulería mais por tangos... bon je met ça bien sûr sur le compte des volutes des Navarre que tu m'as si amicalement fait partagé et plus sûrement sur le compte des effluves de Ténarèze...)
Enhorabuena
Un abrazo de ceux qui comptent

Mateo

Yannick Olivier a dit…

Merci pour ces mots Ludo.

Un abrazo,
Yannick

Ludovic Pautier a dit…

andres,
intenté hacer un paralelo entre una aficion de aqui que quiere ser independiente de los taurinos y que al final se queda con la decepcion en la boca y un industrial frances que hace años decidio en sembrar tabaco cubano en el campo de la navarra francesa, muy cerca del pueblo que dio toros de sanra coloma y se ve ahora amargao por su primer intento, y que lo consiguio poco a poco. cigareras cubanas y francesas trabajan juntas. un modelo a seguir por los que queremos conocer la virtud de ser locos apasionados.gracias por su visita. y cuando hago de vez en cuando lo que llamo testos de "trasmontes" espero que te encantan, camarada.
abrazo.
merci chulo, mateo y yannick. j'ai rectifié la monumentale bévue flamenca. la folle blanche (pas de ténarèze mais bas armagnac, dixit the spécialist bernard grandchamp )ça tambourine au compteur.
me voy de vacaciones compadres.
con la tribu.
nos vemos.
abrazos.

ludo

FiX a dit…

c'est beau comme une demi veronique de Curro Vasquez...
On en prends plein la g.....e! Non sans raison d'ailleurs. Ainsi va la vie de l'aficion.
Une journée passée entre ami avec Ludo et Mateo... c'est toujours une bonne journée!

Ludovic Pautier a dit…

fixou, je t'embrasse.
et c'est celui kidikiyé.

ludo

el chulo a dit…

bonnes vacances ami,
bon madrid aussi avec angel et la troublante condesa,
j'ai aussi en projet de les rencontrer.
recontacte moi pour ces choses de fin aout.
jusque là je me mure.
abrazo

Jean M. Robert a dit…

o sea que nada de pinchos durante un tiempecito o que? mierda!
buenas vacaciones!

El Coronel a dit…

Ludo ya sabes que me pasa igual que al Camarada Andres, de Frances, ni papa, pwero lo leo siempre e intento entender. Algun dia aprenderemos.
Andres, verdad en lo de que un habano tiene que saber mejor en Cuba, pero hacer puros habanos en Francia, tiene mucho arte.
Tomasito que ha emparentado conmigo a traves de la hija de una prima hermana, que yo sepa es de Jerez, para mas señas, el proximo dia 15 de agosto, hay bautizo en su casa de Jerez, a la que estoy invitado. ¿Paisano de Ludo?.
Por cierto tenemos una cita en Madrid Ludo, La Condesa y servidor, si quieres asisitir con nosotros, ponte la habla con La Condesa, que te contará o que te de mi telefono y hablamos para darte las coordenadas de la cita.
Chulo nos acordaremos de ti cuando nos reunamos. Brindaremos por ti.
Salud