samedi 7 mars 2009

Un chiste






C'est juste une histoire. une blagounette. un chiste.
elle est allusive à ce que certains arborent sur leur poitrine ou sur leur veston et qui brille.
par sa fatuité.
cela vous fait penser à quelque chose ? à quelque soubresaut dans le landernau taurin ?
curro, francisco romero lopez, en a une, de breloque identique, qu'un politique lui a pendu à la boutonnière, un jour.
voilà comment je pense qu'il aurait pu traiter cet “asunto” ...


un jour, à séville, un fervent supporter du sevilla f.c. entre dans une de ces boutiques où on vous vend du tabac mais aussi toute une bimbeloterie qu'on appellerait aujourd'hui “ produits dérivés” .
jusque là , rien que du banal.
sauf que le gérant n'est autre qu'un des plus fidèles supporter du betis real balompie, l'autre club phare de la capitale andalouse.
les deux clubs se livrent une guerre de suprématie depuis toujours.
leurs histoires se mêlent à celles de la ville.
les aficionados de l'une sont exécrés par les socios de l'autre.
Tout cela dans une ambiance sévillanissime de bon aloi. mais, on est betico de père en fils, sevillista jusque dans les choix de vie.
bref, c'est capulet et montaigus chez joselito et belmonte.


donc voilà notre homme , du sevilla, dans l'antre de l'honni, celle d'un “der beti".
d'ailleurs, cela se voit qu'on est chez les rayés vert et blanc : tout, à part les paquets de cigarettes, est à l'effigie du club aimé : stylos, coupe-papiers, blague à tabac, porte-clés...
le sevillista, d'humeur taquine et croyant à la supériorité de sa passion , cherche alors à pousser à bout le betico en lui demandant après avoir acheté ses fortunas, avec insistance mais déférence :
“ oiga señor , que ando un poco despistao , no tendria algo del sevilla, que vengo de viaje y quiero traerle algo a mi primo y sabiendo su aficion al futbol, sabe... ”.
( “ écoutez monsieur, je suis un peu décontenancé, vous n'auriez pas quelque chose du sevilla, je suis en voyage ici et je veux rapporter quelque chose à mon cousin et comme je sais sa passion pour le foot...” )
l'autre, avec docilité car soucieux de ne pas mélanger commerce et affrontement quasi-idéologique, répond calmement que :
“no , no tenemos”.
l'autre insiste, plusieurs fois, mais rien n'y fait.
“ y , ni un boli o una cartera, algo sencillo pero bonito ? “
celui du betis ne cède pas à la tentation de mettre dehors l'importun bien que l'envie ne lui en manque pas.
il a compris.
il a flairé l'entourloupe, il a vu le bonhomme derrière la muleta.
mais bon, il est “acoralado”.
que peut-il faire ? un esclandre avec un client ?
dans ce cas, l'histoire ferait à coup sûr rapidement le tour de la ville et les sevillistas auraient bien entendu beau jeu de se gausser de l'irritabilité, du manque de tact et de sang-froid, de “toreria” , de l'autre camp. Comme en futbol. ils sont mauvais joueurs. très.
“ pffuufff ! picha , fijate , todo eso pa' un un mechero ! joer ! que incivilizaos ! ”
Bref, celui du sevilla est un retors, un malin mais il est à bout de “toques” qui pourraient faire “s'arranquer” ce taureau ,et puis , finalement, il trouve qu'il a assez de séries “bien rematadas” pour ramener cette histoire de “manso” dans son bar préféré et tout acquis à la cause afin de rire du bon coup joué.
il prépare alors sa " despedida " en lançant :
“ bueno, veo que no tiene na', pues me voy.
adios”

à ce moment-là , le patron de l'estanco de tabaco, l'interpelle en lui désignant le petit insigne, le pin's, qui orne le revers de son manteau et qui , como no, arbore les couleurs et le fanion du sevilla f.c. :
“ señor...”
“si , que hay ? ”

répond l'autre en regardant l'endroit vers lequel le doigt est pointé.
“ pues, creo que vd se ha manchao la solapa
...muy buenas”
( “c'est que, je crois que vous vous êtes taché le revers du vêtement ... bonne soirée” ).

15 commentaires:

Anonyme a dit…

el sevilla el betis.
belmonte y joselito,
s'inventer des controverses, avec cet air leger de l'air de la nuit qui s'effiloche aux cornes de miuras,
cette légéreté là est bien plus complexe qu'il n'y paraît n'est ce pas?
d'ailleurs à ce qu'il semble, le duende a été inventé par et pour les andalous non?
il y a presque toujours derrière les mots un envers, ce qui les rend traduisibles en fait.celà nousprotège les contraires ou les évidences.
duende fait partie des rares mots qu'on ne saurait ni peut traduire, il parle d'envers et d'endroit, à la fois, et comme une évidence nous brûle de "sa foudre interminable".
Seul l'art parfois a cet envers et cet endroit qui mystifient les mots mais aussi les sens, lorsque le "duende", le "dueno de la casa" prend ses quartiers dans nos tripes de spectateurs.
bonne nuit

El Coronel a dit…

Sevilla.Betis, Real Madrid-Atletico de Madrid,Barcelona-Español, Joselito-Belmonte, Curro Romero-Paula, Izquierda-Derecha (algunos lo disimulan y se hacen llamar centristas) y muchos ejemplos mas que viene a demostrar que España es un pais dividido en dos, en casi todas las manisfestaciones: bien sean deportivas, politicas, culturales, siempre hay dos partes enfrentadas, sin posibilidad de llegar a un entendimiento y quizas este "bipartidismo" en todas las manisfestaciones de la vida diaria, nos diferencien del resto de Europa y quizas sea hora de remar todos en un solo sentido, para salvar, "la crisis" y el toreo.
Salud

Xavier KLEIN a dit…

En France on n'est pas mal non plus coté dualisme.
Sans doute la latinité, cher Coronel!

Anonyme a dit…

Ah "cet air léger de l'air de la nuit qui s'effiloche aux cornes de miuras"!... Comment voulez-vous que ces gens-là, que les gens de ce lieu-là, soient en quelque manière "lourds"... D'ailleurs - et quand le "duende" l'habite, combien Curro n'est-il pas le plus léger des toreros malgré sa pesanteur propre! Au fond, le vieil adage serait vrai (?) : "Au Sud du Guadalquivir on torée, au Nord on travaille" (et quand, par malheur, on tombe sur un "manso con casta"?...)

Bien à vous tous - Bernard

Anonyme a dit…

bernard,
il me semble que lorsque les élus du duende triomphent ou triomphèrent ils avaient toréé plus croisés que quiconque aujourd'hui, et le dialogue miraculeusement lumineux qu'ils avaient établi avec le toro était indifférent à certaines conditions zootechniques auquelles, les jours innombrables de disette, il sont ou étaient plus que sensibles.
je veux dire que celà échappait bien évidemment à toute rationnalité "conservatoire" d'absence de trapio, d'absence de tete ou même d'absence de caste.
car le duende ne peut jaillir que de la vibration et des "marécages de la mort".
bien à toi

Anonyme a dit…

Chulo,

Cet échange me rappelle celui -introductif entre nous - que nous eûmes chez Olivier, où je t'avais cité ce mot de GARCIA LORCA "Le duende se plait à frôler le bord des puits"...
Et il me semble alors, qu'échappant à toute rationalité, ce "duende" ne peut, lorsqu'il apparaît, que "foudroyer" au sens propre du mot ceux des présents qui sont dans les postures ou dispositions d'esprit les plus rationnelles sinon rigoureuses: j'avais ainsi lu sous la plume d'"El Tio Pepe" combien la vue de Cagancho l'avait révolutionné, et je me souviens d'un commentaire de Pierre Dupuy (ancien Directeur de "Toros") sur Curro qu'il avait vu triompher dans les années 60 - et qui s'était à coup sûr "croisé" pour que Dupuy en fût à ce point marqué plus de 20 ans après...
Au fond, c'est peut-être bien ce caractère imprévisible (le "duende" frappe où il veut, comme la foudre - ou la Grâce?...) qui le rend si incompréhensible à tous les "conservateurs"...
A suivre?...

Bien à toi - Bernard

Anonyme a dit…

oui mais lorca fait une distinction entre l'ange, (la grace si on veut), la muse et son classicisme et le duende qui est ailleurs.
bien à toi

El Coronel a dit…

Chulo, Bernard, Xavier, lamentablemente no puedo entrar en la polemica, pero creo entender que la cosa va de casta, trapio,latinos, duende etc. ¡que bien! muy variado.
Yo personalmente lo que me gusta es entrar en una plaza sin saber que toros se lidian ese dia y cuando los veo salir por el chiquero, es cuando digo que em gustan o no, si tiene trapio, no me importan las caracteristicas zootecnicas (muchas ganderias se aporvehan de eso)de esa ganderia o es toro no lo es.
Luego durante la lidia se verá si hay casta y bravura.
Con respecto al Duende, creo que el duende lo tiene unos pocos seres humanos y es imposible adquirirlo, si no naces con él.
Si te he entendido bien Xavier, creo que me dices que el dualismo, mejor expresion que la mia de bipartidismo, es cosa de paises latinos y si es así estoy de acuerdo contigo.
Saludos a todos y perdonar que a veces no entienda bien lo que escribis e intuya y no pueda resistir "entrar al trapo"
Salud

Anonyme a dit…

latinité, despeñaperos, duende...
j'ai peut-être un grain de sel à mettre mais ce sera demain. ce soir j'ai encore les mots d'alain montcouquiol qui font leurs muscles dans mes tympans.
ce type est un homme.

ludo

Anonyme a dit…

ludo,

Outre le "grain de sel", n'oublie pas les "mots d'Alain MONTCOUQUIOL"...

Merci d'avance et bien à toi - Bernard

PS : nous devrions offrir un "prix de la persévérance" à El Coronel

El Coronel a dit…

Gracias Bernard, como tengo previsto ir a visitar a Ludo lo antes posible, en esa ocasion celebraremos el premio virtual, ja,ja,ja.
Salud

Anonyme a dit…

merci a tous pour vos passages et vos échanges, je vous ai laissé un peu seuls mais , d'abord vous vous débrouillez très bien sans moi , et puis le temps n'étant pas plus de "chicle" pour moi que pour les autres il faut ordonner ses priorités. celles de la vie normale y corriente nous rattrapent bien vite.
donc, latinité. duende. trabajo . toreo. arte...
cet adage "despeñaperos pa'rriba se trabaja..." hérisse le poil de mon cher solymoscas et je ne suis pas loin de me joindre à son épidermie contrariée. c'est un peu trop déterministe et tendancieux ( dans les deux aller-retours de sens de ce que révèle la formule ).
je viens justement de revoir ( en fait même voir en entier sans coupure ni montage ) la corrida del siglo de 1982 à madrid et le ramillete de naturales suivies d'un afarolado lui-même lié avec un pecho scultural de palomar à son dernier taureau -victorino de grand trapio- c'est une merveille de travail et d'art de toréer. c'est l'art de la culmination sur le fil du rasoir. l'imperfection est la cime, mais c'est la cime. on voit mieux les sommets qu'il reste à gravir, mais on peut au moins les contempler. quelle leçon.

sur le duende, ...en fait je travaille à une "tertulia" à laquelle je suis convié le 20 mars à talence sur le sujet. donc je compte en reparler dans los pinchos. surtout que là aussi, solymoscas a tapé au bon endroit en publiant des propos d'un aficionado sur le texte de lorca "jeu et théorie du duende" puis un texte de sanchez ferlosio sur le sujet ( à charge, plus qubtil qu'eugenio noel, d'ailleirs l'auteur n'est pas antiflamenquiste, il est...inclassable ?). c'est passionnant et stimulant. donc, sur le sujet, plus de développement ici , dans les temps qui viendront.

la dualité cache toujours la multiplicité et ses "matices" , ses clairs-obscurs, ses arrangements, ses subtilités, ses contradictions. c'est un archétype. et rien d'autre. mais elle existe. en ce moment elle frappe à nos portes sous le couvert de querelles fortes de personnalités du monde taurin, ici et tras los montes ( pas avec la meme intensité ou répercussion , pas sur le même plan ou même enjeu, même type ou catégorie d'acteurs, d'un côté des médailles, de l'autre des mots, des impressions, des diatribes , des attaques et des coups - je constate, j'essaie de faire surgir la multiplicié- ). et je pose la question : quien torea y quien trabaja y en que latitudes somos en estos casos ?

un abrazo a todos

ludo

Anonyme a dit…

mi coronel,
espero su visita lo mas pronto posible.
a proposito de duende, yo creo que todo el mundo nace con los suyos. una buen parte de la vida es precisamente la busquedad, mejor, querer o no buscar a por ellos. puede ser terrorifico. un combate.
puede tardar y pasar en pocos minutos.pero el camino iniciatico es el mas imortante. y ser acompañao en este rumbo por un camaron o un paula, por ejemplo, me llena de emociones.
va por vd.

ludo

Anonyme a dit…

ludo,
j'attends avec impatience que tu parles du duende.
je veux toutefois dire que si on peut être très remué par un combat loyal d'un homme devant un vrai toro, on peut même dire que c'est le sens même de la corrida et que tout le reste n'est que pipeau, et même que "l'art" n'est pas le moteur de la corrida.
ceci dit qu'est ce qui fait d'une expression artistique produit un chef d'oeuvre?

El Coronel a dit…

Ludo, gracias por el brindis.
Estando de acuerdo contigo en que todos tenemos el nuestro, yo me refiero el "Duende", ese que toca con su varita magica, solo a unos pocos, como Paula, Romero, El Gallina, Camaron, Lola Flores, Carmen Amaya y algunos mas, logicamente, pero el resto lo buscamos, los perseguimos, pero el siempre esquivo con algunos, se escapa.
Salud
Pd. Intentaré que nos veamos lo antes posible, pero los trabajos y las ocupaciones familiares, son las que al final imponen su ley.