Fait chaud, pas lourd encore mais chaud.
‘tain sont tous à Vic.
et moi, là à picoler. un plongeon bacchique dans la Loire. celle de François Chidaine, clos baudoin, 2006, appellation Vouvray. c’est l’ancienne parcelle du domaine Poniatowski. j’ai les princes polish qui galopent dans la bouche. droit. c’est aussi ample que minéral et grillé. c’est amorantao. je fête ma diète gersoise et l’homme de la Puebla vient aux narines me titiller les synapses.
il fête quoi lui ? ah oui, les 50 ans de la disparition de Rafael el Gallo. divin , chauve et fort coutumier de la suerte de la silla.
moi aussi, je suis assis. le clos baudoin tourne dans le verre. Jose Antonio Camacho a toréé en hommage au vieux fumeur de havane sur une quatre barreaux, une dossière au rembourrage un peu rouge vulgaire, laquée de blanc vif, bon marché sûrement.
ça tient la route, je veux dire c’est assez solide pour du Morante.
on connaît son art de la citation in-situ. parfois un peu soulignée à mon goût. mais bon, la faena est à caméra relâchée, croisée.
le Vouvray touche au but.
fait toujours une cagne de tonnerre bien qu’on ne l’entende pas encore.
‘tain, Vic , les Palhas, les Escolar, la concours…merde. les pieds nus et un peu gonflés des braillards de tendido, les bobs, Chambas bourré, les piqueros qui s’essuient la bouche dans le sable qui vole sous les sabots, le bruit du frontal dans le matelas du peto, les han des types en bas les rôts des types en haut, les triomphes aux dépouilles, la tauromachie qui dézingue fort et qui fait honneur à ce qui plastronne au fronton des arènes : « Plaza de toros ».
à nîmes morante fait humer son chenin.
le taureau - le taureau ? – est conforme à ces courses matinales dans le coso gardois : anovillado, un peu flappi, un brin mangeur de miel, a little bear not a grizzly. transparent presque. donc aux embestidas claires bien qu’il ait l’air d’avoir aussi chaud que moi. on comprend qu’il veuille se pintocher dans la franela du torero. il a si soif qu'il en tire la langue.
ce théâtre de sang , quand même, laisse un goût un peu bâtard, fils de la saoulographie et de la pantomime. il éclot ,dans l'avant zénith de certaines ferias, nimbé d’une aura artistique légèrement mûre mais pas blet , ni putride, parce que la beauté de la porte consulaire appelle tout de même le raffinement décadent de l’empire romain , c’est à dire le spectacle de notre filiation et pis c'est tout.
enfin,d’une de nos filiations.
c’est un marronnier nîmois depuis plusieurs années.
les artistes imprévisibles se lèvent tôt, ils savent bien (surtout leurs empresarios et la Casas production number one in the world and mañana of the galaxy ) que le duende, ce lombric velu qui ne laisse à personne le soin de finir son jaune au « Prolé » , se laisse surprendre plus facilement au matin petit, sa resaca sacrée dans la besace, un peu pataud, d’où les taureaux proposés, on comprend mieux.
mais ce réveil, généralement, se passe mal, ou pas très bien.
trop pillao por la tajada , le duende.
alors ça ronque et ça ronfle jusqu’à pas d’heure.
la corrida s’étire en longueur, c’est insupportable, on voue le djin en pijous aux gémonies et on sort de là rincé, cuit, affolé par notre côté imbécile heureux qui croit encore à la vierge.
des fois c’est mieux, il se laisse tirer l’oreille voire plus rarement les deux. On en parle un peu dans les pages du Midi-libre, quelques lignes dans Sud-ouest, un post insipide et/ou raccoleur dans Mundogato.
c’est juste attendrissant un duende qui rigole quand on lui chatouille la plante des arpions et qui s’étire, les yeux pleins de lagagnous.
cette année par contre Morante lui a tiré sur la queue et ça, le duende, ce pervers, il adore !
alors forcément la dithyrambe a mis en ébullition la presse qui fabrique et exploite les icônes sans vergogne. on lit des trucs comme quoi il fallait être là pour vivre l’Histoire et qu’ainsi ceux qui n’y étaient pas s’en mordront les couilles pendant des lustres. on fait la nique, quoi !
à Vic certains perçoivent ces laudes malgré le fracas des armes et du pousse-rapière. mais évidemment , eux, ils entendent « nananananère » type cour de récré de maternelle.
" quoi, on est là dans nos pénates gasconnes à s’empoigner sur la caste des Flor de Jara de la veille et on nous surine avec cette…cette…sourdine angélique. les trophées, le coup de la chaise. Et non, on n y était pas non, ubiquité et nous ça fait deux, gros malin ( c’est ce qu’ils diront dans quelques jours, mois, années )."
mais quand même, cette nîmoise symphonie habituellement un peu bourge et empesée, altière mais concon qui prend là, en deux coups de capotes d'un derviche né au bord du grand oued, un tournant de sacre du printemps ( enfin, c’est ce qu’on veut faire croire aux gogos )...
tiens je finis mon verre sous l’auvent et je me délecte des coups de vent que soulève la prose des absents.
‘tain, c'est bon, fait un pelin moins chaud.
c’est parti :
et la chaise, ce bluff, c’était prémédité ! les gros titres,c’est l’effet loupe médiatique ! et le bicho, vous l’avez vu le bicho, hein, ben non, on l’a pas vu, jejejeje, et pour cause ! et dire qu’ici on s’envoie des trains ! La bataille du rail de rené Clément c’est la version électrique du père Noël à coustat ! quelle indécence ! quelle imposture ! et Aparicio en la UCI ! et les ocho litros de JT ! et les Palhas dans les corrales ! et les cuadri-moteurs - Repose In Peace ô Dubos Georges- de Las Ventas, de la gnognotte o what ? parlons de ce qui est important , por fa'.
bref, cachez ce sein que je ne saurais voir.
rebref : Morante, comme les autres, torée, bien, un taureau, chèvre, dans une arène, del mozofeliz,en Mai 2010, comme chaque année, et, parce qu’il se trouve que dans le ronron habituel de Pentecôte il y a deux appendices auriculaires, un caudal et une chaise à la con mais qui fait honneur à un très vieux très gitan très fantasque torero dont c’est l’anniversaire post-mortem, eh bien ça landernaute.
‘tain, n’importaouak.
‘ tain fait chaud.
’tain le Chidaine est KO.
‘tain et les ostrogoths de campoyruedo qui doivent signer à tire-larigot leur ‘tain de bouquin alors que j’attends encore une réponse de leur éditeur, pas grand-chose, ‘tain , juste un mot, Monsieur Bruno.
fait chaud, ‘tain.